À Los Angeles, les derniers Européens débarquent avant la fermeture des frontières

"J'étais en Suède pour une semaine. Quand j'ai entendu parler de l'interdiction d'entrée, j'ai su que je devais partir immédiatement" : comme Mathilda Tennysdotter, de nombreux Européens ralliaient en catastrophe vendredi 13 mars l'aéroport de Los Angeles avant la fermeture des frontières décrétée par Donald Trump.

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anne Gartman (centre) et ses amis danois, venus faire du snowboard dans les montagnes californiennes, ont trouvé les formalités de douanes et d'immigration "plus souples que jamais".

Le président américain a annoncé mercredi 10 mars la suspension pour trente jours de l'entrée aux États-Unis des voyageurs ayant récemment séjourné en Europe, à l'exception des citoyens américains.

Une mesure draconienne censée endiguer la pandémie de coronavirus, qui entre en vigueur à partir de vendredi 13 mars 23h59 heure de la côte Est (samedi 14 mars 03h59 GMT).

"Ma mère m'a réveillée genre à six heures du matin pour me dire ce que Trump venait de décider, que je devais partir tout de suite", raconte Mathilda Tennysdotter, 29 ans.

"Je vis ici à Los Angeles et comme je ne suis pas Américaine et que je n'ai pas la carte verte (de résident permanent, ndlr), je n'aurais pas pu revenir travailler à partir de demain", explique la jeune femme, qui pense que l'interdiction pourrait en réalité durer bien plus d'un mois.

Son périple de Suède jusqu'à Los Angeles n'a pas été de tout repos : train jusqu'à Helsingborg, ferry pour passer au Danemark "car le pont était fermé", taxi en catastrophe jusqu'à l'aéroport et avion jusqu'à Londres. "J'ai attendu treize heures à Londres pour pouvoir prendre un vol jusqu'ici", conclut-elle.

"Aucun contrôle"

À quelques heures de la fermeture des frontières avec l'espace Schengen, les contrôles à l'arrivée à Los Angeles semblaient étonnamment légers.

"On n'a pas vu de masques, rien. Il n'y a aucun contrôle. Le seul bon côté, c'est qu'il n'y a pas beaucoup de monde à l'aéroport, ça va vite", sourit Jean-Marie Demoor, touriste belge de 52 ans résidant en Espagne.

"Tout s'est bien passé, dieu merci !", s'exclame une Italienne ayant transité par Paris, soulagée d'avoir été admise sans problème sur le sol américain.

Un groupe d'amis danois venus faire du snowboard dans les montagnes californiennes a même trouvé les formalités de douanes et d'immigration "plus souples que jamais". Aucune question sur le coronavirus, pas de prise de température, aucune pression non plus pour ces touristes particulièrement détendus : "Nous sommes ici pour dix jours mais nous n'avons pas encore acheté nos billets pour rentrer, donc le retour est vraiment un gros point d'interrogation", s'amuse Janne Gartman, 31 ans.

Hormis des distributeurs de gel hydroalcoolique et quelques personnes - employés ou voyageurs - masqués et gantés, rien ne témoigne d'une psychose du coronavirus à l'aéroport de Los Angeles.

Eugenio Stewart, 46 ans, chauffeur privé attendant un client, est tout de même inquiet. Il a enfilé deux paires de gants l'une sur l'autre et porte un masque qu'il s'est procuré en catastrophe dans un magasin de bricolage : son passager arrive tout droit d'Italie, principal foyer de Covid-19 en Europe.

"Si le client venait d'un autre pays, je ne porterais pas ça, assure-t-il. Je fais ça depuis un an et demi, et les clients sont tout le temps en train de tousser et d'éternuer, alors dans ce cas précis je ne veux prendre aucun risque", explique-t-il.

Il espère que son passager sera compréhensif mais Stewart n'est pas prêt à transiger :" La sécurité d'abord, les sentiments ensuite... Avec un peu de chance, il portera un masque lui aussi."

AFP/VNA/CVN

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