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Hors ceux des produits périssables, les prix ont augmenté de 0,1% sur un an après trois reculs mensuels consécutifs, a annoncé vendredi 25 décembre le ministère des Affaires intérieures.
Ils avaient baissé en août pour la première fois depuis le lancement en avril 2013 par la BoJ d'une vaste offensive monétaire, et s'étaient encore repliés en septembre et octobre sur un an, sous l'effet de la chute des prix du pétrole.
Un marché à Tokyo, le 27 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La Banque du Japon (BoJ) a récemment dû revoir sa copie et vise désormais une inflation de 2% à l'horizon de mars 2017 (au lieu de l'automne 2016), un calendrier cependant encore jugé irréaliste par les économistes.
"Le gain (du mois de novembre) est trop modeste au vu de l'objectif de la BoJ", a jugé Yusuke Shimoda, économiste au Japan Research Institute de Tokyo. "Il va lui falloir du temps avant de parvenir à cette cible ambitieuse. Je ne pense pas qu'elle prenne des mesures supplémentaires pour l'instant, mais le marché fait pression pour un nouvel assouplissement".
Les économistes sont divisés sur le sujet. Selon un sondage mené lundi 21 décembre par Bloomberg News, 10 des 25 analystes consultés anticipent un geste de la BoJ d'ici à juillet 2016, un l'année suivante, tandis que 14 parient sur un statu quo.
"Pour atteindre notre objectif, il faut que les rémunérations, et par ricochet la consommation, progressent", a insisté la semaine dernière le gouverneur de la BoJ, Haruhiko Kuroda, tout en annonçant des ajustements techniques à son programme de rachat d'actifs, pour encourager notamment les entreprises à investir et mieux payer leurs employés.
Cet appel, il l'a renouvelé jeudi 24 décembre lors d'un discours devant la fédération patronale Keidanren. "La fortune sourit aux audacieux", a-t-il lancé en reprenant un vieux proverbe.
Modeste croissance
Le ministre des Finances, Taro Aso, a délivré vendredi 25 décembre le même message : "si les gens ne peuvent espérer de hausse de salaire, ils n'ouvriront pas leur portefeuille", a-t-il dit, selon des propos rapportés par les médias.
Les augmentations salariales restent pour l'heure timides et les foyers frileux : la consommation des ménages, qui compte pour quelque 60% du produit intérieur brut (PIB), a chuté de 2,9% en novembre sur un an. Elle a accusé une série quasi ininterrompue de reculs depuis un relèvement de TVA en avril 2014.
Dans ce contexte, auquel s'est ajouté l'impact du ralentissement dans les pays émergents, en particulier en Chine, le Japon a vu son produit intérieur brut (PIB) reculer au deuxième trimestre, avant d'afficher une modeste croissance au troisième.
Le taux de chômage demeure pour sa part à un niveau très faible, à 3,3% de la population active, dans des conditions des plus favorables - 125 offres pour 100 demandes en novembre, du jamais vu en près de 24 ans -, mais ces chiffres masquent une grande hétérogénéité entre types de contrats de travail, régions et secteurs.
AFP/VNA/CVN