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Le président du Sénat brésilien Renan Calheiros, le 1er décembre à Brasilia. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La Bourse de Sao Paulo a plongé jeudi 1er décembre de 3,88% en raison de ces fortes tensions qui fragilisent le gouvernement du président Michel Temer, engagé dans une laborieuse tentative de redressement économique du Brésil, embourbé dans une profonde récession depuis fin 2014.
La plus haute juridiction du pays, le Tribunal suprême fédéral (STF) a décidé que le président du Sénat Renan Calheiros serait jugé pour détournements de fonds publics, comme le voulait le parquet.
Troisième personnage de l'État, M. Calheiros, membre du parti de centre-droit PMDB du président Temer, a mené ces derniers jours la fronde des parlementaires contre le pouvoir judiciaire et les enquêteurs du scandale de corruption Petrobras.
Il sera jugé pour une vieille affaire remontant à 2017, l'un des douze procédures judiciaires le visant, dont huit concernent directement l'énorme scandale de détournements de fonds au sein du géant pétrolier étatique Petrobras.
Sa mise en accusation porte un nouveau coup dur à Michel Temer, qui a succédé à la présidente de gauche Dilma Rousseff, destituée fin août par le sénat pour maquillages des comptes publics, au terme d'une procédure controversée et de longs mois de crise politique qui ont ébranlé le géant émergent d'Amérique du Sud.
Cette crise avait également emporté à l'automne l'ancien sulfureux président de la Chambre des députés Eduardo Cunha, également membre influent du PMDB, qui a été écarté de ses fonctions, inculpé pour corruption et placé en détention dans le cadre de l'affaire Petrobras.
Quelques minutes avant la mise en accusations du président du Sénat, le géant du BTP brésilien Odebrecht, au cœur du scandale Petrobras, a officialisé un accord de collaboration avec les enquêteurs qui fait trembler toute la classe politique sur ses bases.
Le groupe Odebrecht s'est engagé à payer une amende de 6.800 milliards de réais (2 milliards de dollars) pour dédommager le préjudice de Petrobras.
Soixante-dix-sept anciens dirigeants et cadre d'Odebrecht, dont les anciens PDG Emilio et Marcelo Odebrecht, ont commencé jeudi 1er décembre à signer des accords individuels de collaboration en échange de remises de peine.
Leurs dénonciations viseraient au moins 130 hommes politiques de tous bords.
AFP/VNA/CVN