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Cérémonie d’ouverture de l’exposition "Les marchands ambulants et les cris de la rue à Hanoï", le 13 septembre à L’Espace. |
L'exposition "Les marchands ambulants et les cris de la rue à Hanoï" présente une collection de croquis, de dessins et d’aquarelles réalisée entre 1925 et 1929 par 15 étudiants de l’École supérieure des beaux-arts de l’Indochine (actuellement École supérieure des beaux-arts du Vietnam) et leur professeur Ferdinand de Fénis. Ils ont croqué avec talent le petit monde des marchands ambulants qui sillonnent les rues de la capitale dès les premières lueurs du jour pour proposer une large variété de fruits et de légumes, de friandises et de plats à consommer sur place...
Ces marchands ambulants habitaient des localités proches de Hanoï. Ces dernières étaient des zones agricoles contribuant à alimenter une population citadine de plus de 100.000 habitants durant ladite période. Parallèlement aux marchands, des démarcheurs ambulants spécialisés dans la récupération rachetaient ou troquaient des objets hors d’usage et autres divers rebuts.
Revivre une ambiance passée de Hanoï
Toute l’originalité de ces œuvres est de décrire avec gourmandise les plats proposés aux coins des rues et d’avoir saisi la musicalité des accroches des marchands pour aguicher la clientèle. Leur profonde humanité qui se dégage des dessins provient également de l’impression de mouvement donnée à ces scènes de rue, parfois à peine esquissées, que ce soit le balancement élégant du corps pour maintenir en équilibre une palanche ou l’inclinaison du buste et de la tête du vendeur de glace préparant un sorbet devant des enfants impatients.
Des œuvres photographiques, issues du fonds de la photothèque de l'École française d'Extrême-Orient (EFEO), datant de la même époque sont également mises en valeur par une installation interactive. Notamment, le public a la possibilité de revivre l’ambiance du passé en traversant un "pont" du temps constitué de 27 photos en noir et blanc qui s’illuminent au contact du public.
Dans l’exposition, ce sont autant de scènes de la vie quotidienne des Hanoiens qui se dévoilent ainsi grâce à la combinaison de boîtes de lumières et de projections... Une bande-son reproduisant des chants répétitifs scandés par les marchands ambulants pour annoncer leur venue, contribue également à réveiller le souvenir de certaines saveurs d’autrefois.
Aujourd’hui, leur mode de déplacement tout comme leurs marchandises ont évolué. Ainsi, la bicyclette et le motocycle remplacent progressivement la vente à pied et les palanches. La technique du crieur s’est également modernisée et s’est adaptée à un environnement urbain extrêmement animé : pour inviter leurs clients, de nombreux vendeurs diffusent maintenant des cris préenregistrés à l’aide d’un haut-parleur relié à un magnétophone alimenté par une petite batterie (le tout fixé sur le cadre de leur véhicule).
"Les photos présentées dans cette exposition proviennent de la collection de l'École française d'Extrême-Orient. Sur 100.000 images préservées, il y en a plus de 10.000 sur les marchands ambulants dans les rues de Hanoï", a partagé Nicolas Warnery, ambassadeur de France au Vietnam.
"L’idée de l’exposition est d’aider les visiteurs de revivre le Hanoï des années 1920 à travers le son et la lumière. Il nous a fallu presque deux mois pour la mettre en œuvre", partage l’artiste Duy Phuong du groupe Dông Kinh Cô Nhac.
Quelques images sur l’exposition :
Des dessins de marchands ambulants accompagnés de cris de rue. |
Des dessins de marchands ambulants accompagnés de cris de rue. |
Le "pont" du temps constitué de 27 photos en noir et blanc qui s’illuminent au contact du public. |
Une des 27 photos en noir et blanc de l’exposition. |
Une des 27 photos en noir et blanc de l’exposition. |
Le vélo, une image familière associée au marchand ambulant d’hier et d’aujourd’hui. |
Texte et photos : Quê Anh/CVN