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L'OPEP, réunie à Vienne, parvient à un accord pour réduire sa production de 1,2 million de barils par jour. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
1,2 million de barils par jour (bj) : c'est ce que l'OPEP compte produire en moins à partir de janvier, selon une décision annoncée mercredi 30 novembre au grand soulagement d'un marché sur lequel les cours peinaient à se relancer depuis des mois.
Mais c'est aussi, à peu de choses près, la baisse de la production américaine depuis un an et demi, passée à un peu plus de 8,5 millions de bj en septembre dernier par rapport à un pic de plus de 9,6 millions en avril 2015.
"Les compagnies américaines vont (...) sauter sur l'occasion", écrivent les analystes de Morgan Stanley dans une note publiée après la décision de l'OPEP, évoquant la perspective de "cours plus élevés".
De fait, la reprise du marché, qui a déjà gagné plus de 10% et repassé 50 dollars dans la foulée de l'accord, est l'objectif principal du cartel. Mais si elle perdure, elle sera le gage d'une rentabilité qui donnerait aux producteurs américains la tentation de relancer leur activité, au risque d'inonder de nouveau le marché et de faire mécaniquement déprimer les cours.
"Bizarrement, quand les ministres du pétrole (de l'OPEP) ont été interrogés sur cette éventualité, ils n'ont pas semblé s'inquiéter", se sont étonnés les experts de Morgan Stanley.
Estimant qu'il fallait entre six et neuf mois aux compagnies pour répercuter les fluctuations du marché, ils prévenaient que la production américaine risquait de bondir lors de la deuxième moitié de 2017, au moment même où l'OPEP pourrait être tentée de faire repartir la sienne après avoir appliqué son accord.
Plus que les producteurs traditionnels de pétrole américain, dont l'activité est restée plutôt stable ces dernières années, c'est l'exploitation des hydrocarbures de schiste qui est surveillée avec attention car elle est très réactive au marché et, à elle seule, a presque fait doubler la production américaine entre 2010 et 2015.
Avant même la décision de l'OPEP, le contexte politique intérieur semblait déjà engageant, car le futur président, le républicain Donald Trump, a multiplié pendant sa campagne électorale les promesses de mesures favorables au secteur, s'engageant à "lever les restrictions sur l'énergie américaine".