>>Tonga : les avions transportant l'aide d'urgence vont pouvoir atterrir
>>Des images montrent les îles Tonga dévastées après une éruption et un tsunami
Un hélicoptère Chinook embarque sur le navire australien HMAS Adelaide avant son appareillage pour les Tonga, le 19 janvier à Brisbane. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La petite nation du Pacifique est isolée depuis l'éruption le 15 janvier du volcan Hunga Tonga-Hunga Ha'apai, une des plus puissantes dans le monde depuis des décennies, qui a provoqué de lourds dégâts ainsi que la rupture du câble de communications reliant le pays aux réseaux internet et téléphonique mondiaux.
Selon les autorités, des avions militaires australien et néo-zélandais ont atterri jeudi à l'aéroport principal de l'archipel, sur l'île de Tongatapu. La veille, après des jours de travail, la piste avait été enfin débarrassée de la couche de cendres volcaniques de cinq à dix centimètres qui la rendait inutilisable.
"Atterri !", s'est exclamé le ministre australien du Développement international et du Pacifique, Zed Seselja, saluant l'arrivée d'un transporteur C-17 avec à son bord "des fournitures humanitaires indispensables". "Un deuxième C-17 est en chemin", a-t-il ajouté.
La Nouvelle-Zélande a également confirmé l'arrivée de son avion de transport militaire. "L'avion transporte (...) notamment des bidons d'eau, des kits pour les abris temporaires, des générateurs, des kits d'hygiène, et des équipements de communication", a déclaré la ministre néo-zélandaise des Affaires étrangères, Nanaia Mahuta.
Les premières images en provenance de Nuku'alofa, la capitale des Tonga, montrent des bâtiments recouverts de cendres, des murs effondrés et des rues jonchées de rochers, de troncs d'arbres et autres débris.
Environ 84.000 personnes, soit plus de 80% de la population des Tonga, ont été affectées par l'éruption du volcan et le tsunami qui a suivi, a indiqué l'ONU.
L'archipel fait notamment face à un besoin urgent d'eau potable. "Les réserves en eau à travers les Tonga ont été sévèrement affectées par la chute de cendres et l'eau salée du tsunami", a déclaré Katie Greenwood, de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
Selon elle, il existe "un risque croissant de maladies comme le choléra et la diarrhée".
"Agriculture ruinée"
Les réserves alimentaires des Tonga pourraient ne pas être suffisantes. "Toute l'agriculture est dévastée", a affirmé le président de l'Assemblée nationale du pays, Fatafehi Fakafanua.
Depuis que des avions peuvent à nouveau atterrir, de nombreuses nations ont proposé leur aide. Le Japon a annoncé l'envoi de deux avions C-130. D'autres pays, dont la Chine et la France ont également annoncé leur assistance.
Les strictes mesures destinées à empêcher l'entrée dans le pays du COVID-19, qui l'a jusqu'ici épargné, resteront en vigueur. L'aide sera livrée sans aucun contact physique, et les équipages et les passagers passeront peu de temps au sol.
L'aide arrivera également par la mer. Deux navires néo-zélandais, le Wellington et l'Aotearoa, transportant de l'eau potable et une unité de dessalement pouvant fournir 70.000 litres par jour, devraient arriver aux Tonga vendredi 21 janvier. L'Australie compte faire appareiller le navire militaire Adelaide le même jour avec, à son bord, du matériel de purification d'eau et deux hélicoptères de manoeuvre lourds Chinook.
Le gouvernement des Tonga a qualifié l'éruption de catastrophe "sans précédent", précisant que des vagues atteignant jusqu'à 15 m de hauteur ont détruit toutes les habitations sur certaines îles. Trois personnes ont été tuées.
L'éruption volcanique, entendue jusqu'en Alaska à plus de 9.000 km de là. Un champignon de fumée de 30 km de hauteur a dispersé cendres, gaz et pluies acides sur les 170 îles que comptent les Tonga.
Cette éruption a provoqué une énorme onde de pression qui a traversé la planète, se déplaçant à une vitesse de 1.231 km/h, selon l'Institut national néo-zélandais de recherche sur l'eau et l'atmosphère.
Il faudra au moins quatre semaines pour que la connexion internet des Tonga soit rétablie par le câblodistributeur américain SubCom.
AFP/VNA/CVN