Les universités francophones cherchent à améliorer leur qualité

Jean-Paul de Gaudemar, recteur de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), a précisé trois grands défis auxquels les universités francophones sont confrontées pour améliorer la qualité de leur formation.

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Le recteur de l’AUF, Jean-Paul de Gaudemar (gauche), lors de la conférence de presse organisée le 11 avril à Hanoi.
Photo : Vân Anh/CVN

La conférence de presse «Coopération universitaire francophone au Vietnam» a été organisée le 11 avril dans les locaux du Campus numérique francophone partenaire de Hanoi (CNFp de Hanoi), à l’occasion de la visite au Vietnam de Jean-Paul de Gaudemar, recteur de l’AUF. C’est sa première visite de travail en Asie-Pacifique après sa prise de fonction le 8 décembre 2015. «J’ai souhaité venir ici, à Hanoi, parce que c’est le siège de notre Bureau de la région Asie-Pacifique qui a les responsabilités propres à une très grande région du monde. Dans le cadre de cette visite, je voudrais rencontrer non seulement notre équipe, mais aussi les principaux partenaires de notre bureau, et les autorités politiques et universitaires», a souligné le recteur.

L’AUF regroupe plus de 800 institutions universitaires utilisant la langue française dans plus de 100 pays. Elle est l’une des plus importantes associations d’institutions d’enseignement supérieur et de recherche au monde. «L’agence a pour mission d’être au service de ce réseau des universités. La stratégie aujourd’hui, c’est d’être en correspondance avec les principaux besoins de nos universités», a insisté Jean-Paul de Gaudemar.

Trois grands défis à relever

L'Agence universitaire de la Francophonie
Photo : AUF/CVN

Lors de cet événement, le nouveau recteur de l’AUF a précisé trois grands défis que les universités francophones devraient dépasser. Le premier, c’est la qualité de l’enseignement supérieur. «La raison est simple, dans tous les pays de la Francophonie, nous avons désormais un enseignement universitaire qui porte sur des effectifs d’étudiants très importants», a-t-il expliqué. Le fait d’accueillir un flux plus important d’étudiants pose des problèmes de qualité des formations dans la mesure où les étudiants sont extrêmement divers. Ils nécessitent une approche qui ne peut pas être la même que celle inventée il y a des siècles lorsque les universités sont nées. «Il faut donc combiner la question de la quantité des étudiants avec le souci de la qualité et de la réussite personnelle de chacun d’entre eux», a insisté le recteur en mettant en avant la formation numérique francophone.
Le deuxième défi concerne l’insertion professionnelle des étudiants. «C’est un défi qui est d’autant plus important que nous formons beaucoup de diplômés. Lorsqu’un étudiant a suivi pendant plusieurs années des études, il a logiquement une aspiration pour sa carrière future», a analysé Jean-Paul de Gaudemar. La responsabilité des universités et de la société tout entière, c’est d’apporter la réponse la plus satisfaisante à ces aspirations. Les universités doivent s’interroger sur leur offre de formation qui parfois est plus conçue dans l’intérêt des professeurs que celui des étudiants. Cette offre est également parfois trop indépendante des capacités d’absorption de l’économie locale. «Alors, il faut apprendre à développer les relations entre les universités et l’environnement social», a-t-il précisé.
Le troisième défi découle, d’une certaine façon, des précédents, dans la mesure où, aujourd'hui, le développement économique et social des pays ne peut se passer de questions de formation supérieure, de recherche, d’innovation et de transfert technologique. Les universités doivent devenir, toujours davantage, les opérateurs, peut-être, les plus stratégiques, en matière de développement.
Un bilan heureux pour le Campus de Hanoi

Le Campus numérique francophone partenaire de Hanoi est un lieu de rencontre, de réunion, de concertation.
Photo : AUF/CVN

Dans le cadre de cette conférence de presse, Sophie Goedefroit, directrice du Bureau Asie-Pacifique (BAP) de l'AUF, a également annoncé les heureux résultats qu’a obtenu le Campus numérique francophone partenaire de Hanoi (CNFp de Hanoi). S'inscrivant dans le cadre du projet numérique éducatif du BAP, ce campus numérique, inauguré en avril 2015, est le fruit d'un partenariat entre l'AUF et l'Académie des sciences sociales du Vietnam (ASSV). «Il y a un an, nous vous avons annoncé la rénovation de tous nos campus numériques francophones de la région avec une ambition forte de doter notamment nos partenaires d’outils les plus efficaces, et de faire de ces lieux des espaces de la Francophonie et de la recherche universitaire», a souligné la directrice. Le CNFp de Hanoi dispense des formations en langue, mais également au numérique, accueillant en outre la soutenance de mémoires de thèses et des conférences. Cet espace devient «un lieu de réunion, d’enseignement, de recherche, de concertation, de rencontre, de mise en connexion du monde universitaire francophone de la recherche régionale avec l’ensemble du monde».
Les différentes actions qui ont été menées sur le campus «montrent la diversité des besoins, mais aussi celle des réalisations», a-t-elle précisé. «En termes de formation de formateurs, nous avons, il y un peu moins d’un an, donné une présentation des nouvelles formations à distance pour les enseignants de français, a-t-elle poursuivi. En termes de réflexion, nous avons eu des ateliers avec des experts définissant les démarches de qualité au niveau des universités». Les conférences se sont succédées, dont celle sur le patrimoine naturel de l’UNESCO, celle sur l’avenir du journalisme et de la communication. Des ateliers de formation également : atelier sur la maîtrise de recherche et d’accès à la documentation scientifique, atelier sur les techniques et les modules d’insertion professionnelle à destination des étudiants et des enseignants universitaires. Le campus a également organisé des débats entre plusieurs universités sur des questions importantes.
«Nous avons parlé il y a un an de l'innovation, de l’importance d’avoir une vision d’avenir en lien avec les besoins des pays de la région. Nous avons parlé d’une francophonie universitaire moderne, parlant également de l’ASEAN», a rappelé la directrice. Le Campus de Hanoi est un premier pas de cette démarche. La directrice Sophie Goedefroit a également annoncé la rénovation et la mise en place de nouveaux lieux universitaires francophones au sein des autres implantations de l’AUF dans la région, avec l’inauguration des CNF de Hô Chi Minh ce vendredi 15 avril, de Phnom Penh, le mois prochain, et de Vientiane, en décembre. La modernisation des campus chinois, thaïlandais, vanuatais, est au programme en 2017.

Vân Anh/CVN

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