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Un passant devant le siège de Meta à Menlo Park, en Californie, le 28 octobre 2021. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le groupe californien a vu son bénéfice net fondre à 4,4 milliards de dollars au troisième trimestre (-52% sur un an) et son chiffre d'affaires baisser de 4%, à 27,7 milliards de dollars.
"Nous affrontons un environnement macro-économique instable, une concurrence accrue, des problèmes de ciblage publicitaire et des coûts accrus pour nos investissements de long terme, mais je dois dire que nos produits ont l'air de s'en sortir mieux que certains commentaires ne le suggèrent", a tenté de tempérer Mark Zuckerberg mercredi 26 octobre, pendant la conférence aux analystes.
Peine perdue : Meta plongeait de 12% après la publication des résultats, puis de 19% après la conférence, lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.
Le géant des réseaux sociaux "se tient sur des jambes chancelantes", a réagi Debra Aho Williamson, analyste d'Insider Intelligence. La décision du dirigeant "de concentrer son entreprise sur la promesse future du métavers a détourné son attention de la dure réalité actuelle".
La société inquiète les marchés depuis le début de l'année, quand le groupe avait annoncé pour la première fois avoir perdu des utilisateurs sur son réseau social d'origine, Facebook.
En tout, quelque 3,71 milliards de personnes utilisent au moins un des services de l'entreprise (réseaux sociaux et messageries) tous les mois, soit seulement 1,6% de plus qu'avant l'été.
Apple
Il y a un an, Facebook devenait Meta et se projetait vers un avenir glorieux où ses utilisateurs pourraient se retrouver dans le métavers, un univers parallèle décrit comme l'avenir d'internet.
Mais "Meta en 2022 n'a plus grand-chose à voir avec Facebook il y a un an", a assené Debra Aho Williamson. "L'entreprise n'est plus avant-gardiste en matière d'innovation, son emprise sur son marché s'amoindrit, et la promesse du métavers, au cœur de la vision de Mark Zuckerberg pour l'avenir de son entreprise, fait face à l'apathie des consommateurs, au scepticisme des professionnels et aux réalités d'une économie mondiale en déclin".
Comme Google (Alphabet), Meta subit l'inflation et la hausse des taux d'intérêt, qui conduisent de nombreux annonceurs à revoir leur budget marketing à la baisse.
Au troisième trimestre, le géant de la recherche en ligne a réalisé la plus faible croissance de son chiffre d'affaires depuis 2013, hormis le début de la pandémie.
Les nouvelles règles d'Apple, qui obligent les applications à demander la permission des utilisateurs pour les suivre à la trace et leur envoyer des pubs, ont aussi beaucoup compliqué la tâche de Facebook et d'Instagram.
Lundi, le fabricant de l'iPhone a en outre annoncé que les achats de "boosts", ces outils qui permettent de promouvoir un contenu sur des réseaux sociaux, seraient désormais traités comme des dépenses dans l'application, au même titre que les achats de bonus dans des jeux vidéo, par exemple.
Or Apple prélève une commission de 30% sur ces dépenses dans les applications. Meta va donc perdre une partie de ses recettes publicitaires sur Facebook et Instagram.
"Apple continue de faire évoluer ses règlements pour faire croître ses propres activités tout en sapant les autres acteurs de l'économie numérique", a réagi un porte-parole de Meta mercredi.
TikTok
Le groupe a peu de recours contre le contexte économique mondial ou son puissant voisin à la pomme, mais Mark Zuckerberg s'est félicité des progrès des "reels", un format de vidéos courtes copié à la très populaire TikTok.
"Plus de 140 millions de reels sont jouées sur Facebook et Instagram chaque jour, soit 50% de plus qu'il y a six mois", a-t-il annoncé. "Et nous pensons que nous gagnons des parts de marché de temps passé (sur nos applis) à des concurrents comme TikTok".
Il a aussi précisé que les effectifs du groupe ne devraient pas augmenter d'ici la fin 2023, voire même diminuer légèrement. Meta comptait quelque 87.000 employés dans le monde au 30 septembre.
En termes d'investissements, il a expliqué qu'ils iraient d'abord aux "technologies d'intelligence artificielle qui permettent de recommander les reels aux utilisateurs", aux "outils publicitaires sur les messageries" et à "notre vision pour le métavers".
"Ces priorités font sens, étant donné la direction dans laquelle le monde semble aller", a ajouté le patron.
La branche Reality Labs, chargée des plateformes et équipements de réalités virtuelle et augmentée, a creusé ses pertes de 2,6 milliards d'USD à 3,7 milliards au troisième trimestre.
AFP/VNA/CVN