Les parents de la "maison de l'horreur" inculpés

Le couple d'Américains arrêté dimanche 14 janvier en Californie a été inculpé jeudi 18 janvier notamment pour torture et séquestration de douze de leurs treize enfants pendant plusieurs années.

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David Allen Turpin et Louise Anna Turpin, soupçonnés d'avoir séquestré et torturé leurs treize enfants âgés de 2 à 29 ans.

"Ce qui a commencé comme de la négligence s'est achevé par ces maltraitances brutales", a déclaré Mike Hestrin, procureur du comté de Riverside, faisant la liste des chefs d'inculpation visant David Allen Turpin, 57 ans, et son épouse Louise Anna Turpin, 49 ans.

Les enfants, âgés de 2 à 29 ans, ont été retrouvés pour certains enchaînés à un lit, dans des conditions d'extrême saleté et de malnutrition sévère. C'est l'une des filles, âgée de 17 ans, qui a donné l'alerte près avoir échappé à la surveillance des parents geôliers.

Dans le détail, le couple est visé par douze chefs d'accusation de torture --l'enfant de deux ans n'aurait pas été torturé et était bien nourri--, sept de maltraitance d'un adulte à charge, six de maltraitance ou négligence d'enfant et douze de séquestration.

David Turpin est également poursuivi pour acte obscène sur un enfant avec usage de la force, la menace ou la contrainte. Le procureur a précisé qu'il s'agissait de la façon dont le père avait ligoté l'une de ses filles, âgée de 14 ans.

Ces chefs d'accusation portent sur des faits présumés survenus depuis 2010. S'ils sont reconnus coupables de tous, ils encourent entre 94 ans de réclusion et la perpétuité.

Evasion préparée

Les parents devaient comparaître pour la première fois devant un juge jeudi 18 janvier à partir de 21h30 GMT. Une caution de 9 millions de dollars pour chacun a été fixée pour une éventuelle remise en liberté.

La fratrie préparait "depuis plus de deux ans" un plan d'évasion, a indiqué le procureur.

Medias et curieux font face à la "maison de l'horreur", à Perris en Californie, le 16 janvier.

À leur arrivée, les agents du bureau du shérif de Perris, ville à environ 110 kilomètres au sud-est de Los Angeles, ont découvert trois enfants enchaînés, avec des cadenas, dans cette maison typique d'une banlieue américaine en apparence extérieure mais sordide et aux relents irrespirables à l'intérieur.

Les enfants, dont sept ont plus de 18 ans, "souvent n'étaient pas libérés de leurs chaînes pour pouvoir aller aux toilettes", a indiqué le procureur.

Selon lui, ces maltraitances ont "commencé comme une punition" mais "ont empiré avec le temps" lorsque la famille habitait près de Fort Worth, au Texas, et après son arrivée en Californie en 2014. Outre les chaînes cadenassées, les punitions comportaient aussi coups et strangulations.

Les enfants étaient "très peu nourris et en fonction d'un planning", n'avaient pas droit à plus d'une douche par an, n'ont jamais vu de dentiste ni de médecin depuis "au moins quatre ans". Plusieurs souffrent de "déficiences cognitives" et de lésions nerveuses dues à la malnutrition.

Un enfant de douze ans pèse comme la moyenne d'un enfant de sept, et l'ainée de 29 ans ne fait que 37 kilos, a ajouté le procureur.

La police avait fait savoir que, d'après les premiers éléments disponibles, il ne semblait pas y avoir eu d'abus sexuel dans la maisonnée.

Parents biologiques

Selon le procureur, à ce stade, les autorités pensent que David et Louise Turpin sont bien les parents biologiques des treize enfants.

D'après la police, la famille avait déclaré pratiquer l'enseignement à domicile, courant aux États-Unis. Ils avaient enregistré leur maison comme établissement scolaire.

Mais "plusieurs" enfants présentent des "lacunes dans les connaissances de base" et ignorent par exemple ce qu'est un policier ou ce que sont des médicaments, a relevé M. Hestrin. Ils pouvaient néanmoins tenir un journal et les enquêteurs en ont récupéré "des centaines".

Une sœur de Louise Turpin, Elizabeth Flores, avait indiqué sur la chaîne ABC que le couple était très réservé : "Ca a commencé avant même qu'ils aient des enfants".

"Nous les avons suppliés de faire du Skype avec eux. Nous les avons suppliés de pouvoir les voir", a poursuivi celle qui, quand elle était étudiante, a vécu quelques temps avec les Turpin. "J'ai pensé qu'ils étaient vraiment très stricts mais je n'ai pas vu de maltraitance".


AFP/VNA/CVN

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