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Une œuvre du début du XVIe siècle retraçant la vie de l’évêque qui a baptisé Clovis. |
L'œuvre va être confiée à la manufacture royale De Wit à Malines (Belgique), référence mondiale en la matière. La restauration de l'ensemble de la tenture, dix imposantes tapisseries de laine et soie, doit être échelonnée sur cinq ans.
Inscrites aux Monuments historiques depuis 1896, ces tapisseries sont exceptionnelles à plusieurs titres, selon Bénédicte Hernu, directrice des musées historiques de la Ville de Reims. "De par leur taille, 5 m sur 5 m, parce qu’il s’agissait de tentures de chœur pour une abbatiale, l’actuelle basilique, et non pour une cathédrale, et parce qu’elles constituent une série qui raconte une histoire dans sa globalité", détaille-t-elle.
Les tapisseries, qui n'étaient plus présentées au public depuis 2017, pour les protéger des méfaits de la lumière, avaient été commandées par l’archevêque de Reims, Robert de Lenoncourt, admiratif de son illustre prédécesseur qui, au Ve siècle, baptisa à Reims Clovis Ier, roi des Francs.
De style gothique évoluant vers l’art de la Renaissance, elles ont été réalisées dans les vingt premières années du XVIe siècle. Les scènes, dont la plus célèbre figure le baptême, sont signées du peintre Gauthier de Campes, cartonnier à Paris.
En 1916, pendant la Première Guerre mondiale, neuf de ces dix tapisseries avaient été évacuées à Paris pour échapper aux bombardements. Restée à Reims, la dixième aurait été criblée de balles, selon certains récits. Sa future restauration par la manufacture De Wit devrait permettre d’en avoir le cœur net.
Le montant de la restauration, qui prévoit en particulier la mise en place d’une nouvelle doublure pour alléger le poids des tapisseries, et la restauration des couleurs, s’élève à 250.000 euros. La Ville de Reims a lancé une campagne de mécénat, via la Fondation du patrimoine.
À partir de 2023, les trois premières tapisseries restaurées devraient retrouver le musée Saint-Remi de Reims dans une scénographie entièrement repensée.
AFP/VNA/CVN