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La collectionneuse Thuy Khuê remet une peinture de Lê Thi Luu au représentant du Musée des beaux-arts de Hô Chi Minh-Ville. |
La communauté des beaux-arts vietnamienne, en particulier les amateurs d'art indochinois, la connaît bien. Lê Thi Luu est la première artiste indochinoise et a contribué à l'enseignement de la peinture pour les générations futures ainsi qu’au patrimoine culturel vietnamien avec de nombreuses œuvres de valeur. Lê Thi Luu est née le 19 janvier 1911 dans le village de Thô Khoi, dans la province de Bac Ninh. Jusqu’à 14 ans, elle a suivi ses parents à Bac Ninh, Thai Binh, Nam Dinh, Hai Phong et Hanoï.
Dans un film historique sur les activités politiques et diplomatiques du Président Hô Chi Minh en France en 1946, le Président Hô Chi Minh rencontre des Viêt kiêu de France et notamment deux femmes vietnamiennes brandissant le drapeau national. L’une d’entre elle est Lê Thi Luu.
À partir de 1927, elle s’inscrit à l’École des beaux-arts d’Indochine et en 1933, elle obtient son diplôme surpassant ainsi pas mal d’artistes masculins célèvres. En tant qu'étudiante, en 1929, elle a réalisé deux peintures à l'huile lors de sa première exposition: "Portrait de M. Hai" et "Enfants du jardin à bananes".
À partir de 1932, ses peintures sont présentées par l’Association des femmes peintres et sculpteurs lors d’une exposition où elle remporte le premier prix. Immédiatement, la jeune artiste a été admise en tant que membre de l’Association.
En 1933 elle enseigne pendant 7 ans comme professeur de peinture dans des écoles prestigieuses à Hanoï et à Saigon. En 1940, elle se rend en France et s’y marie. Elle vivra à Antibes la plus grande partie de sa vie jusqu’à sa mort, le 6 juin 1988.
On retient d’elle le portrait absolument remarquable de Baden Powell, fondateur du mouvement Scout soit une peinture de 1 m x 0,8 m placée sur la route principale d’un camp scout. D’ailleurs l'artiste a également participé à la conception de l'insigne des "Scouts du Vietnam" en forme de lotus.
En plus de la peinture, elle a également écrit de la poésie, sous le pseudonyme Thach An et a collaboré avec des magazines célèbres: Ngày nay (Aujourd’hui), Phụ nữ tân văn (Nouvelles femmes littéraires), Đàn bà mới (Nouvelle femme). À partir de 1940, elle suit son mari en France, elle y mène des activités pratiques en faveur du mouvement de résistance vietnamien et ce, jusqu'à sa mort.
À partir de 1946, elle se concentre sur des portraits d’enfants, de jeunes femmes mais aussi des paysages. Elle a été membre de l’Union des femmes peintres, sculpteurs et graveurs à Paris.
Elle utilise de la peinture à l'huile et utilise la soie "libre" comme support plutôt que comme catégorie distincte. Son style classique combine des éléments symboliques et de nombreuses caractéristiques d'une peinture impressionniste. Son admiration pour Renoir et Bonnard, l’a conduit vers une palette lumineuse et soulagée, comprenant principalement des mélodies de couleurs au lieu de contrastes "traditionnels".
Dans les peintures de Lê Thi Luu, nous rencontrons souvent des jeunes filles au regard distrait, parfois même comme dans un rêve. Les peintures de Lê Thi Luu, sont toujours imprégnées d'Orient.
Pendant plus d'un demi-siècle de création, la peintre Lê Thi Luu a réalisé environ 300 peintures, dont beaucoup ont été perdues. Heureusement, certains de ses tableaux sont conservés dans certains musées et autres collections privées, et dorénavant, au musée des beaux-arts de Hô Chi Minh-Ville également.
Texte et photo: Minh Thu/CVN