Des plaques d’égout servent aussi de support aux artistes. |
Ces derniers temps, certains murs des rues Nguyên Dinh Chiêu et Mai Thi Luu (1er arrondissement, Hô Chi Minh- Ville), ainsi que des ruelles de Diên Biên Phu et du 3 Février (10e arrondissement) ont été revisitées par de jeunes artistes.
Contemplant les graffitis de la ruelle du 702 rue Diên Biên Phu, Hoài Duc, habitant du 1er arrondissement et passionné d’art de rue, confie : «Je viens ici depuis quelques jours pour regarder les artistes à l’œuvre. Le vieux mur d’autrefois aura bientôt une image magnifique, très vivante. Elle embellira ce lieu».
Des peintures murales de l’artiste Nguyên Van Minh. |
Les œuvres autorisées à s’exposer sur les murs de la ville ont été sélectionnées dans le cadre d’un concours de peinture murale, sur le thème “Hô Chi Minh-Ville 2030”. Les artistes retenus sont : Thien Ân (Des pluies acides), Hong Thuy (La Ville 2030); Phi Truong - Thu Trang (Équipe spéciale STN) ; Liu Ba Lang (Vietnam vert - éco-énergie), Art LF-U (Mon Saigon et le futur vert), Quoc Tuan (Quel choix pour l'avenir ?) et 2 peintures sans titres par les groupes Ha Vi - Tien Dat et Thu Trang - Huainan - Bao Trân.
Mme Cat Tuong, responsable du projet : « Cette compétition est l'occasion pour les passionnés d’art de rue d’exprimer leur créativité. Ce concours s’adressait principalement à des artistes, étudiants en architecture, en beaux-arts, et aux lycéens doués en art. L’objectif était de chercher de belles images pour embellir les murs des quartiers insalubres de la ville».
Diversité des styles et des thèmes
Le street art s’est bien développé ces dernières années dans la mégalopole du Sud. Le pionner avait été l’artiste Nguyên Van Minh, 75 ans, qui avaient utilisé sa maigre retraite pour s’acheter des ustensiles de peintre et embellir les ruelles de son quartier. Des peintures simples mais porteuses de messages significatifs.
Des peintures murales dans une ruelle du 4e arrondissement de HCM-Ville |
Animés par la même idée que M. Minh, de jeunes bénévoles du 5e arrondissement dessinent non seulement des fresques sur les murs mais aussi sur des plaques d’égout pour sensibiliser les gens à préserver l'environnement et à ne pas jeter de déchets.
Les thèmes des peintures murales sont de plus en plus variés : famille, nature, enfants.... En plus d’avoir redonné une certaine vitalité aux ruelles de la ville, elles séduisent les touristes. Dung Phuong, du 4e arrondissement, avoue même que «depuis qu’il y a les peintures murales de Minh, l’état d’esprit des habitants de notre quartier a changé !».
Un terrain de jeu à contrôler
En général, les peintures murales sont soignées et portent des messages positifs. Mais certaines sont d’un goût douteux ou de mauvaise qualité. C’est pourquoi les autorités locales souhaitent contrôler le street art, pour éviter qu’il ne se développe de manière anarchique dans la ville, comme cela fut le cas ces dernières années.
Des jeunes de HCM-Ville dessinent des tournesols pour embellir des poteaux électriques. |
M. Vo Trong Nam, vice-directeur du Service municipal de la culture et des sports : «Hô Chi Minh-Ville s’intéresse à cet art et a confié à l'Union municipale des jeunes communistes le soin de se focaliser sur les lieux où les peintures murales sont autorisées. Je pense que ce mouvement doit être encouragé, mais aussi encadré. Sinon, des œuvres hideuses enlaidiront la ville».
Mme Cat Tuong a même assuré que «si après 1 ou 2 ans, les peintures ont perdu de leur superbe, nous les restaurerons. Nous collaborons avec les unions des jeunes et les artistes pour les préserver du mieux que nous pourrons, car ce sont des œuvres d’art à part entière».