>>L'Espagne se met à l'isolement pour freiner le coronavirus
>>COVID-19 : les dirigeants du G7 réunis la semaine prochaine par vidéoconférence
>>Les pays se replient sur eux-mêmes pour endiguer le COVID-19
Personne ne semble à l'abri, pas même le président américain qui s'est finalement soumis au test. Celui qui suscitait de nombreuses interrogations après sa récente rencontre avec deux personnes testées depuis positives n'est pas porteur du nouveau coronavirus, a annoncé samedi soir 14 mars Sean Conley, médecin de la Maison Blanche.
Devant la progression de la pandémie, le monde se calfeutre toujours plus: Madrid a pris des mesures particulièrement radicales avec une quarantaine quasi-totale et a décrété l'état d'alerte pour quinze jours. L'Espagne est le deuxième pays le plus touché d'Europe avec 5.753 cas et quatrième pays au monde en nombre de décès avec 183 morts.
Épicentre européen
L'Europe, désormais "épicentre" de la maladie selon l'Organisation mondiale de la santé, voit ses systèmes de santé mis à rude épreuve. Une infirmière à bout de forces endormie sur son clavier d'ordinateur: cette photo partagée sur les réseaux sociaux est devenue le symbole de l'épuisement du personnel soignant dans le nord de l'Italie. Le pays a enregistré 175 nouveaux décès en 24 heures, pour atteindre 1.441 au total.
La France, où 830 nouvelles contaminations (4.500 au total) et douze décès ont été comptabilisés en 24 heures (91 au total), a aussi durci ses mesures. Restaurants, bars, discothèques, cinémas: les lieux "recevant du public non indispensables à la vie du pays" doivent fermer leurs portes dès minuit dans la nuit. Plusieurs régions allemandes ont pris des mesures similaires.
Le Premier ministre français, Edouard Philippe, a appelé les Français à "plus de discipline" après avoir "vu trop de gens dans les cafés, les restaurants". Les élections municipales dimanche 15 mars sont maintenues.
L'Autriche, où 602 cas ont été confirmés samedi 14 mars et première destination de sports d'hiver en Europe, a annoncé la fermeture anticipée de la quasi-totalité de ses stations de ski. Idem en Suisse, où 1.355 personnes ont été infectées et onze sont mortes.
L'ONU a annoncé samedi 14 mars un premier cas parmi son personnel à Genève.
Critiqué pour sa lenteur à réagir, dans un pays qui ne comptabilise officiellement que 1.140 cas dont 21 mortels, le gouvernement britannique s'apprête à interdire les grands rassemblements. Le tournoi de tennis de Wimbledon pourrait en faire les frais. La reine Elizabeth II a donné l'exemple en annulant "par précaution" plusieurs engagements la semaine prochaine.
La France se claquemure mais vote pour désigner ses maires. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Repli
Hors d'Europe, les confinements sont également de mise: Israël va aussi fermer à partir de dimanche restaurants, centres commerciaux, cafés et salles de sport. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu compte demander au gouvernement d'approuver le recours aux "technologies utilisées dans la guerre contre le terrorisme" pour traquer les mouvements des Israéliens contaminés.
En Afrique, les fêtes de l'Indépendance ont été annulées au Sénégal (22 cas), parmi d'autres mesures. Point de départ de l'épidémie, la Chine (3.189 morts) semble l'avoir désormais surmontée, faisant état dimanche de seulement 20 nouvelles contaminations, dont 16 ont été importées.
Mais la pandémie, qui a déjà contaminé plus de 152.000 personnes dans 137 pays et en a tué 5.791, progresse quasiment partout ailleurs: un premier cas a été diagnostiqué au Rwanda, un autre en Guinée équatoriale, et les pays scandinaves recensent trois décès.
Face à cette propagation inexorable, la Russie (45 cas, aucun décès) a fermé dimanche ses frontières terrestres avec la Norvège et la Pologne aux étrangers. Le Danemark, la Lituanie ont fermé leurs frontières tandis que d'autres pays (Lettonie, Estonie, Monaco) adoptent des restrictions drastiques. La Norvège va fermer ses ports et aéroports.
Le Venezuela, l'Équateur, la Bolivie et le Guatemala ont renforcé samedi leurs mesures de restriction à l'égard des personnes en provenance des pays les plus touchés. Le Canada a appelé ses ressortissants à rentrer au pays.
Des voyageurs portant des masques de protection arrivent à l'aéroport de Sao Paulo au Brésil. |
Aux Philippines, la capitale Manille a été placée dimanche en quarantaine pour un mois avec les accès routiers coupés et les vols intérieurs suspendus. Même le Maroc, qui ne recense que huit cas, a fermé ses frontières et pris des mesures strictes de confinement. Au Chili, deux paquebots de croisière, avec environ 1.300 personnes à bord, ont été mis en quarantaine.
Les États-Unis, déclarés en état d'urgence vendredi, a étendu samedi l'interdiction durant trente jours d'entrée des voyageurs en provenance d'Europe (espace Schengen) au Royaume-Uni et à l'Irlande.
Apple tire le rideau
Dépistage gratuit, accès facilité à l'assurance chômage et déblocage de fonds fédéraux pour couvrir les frais de santé des Américains les plus modestes: le berceau du libéralisme semblait redécouvrir les vertus de l'État-providence. Comme un symbole, le géant américain Apple a annoncé samedi la fermeture de tous ses magasins jusqu'au 27 mars à l'exception de la Chine, où il vient juste de rouvrir ses boutiques.
Et les parcs d'attractions Universal Orlando Resort vont rester fermés au moins jusqu'à fin mars, ont-ils annoncé dimanche 15 mars. Le calendrier sportif mondial continue de se vider, les rares événements maintenus se déroulant pour la plupart à huis clos. Le Rallye du Mexique, 3e manche du championnat du monde (WRC), devait se terminer à l'issue de la dernière spéciale de samedi plutôt que dimanche.
Malgré cela, le Premier ministre japonais Shinzo Abe a promis que Tokyo accueillerait bien comme prévu en juillet les Jeux olympiques.
AFP/VNA/CVN