Hô Chi Minh-Ville
Les médias devraient hausser le ton sur le trafic d’animaux sauvages

Une vingtaine de journalistes venus de différents organes de presse ont suivi une formation du 13 au 15 septembre sur la possibilité de diversifier les reportages journalistiques afin de sensibiliser le public de manière effective à la protection des animaux sauvages.

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Une séance de formation aux journalistes à la sensibilisation de l’environnement, le 16 septembre à Hô Chi Minh-Ville.

La formation, organisée au Parc national de Nam Cat  Tiên, dans la province de Dông Nai, par le Centre de l’homme et de la nature (PanNature), en coopération avec l’organisation de protection de la faune WAR (Wildlife at risk), la direction du Parc national de Nam Cat Tiên et l’Agence des États-Unis pour le développement international (United States Agency for International Development - USAID), s’inscrit dans le cadre du projet de coopération dans la lutte contre le trafic d’animaux sauvages, financé par l’Union européenne.

Les séances se focalisent sur l’exploitation de reportages et d’articles journalistiques liés au trafic des animaux sauvages, notamment au Vietnam, afin de faire reculer ou d’empêcher le trafic ainsi que la consommation illégale d’animaux sauvages dont nombre d’animaux sont en voie d’extinction ou inscrits sur la liste rouge des espèces menacées des organisations nationales et internationales.

"Le Vietnam est considéré comme un point chaud de consommation et de transit du trafic d’animaux sauvages. L’ampleur de la commercialisation est grandissante et de plus en plus compliquée à contrôler", a informé Trinh Lê Nguyên, directeur de PanNature.

"Plusieurs espèces sauvages sont en voie d’extinction au Vietnam à ce jour comme le rhinocéros à une corne et à deux cornes, le crocodile lilas, le cerf Sika (Cervus nippon pseudaxis), le tapir (tapirus) et le Kouprey (Bossauveli)", a alerté M. Nguyên. Il avertit que si les mesures de protection ne sont pas mises en pratique de manière sérieuse, d’autres espèces sont menacées d’extinction comme les viverridés (Viverridae) et les pholidotes (Pholidota), qui sont parmi les plus chassées par les trafiquants.

Le rôle de la presse

Selon Lê Xuân Lâm, représentant de l’organisation WAR, le Vietnam se classe seizième pays dans le monde en matière de biodiversité et il dispose de quelque 1.000 espèces de poissons d’eau douce, 2.500 poissons de mer, 50 espèces de reptiles, de tortues d’eau de mer, plus de 7.000 espèces d’invertébrées dans les océans, plus de 10.500 espèces d’invertébrés terrestres dont 75 espèces uniques ne se trouvant qu’au Vietnam.

"En 2014, la liste rouge des animaux sauvages menacés d’extinction s’est élevée à 407 espèces, et en 2007, à plus de 418 espèces", a indiqué M. Lâm. Selon lui, les causes sont attribuées au changement climatique, notamment aux catastrophes naturelles, aux incendies forestiers, à l’exploitation excessive du bois, à la pollution et en particulier au trafic d’animaux sauvages menés par l’homme.

Partageant l’avis de M. Lâm, Dô Doan Hoàng, journaliste du journal Lao Dông (Travail), compte une vingtaine d’années dans la poursuite d’articles sur le trafic d’animaux sauvages à son actif.

Dô Doan Hoàng, du journal Lao Dông, partage ses expériences dans la réalisation d’articles et de reportages sur le trafic d’animaux sauvages.

Il déplore notamment que la commercialisation transnationale des cornes de rhinocéros et d’éléphants ont provoqué des dégâts importants sur la population de ces espèces.

"En se basant sur des fondements non scientifiques, la population utilise des cornes de rhinocéros et d’éléphants en croyant que celles-ci ont des effets médicinaux ou par superstition", a souligné le journaliste. "Nombre d’oiseaux et de reptiles sont tués en masse pour leur peau ou pour leur hypothétique valeur nutritionnelle. Qui se tient derrière cette problématique ?" interroge Dô Doan Hoàng.

"La presse doit assumer son rôle afin de sensibiliser au plus fort le public à la protection des animaux sauvages par l’intermédiaire d’articles et de reportages en continu. Il est nécessaire de toujours actualiser et renouveler cette problématique", a-t-il estimé, sans oublier d’appeler les organismes compétents à adopter des sanctions sévères envers les infractions commises par les organisations et individus en la matière.


Texte et photos : Truong Giang/CVN

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