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Inondations |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Des incendies ravageurs en Europe aux inondations dévastatrices à New York, le monde a été frappé ces derniers mois par des catastrophes en série particulièrement violentes, remettant à la Une le réchauffement climatique. La multiplication de ces événements météorologiques extrêmes est en accord avec les prévisions des scientifiques du Giec qui ont lancé début août une nouvelle alerte pour l'humanité. La planète pourrait atteindre le seuil de +1,5°C autour de 2030, dix ans plus tôt qu'estimé, menaçant le monde de nouveaux désastres "sans précédent".
Dans ce contexte, la COP26 qui doit accueillir des milliers de personnes du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow (Écosse), est vue comme un jalon capital pour accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Mais "à seulement deux mois de l'échéance, il est évident qu'une conférence sûre, inclusive et juste est impossible, étant donné l'échec à soutenir l'accès aux vaccins (...) dans les pays pauvres, les coûts en hausse des voyages et du logement et l'incertitude sur l'évolution de la pandémie de COVID-19", estime le Climate Action Network (CAN), réseau qui regroupe plus de 1.500 ONG dont Greenpeace, WWF, Action Aid, Oxfam ou encore Amnesty international.
"Une COP en personne début novembre exclurait de facto de nombreux délégués des gouvernements, militants de la société civile et journalistes, en particulier des pays du Sud dont beaucoup sont sur la +liste rouge+ COVID du Royaume-Uni", poursuit le groupe dans un communiqué.
"Ça ne peut pas attendre"
"Un sommet climat sans les voix de ceux qui sont les plus touchés par le changement climatique n'est pas en accord avec l'objectif", a commenté Mohamed Adow, du think tank Power Shift Africa, craignant une "confiscation" des négociations par les pays riches. Aujourd'hui, seulement 3% de la population en Afrique est vaccinée, contre plus de la moitié en Europe.
Réchauffement climatique : les points clés du rapport du Giec. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Malgré tout, cet appel au report "ne signifie en aucun cas un report des actions climatiques urgentes ni un boycott des discussions climat", insiste le CAN. Mais les Nations unies ont opposé une fin de non-recevoir à cette demande. "Nous comprenons et respectons les préoccupations exprimées par divers groupes" mais "pour l'instant, aucun changement n'est prévu", a déclaré mardi 7 septembre le porte-parole adjoint de l'ONU, Farhan Haq.
"Seule une étape urgente et majeure dans l'action climatique peut maintenir les objectifs de l'Accord de Paris à portée de main et protéger les pays et les communautés les plus vulnérables contre l'aggravation des impacts climatiques", a-t-il insisté. L'ONU et les organisateurs "travaillent avec le gouvernement britannique pour rendre la COP aussi sûre et inclusive que possible, notamment en offrant des vaccins à tous les participants et en payant les frais de quarantaine des hôtels lorsque la quarantaine est requise", a ajouté Farhan Haq.
Le gouvernement britannique a assuré mardi que la vaccination de tous ceux qui en avaient fait la demande - sans en préciser le nombre - commencerait "cette semaine", et qu'avec un délai de quatre semaines entre les deux doses, les délégués seraient vaccinés d'ici le début de la conférence. "La COP26 a déjà été reportée d'un an et nous ne savons que trop bien que le changement climatique ne prend pas de vacances", a commenté le président de la COP26 Alok Sharma.
"Le récent rapport du GIEC met en évidence pourquoi la COP26 doit avoir lieu en novembre, pour permettre aux dirigeants mondiaux de s'unir et fixer des engagements décisifs pour s'attaquer au changement climatique", a-t-il ajouté. Alors que les délégués, observateurs et journalistes venant des pays classés par Londres en zones COVID rouge devront passer dix jours en quarantaine pour les non vaccinés, et cinq jours pour les vaccinés, le gouvernement britannique a annoncé mardi un financement des séjours en hôtels pour ces quarantaines.
Face au risque d'accès inégaux, la militante suédoise Greta Thunberg avait menacé de boycotter la réunion, mais elle a finalement dit fin août espérer y assister. Quant aux pays concernés, certains soulignent l'importance vitale d'avancer vite.
"La COP26 doit avoir lieu en personne en octobre-novembre 2021", a déclaré mardi 7 septembre le Climate Vulnerable Forum qui représente un milliard de personnes de 48 pays, réclamant un soutien spécial pour la participation des pays en développement. "C'est la réunion la plus importante pour l'avenir de la planète et ça ne peut pas attendre".
AFP/VNA/CVN