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Le nouveau taux effectif depuis le 1er juillet prête déjà à conséquence. Les modèles en vogue tels que la Kia Morning, la Chevrolet Spark, la Mazda 2,... ont vu leur prix baisser d’environ 30 millions de dôngs, soit 5%.
La réduction de la taxe spéciale de consommation imposée sur les voitures de moins de 1,5 litre ne bénéficiera pas aux usines d'assemblage implantées dans le pays. |
«Pour acheter une voiture, une baisse de quelques dizaines de millions de dôngs n’est pas en-soi considérable. Mais cela influence beaucoup les consommateurs et stimule leur envie d’acheter», a fait savoir Nguyên Trung Thành, propriétaire d’un magasin de voiture à Hô Chi Minh-Ville. «Plusieurs clients ont préféré attendre la diminution du prix des voitures effective dès le 1er juillet. Les campagnes marketing se concentrent donc aussi sur cet événement».
Pour expliquer un tel phénomène, Bùi Kiên Thành, spécialiste dans le secteur financier et économique, estime : «étant donné que le Vietnam est un marché de consommation, le besoin d’acheter la voiture est assez élevé. Bien que le pays ne dispose pas encore d’un marché, à proprement dit pour les voitures à bas prix, chaque baisse, même si elle est faible, est suffisante pour stimuler des achats». De plus, «les routes vietnamiennes restent encore assez étroites, alors opter pour ces petits véhicules est très raisonnable», a-t-il ajouté.
Hégémonies des voitures thaïlandaises
La réduction de la taxe est une bonne nouvelle pour les consommateurs vietnamiens et pour les exportateurs étrangers, mais pas pour les usines d’assemblage implantées dans le pays. En effet, tandis que les vietnamiens préfèrent toujours des voitures CBU (Complete Built-up Unit) par rapport à celles assemblées au Vietnam, cette baisse favorisera seulement les autres pays de l’ASEAN.
Dans ce contexte, le grand gagnant est la Thaïlande. En effet, grâce à ses politiques préférentielles et ses plans commerciaux efficaces, combinant avec ses avantages géographiques et fiscaux, plus de 10.000 véhicules ont déjà été exportés au Vietnam jusqu’en avril dernier. La Thaïlande est maintenant en tête du marché d’importation de voitures CBU au Vietnam. Il est fort à parier que la baisse de la taxe déjà prévue en 2018 consolidera encore plus sa position.
Face à une telle situation en nette défaveur pour les entreprises nationales, les spécialistes pensent que l’État devrait créer des avantages et intensifier ses aides à leur rencontre, pour qu’elles puissent rivaliser avec celles étrangères. Nguyên Minh Dông, spécialiste dans le secteur énergétique, propose aussi que l’on diminue la taxe uniquement pour les voitures «vertes» (celles qui rejettent peu de CO2), et non pas pour l’ensemble des cylindrées.
Huy Hoàng/CVN