Les ports français dans le brouillard à l'approche du Brexit

À l'approche du Brexit, les ports de la Manche et de la mer du Nord se préparent au pire, faute de savoir à quoi s'attendre au-delà du 29 mars, à la fois en termes de contrôles douaniers ou d'évolution du trafic.

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Le port de Calais en janvier 2018

"On est dans une situation d'ignorance totale. On ne peut pas anticiper. C'est d'un inconfort complet", affirme Pierre Karleskind, vice-président de la région Bretagne aux infrastructures portuaires.

"Il va y avoir quelques semaines un peu compliquées. Tout ne se passera pas normalement", ajoute-t-il.

Pour parer à l'éventualité d'un Brexit dur, sans accord, la Bretagne a dégagé une enveloppe de 1,8 million d'euros pour financer des bâtiments provisoires sur les ports de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) et Roscoff (Finistère).

Des guérites et des conteneurs réfrigérés vont être érigés pour accueillir les marchandises qui seront contrôlées par les nouveaux inspecteurs vétérinaires et douaniers.

Faudra-t-il contrôler chaque marchandise britannique dès le 30 mars? Ou même percevoir une taxe douanière comme pour les pays extérieurs au marché unique européen? Faute d'accord entre Londres et Bruxelles, c'est pour l'instant la grande inconnue. Ce qui n'empêche pas les opérateurs portuaires de la mer du Nord de se montrer rassurants.

"Cela fait plus d'un an qu'on se prépare à un Brexit dur", souligne ainsi Jean-Marc Puissesseau, président de la Société d'exploitation des ports du détroit (ports de Boulogne-Calais). Selon lui, "il n'y aura pas d'encombrement sur le port de Calais", qui voit passer, avec celui de Boulogne, 51 millions de tonnes de fret chaque année.

Le port de Boulogne-Calais a investi 6 millions d'euros pour organiser des contrôles douaniers et vétérinaires. Ces aménagements comprennent des zones de contrôles pour les animaux, des bureaux pour les formalités administratives, des marquages au sol et un parking de 250 places.

À Dunkerque, un "corridor sécurisé" - trois voies qui mènent au terminal - est en cours de travaux, pour anticiper des files de camions. Mais "ce n'est que du retour d'expérience du 30 mars qu'on se lancera dans un programme de long terme", précise Stéphane Raison, président du directoire de Dunkerque-Port.

Si la fluidité n'était pas assurée, des travaux beaucoup plus importants pourraient être engagés après le Brexit, estimés pour l'heure à 25 millions d'euros.

AFP/VNA/CVN

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