Les nombreux filleuls du Président Hô Chi Minh

Au cours de sa vie, le Président Hô Chi Minh a toujours eu une profonde affection pour les jeunes du monde entier. Il a même dit un jour : «Tous les enfants du monde sont mes enfants». Il a été le parrain d’enfants étrangers, dont certains sont ensuite devenus politiciens, écrivains ou artistes connus.

En 1946, lors d’une visite officielle en France comme invité d’honneur du gouvernement français, le Président Hô Chi Minh (Oncle Hô) a été logé par Raymond et Lucie Aubrac pendant plusieurs semaines. Le 15 août, Lucie a donné naissance à Elizabeth à l’hôpital Bodeloque, avenue Port-Royal. Ce jour-là, sous l’escorte de motos, l’oncle Hô lui a rendu visite, apportant avec lui fleurs et cadeaux. Il a également offert des cadeaux aux membres du personnel médical. Il a tenu affectueusement Elizabeth dans ses bras et est devenu le parrain de la petite. Jusqu’à sa mort, l’Oncle Hô et la famille Aubrac ont régulièrement échangé des lettres, des cartes postales et des cadeaux.

Le Président Hô Chi Minh (centre) et les enfants hongrois.
Photo : Archives/VNA/CVN


Lorsque Elizabeth s’est mariée, il lui a offert un morceau de soie jaune pour sa robe. Raymond Aubrac, qui fut plus tard un membre de l’Association d’amitié France-Vietnam, a participé à de nombreuses activités pour soutenir la juste cause du peuple vietnamien. En 1990, l’État vietnamien l’a invité, lui et sa fille, à Hanoi pour assister au 100e anniversaire de l’Oncle Hô. Elizabeth a ainsi eu l’occasion de visiter le mausolée du Président Hô Chi Minh, ce qui n’a pas manqué de l’émouvoir. Répondant à une question sur le cadeau qu’elle avait envoyé à son parrain (un œuf en pierre placé dans une boîte carrée), elle a expliqué: «L’œuf symbolise la vie, l’avenir et la perfection. Mon parrain était l’incarnation de tout cela».
Madeleine Riffaud a rencontré l’Oncle Hô à Paris pour la première fois quand elle était une jeune journaliste de 18 ans. Pris d’affection pour la jolie fille qui, durant son combat courageux contre les fascistes, avait été arrêtée et condamnée à mort, l’Oncle Hô lui demanda tendrement : «Est-ce la courageuse fille de Paris ?» Il l’appelait «ma fille» et lui a conseillé de bien travailler : «Ma fille, le journalisme est une véritable carrière. Maintenant, tu travailles et étudies encore, et quand tu seras devenue une vrai journaliste, viens au Vietnam! Je suis prêt à t’accueillir comme ma fille, à tout moment !»
Après avoir été stagiaire au quotidien Le Soir, Madeleine Riffaud est devenue une journaliste de talent et dynamique du quotidien L’Humanité. Elle a couvert les champs de bataille d’Algérie et du Vietnam et est l’auteur de nombreux textes bien connus. Sur une page de son livre Dans les bases du Viêt Công (communistes vietnamiens), qu’elle a offert à l’Oncle Hô, elle a écrit cette dédicace : «Pour le Président Hô Chi Minh, avec ma profonde gratitude et d’amour pour toi et pour ton peuple qui gagnera contre les néo-fascistes».
Et les filleux allemands
Le cas de l’Allemand Knuth Wolfgang Hartmann Walther, qui a été adopté par l’Oncle Hô comme filleul, est assez particulier parce qu’il est né le 19 mai, le jour même de la naissance du Président Hô Chi Minh. Sachant que l’anniversaire de Knuth Wolfgang était également celui du Président Hô Chi Minh, le père de Wolfgang, Walther R. Hartmann, qui était chef d’un bureau de poste et président du Comité de la Paix de la ville, a envoyé une lettre à l’Oncle Hô souhaitant que la lutte du peuple vietnamien contre les colonialistes français aboutisse rapidement à la victoire. Il a également demandé au président Hô Chi Minh de devenir le parrain de Knuth.

L’Oncle Hô avec les enfants russes en août 1957.


Environ quatre mois plus tard, de la base du Viêt Bac, l’Oncle Hô a envoyé une réponse à la famille Hartmann, informant qu’il avait accepté Knuth comme son filleul. Tous les membres de la famille Hartmann en furent très heureux. Après, bien que très occupé par son travail, l’Oncle Hô envoyait régulièrement des cadeaux et des lettres à son filleul. Au printemps 1957, lors d’une visite officielle en République démocratique d’Allemagne, le Président Hô Chi Minh alla rendre visite à la famille Hartmann, dans la ville de Dresde. À cette époque, Knuth était âgé de 6 ans et il fut très heureux de recevoir les cadeaux de son parrain, à savoir trois revues du Vietnam Illustré, des cartes postales de paysages et deux buffles en ivoire. En Allemagne, l’Oncle Hô avait également deux filleules, Honolore Kaufen - une correspondante du quotidien Nouvelle Allemagne, et Ursula Bayreuth - une interprète.
Avec les membres d’une délégation de la Fédération allemande des syndicats pour la liberté, elles ont visité le Vietnam en mai 1966 où elles ont été reçues par l’Oncle Hô au Palais présidentiel. Après l’accueil, chaleureux, l’Oncle Hô a déclaré: «À partir de maintenant, j’ai deux filles de plus». En entendant cela, elles furent très heureuses et lui demandèrent l’autorisation de l’embrasser. Il accepta bien sûr et déclara : «Je vous souhaite à toutes les deux d’avoir beaucoup d’enfants».
Rappelant cette histoire, Wolfang Bayreuth, ancien chef de cette délégation, qui devint plus tard membre du Comité central du Parti socialiste uni allemand et membre du Conseil des ministres de la RDA, a déclaré que, après leur visite au Vietnam, lui et Ursula se marièrent. «Nous avons eu trois enfants, ce qui est beaucoup comparé à nombre d’autres familles allemandes. Nous avons donc répondu au souhait de l’Oncle Hô !»
Cadeaux du «grand-père»
En Russie, l’Oncle Hô est devenu le parrain d’Irina Dimtrievna, née en 1958, fille de Dimitri Grigorievitch Kolosov, un correspondant de l’APN (Union soviétique). En novembre 1960, lorsque l’Oncle Hô a visité l’URSS, la famille de Dimitri Grigorievitch Kolosov a été invitée à le rencontrer dans la rue Alexis Tolstoï, où il habitait. L’Oncle Hô a eu une rencontre chaleureuse avec la famille de Dimitri Grigorievitch Kolosov et parlé tendrement avec Irina qui l’appelait «grand-père». En parlant avec Irina, l’Oncle Hô lui a donné des pommes, du raisin, des gâteaux et des bonbons. Il lui a également raconté des contes vietnamiens et chanté des chansons russes avec les parents.
Irina a épousé un cadre du secteur de l’aviation civile dans le secteur de l’exploitation pétrolière, et vit à Tioumen (Sibérie occidentale). Le père d’Irina a confié fièrement: «La filleule du Président Hô Chi Minh est une femme travailleuse et courageuse. Elle vit en Sibérie avec son mari...»
Quand Patricia, une fille de l’avocat Loseby, a visité le Vietnam, l’Oncle Hô a pris soin d’elle comme de sa propre fille. Plus tard, avec des journalistes vietnamiens, elle a confié : «Mon Oncle Hô aimait beaucoup les enfants et les fleurs. Les fleurs et les enfants, rien n’est plus beau. N’oubliez pas que dans mon cœur, je le considère toujours comme mon père !» Lorsque la famille de Loseby reçu l’information de la mort de l’Oncle Hô, elle fut très émue. «Ma mère, mon mari et moi avons porté des habits de deuil. Il y avait plus de 2.000 vases de fleurs dans notre maison qui ont été recouverts de bandes noires. Toute la famille fut très triste».

Lorsque l’on parle des filleul(e)s de l’Oncle Hô, il est impossible aussi de ne pas mentionner Indira Gandhi, ex-Premier ministre de l’Inde.


Ceux qui ont eu l’occasion de voir le documentaire Hô Chi Minh avec la Chine se souviennent certainement de la scène où l’on voit l’Oncle Hô, au cours de vacances à Kunming, province du Yunnan (Chine) en 1962, rencontrant Du Li Hua, une chanteuse et l’acceptant comme sa filleule. Du Li Hua a chanté la chanson La voix du T’rung (instrument en bambou) en vietnamien et elle a été saluée par l’Oncle Hô: «Tu es une véritable artiste du peuple de Chine et du Vietnam! Tu chantes comme un Vietnamien et très bien !»
Pour elle, rien ne fut plus honorable que d’être loué par l’Oncle Hô. Un autre honneur et bonheur qu’elle ne pouvait espérer, c’était d’être acceptée par l’Oncle Hô comme sa filleule.
Relations très proches avec 3 générations d’India Gandhi
Lorsque l’on parle des filleul(e)s de l’Oncle Hô, il est impossible aussi de ne pas mentionner Indira Gandhi, ex-Premier ministre de l’Inde. Ce fut un cas très particulier: l’Oncle Hô avait des relations très proches avec les trois générations de sa famille. En 1927, lors d’une conférence internationale sur la lutte contre les impérialistes tenue à Bruxelles (Belgique), l’Oncle Hô rencontra le père du Premier ministre Jawaharlal Nehru, père d’Indira Gandhi.
L’Oncle Hô avait composé des poèmes pour Nehru où il exprimait sa solidarité. Après la visite au Vietnam (1954) du Premier ministre Nehru et la visite en Inde (1958) de l’Oncle Hô, les relations entre les deux dirigeants devinrent plus proches. Lors de sa rencontre avec la fille du Premier ministre indien, l’Oncle Hô montra son affection pour elle et l’appela «ma nièce», et plus tard «ma petite fille». Indira Gandhi a toujours appelé Oncle Hô «Père Hô» avec fierté et parfois quand on parle de lui, elle le nomme encore affectueusement «Oncle Hô» en vietnamien.

Trân Duong/VNP/CVN

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