Un employée de Boeing travaille sur un 787 Dreamliners. Photo : AFP/VNA/CVN |
Le 7 janvier, un 787 qui avait atterri à Boston (Est des États-Unis) en provenance du Japon a été l'objet d'un début d'incendie : de la fumée a été détectée à bord d'un avion de la compagnie Japan Airlines, duquel les passagers avaient déjà débarqué. Une enquête formelle des autorités américaines a été ouverte.
Dans un communiqué, le constructeur américain explique que l'incident est survenu "pendant le nettoyage de l'avion" et a été attribué à "la batterie utilisée pour démarrer le turbo générateur auxiliaire", destiné à l'alimentation électrique à bord. "Nous travaillons étroitement avec l'agence américaine de sécurité des transports (National Transportation Safety Board), nos clients et d'autres agences gouvernementales" pour étudier le problème, a commenté Boeing.
Le 8 janvier, c'est une fuite de carburant qui est survenue sur un autre vol de Japan Airlines, alors que l'appareil était sur le point de décoller. Environ 40 gallons (près de 150 litres) de carburant se sont échappés. "Les fuites ont cessé et le tarmac a été nettoyé. L'appareil est désormais de retour aux portes d'embarquement", a indiqué Massport, l'autorité aéroportuaire du Massachusetts. "L'appareil est actuellement en cours d'analyse et les raisons de ce problème technique n'ont pas été confirmées", a pour sa part noté une porte-parole de JAL, par courriel.
JAL est, aux côtés de sa concurrente et compatriote All Nippon Airways (ANA), l'une des plus importantes compagnies clientes de Boeing, avec 45 Boeing 787 commandés (et 20 supplémentaires en option). Boeing n'avait pas encore répondu aux demandes de commentaires sur ce second incident.
"Les investisseurs marchent sur des œufs"
L'action a perdu 2,63% à 74,13 dollars le 8 janvier, après avoir déjà chuté de 2% la veille. Ces nouveaux problèmes surviennent alors que Boeing est en train d'accélérer la production de son Boeing 787 pour tenter de rattraper plus de trois ans de retard dus à une litanie d'incidents techniques qui plombent ce programme depuis son lancement.
En décembre, deux fuites de carburants avaient déjà été signalées sur un 787 et avaient entraîné l'ordre des autorités américaines d'examiner toute la flotte de Dreamliner en circulation. Pour la banque Jefferies, la perte de plus d'un milliard de dollars de capitalisation boursière de Boeing "semble surestimer les inquiétudes" d'autant qu'il "n'y a pas eu d'autres incidents similaires et que la flotte des 787 continue à fonctionner normalement".
"Toutefois, bien que chaque incident soit petit, collectivement ils ont le potentiel d'influencer les taux de (...) fiabilité de l'avion", ajoutent les analystes de Jefferies dans une note. "Nous ne pensons pas qu'il y ait besoin de revoir l'appareil de manière substantielle ou de faire un rappel sur cet avion (...), mais les investisseurs marchent sur des oeufs à propos de ce programme très en vue".
"Les investisseurs ont peur que cela amène à des annulations de contrats" et surtout que "l'un de ces incidents se transforme en accident, ce qui serait beaucoup plus grave", renchérit Gregori Volokhine, stratège boursier de la maison de gestion d'investissement Meeschaert New York, tout en notant qu'"il y a souvent des problèmes sur les nouveaux avions". L'an dernier, Boeing a livré 46 Dreamliners, après 3 en 2011, mais il a perdu 12 commandes nettes à cause des retards et problèmes techniques récurrents de l'appareil.
AFP/VNA/CVN