France
Les renouvelables, première énergie face au réchauffement, souligne Jean Jouzel

Les énergies renouvelables sont la première énergie à mobiliser pour lutter contre le dérèglement climatique, qui impose désormais d'agir très vite, a dit mardi 29 août le climatologue Jean Jouzel, devant un parterre d'entrepreneurs réunis par le Medef.

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Le climatologue français Jean Jouzel lors des "rencontres des entrepreneurs" organisées par le Medef à l'hippodrome de Longchamp à Paris, le 29 août.
Photo : AFP/VNA/CVN

"C’est maintenant qu’il faut agir, c’est très clair, et malheureusement ce n’est pas ce que nous faisons puisque les émissions (de gaz à effet de serre) liées aux combustibles fossiles continuent à augmenter", a-t-il souligné lors d'un débat aux "Rencontres des entrepreneurs de France 2023".

"Que va-t-on pouvoir faire d'ici 2030 à l'échelle planétaire ? Et bien quand on regarde le potentiel de réduction des émissions, c'est de l'ordre de 10 milliards de tonnes de CO2 pour le renouvelable, alors que c'est de l'ordre d'un milliard de tonnes pour le nucléaire et un milliard de tonnes pour la capture et le stockage du CO2".

Aujourd'hui, "pour limiter le réchauffement à 1,5°C nous n'avons plus que 5 ans d'émissions au rythme actuel, et un peu moins de 15 ans si on veut le limiter à deux degrés. En réalité nous partons de façon quasi délibérée vers un réchauffement qui pourra atteindre 3°C, voire 4°C en France", a souligné cet ancien responsable du groupe d'experts climat de l'ONU (Giec).

Le Pdg de TotalEnergies Patrick Pouyanné à l'hippodrome de Longchamp à Paris, le 29 août.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Face à ce constat, je ne peux que partager l'appel d'Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU, à arrêter tous les investissements dans les combustibles fossiles".

"Cette transition, je suis désolé Jean, elle prendra du temps", a répondu, à ses côtés, le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné.

"Je respecte l’avis des scientifiques mais il y a la vie réelle", a-t-il dit, "assumant" de poursuivre ses investissements pétro-gaziers car la demande croît : "je dois assurer la sécurité d'approvisionnement au coût le plus efficace".

Le Suisse Bertrand Piccard, président de la fondation Solar Impulse, a pour sa part appelé à "changer de paradigme".

"On croit que c'est difficile car on passe d'une situation aujourd'hui assez simple, où on a du fossile et du nucléaire, à une situation où les sources d'énergie seront multiples et intermittentes", a-t-il dit, énumérant les sources renouvelables à disposition.

"C'est beaucoup plus simple techniquement que l'on croit mais c'est plus difficile parce qu'il faut sortir de ses habitudes et se remettre en question", a-t-il estimé.

AFP/VNA/CVN



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