>>L’épineuse question du logement social
>>Hanoï: 34 projets de logements sociaux à venir
Vue du projet de logements sociaux Dang Xá dans le district de Gia Lâm (Hanoï). |
Selon les statistiques officielles, à la fin de 2018, la population de Hanoï s’élevait à 9,6 millions de personnes, résidants temporaires compris. La Banque mondiale a déclaré que 60% d’entre eux appartenaient à la tranche des revenus moyen et bas et étaient en demande d'habitations.
Même avec les taux de prêt préférentiels et les autres politiques de soutien du gouvernement central et des autorités locales, beaucoup d’habitants ne peuvent pas acheter de logements sociaux. Ainsi, louer les appartements à loyer modéré deviendrait la solution de ces habitants. Mais en réalité, l'arriéré des appartements vacants continue de croître au sein de la capitale.
Les investisseurs de la ville s'inquiètent de plus en plus de cette sombre situation et surtout dans le contexte où ils doivent rembourser leurs prêts bancaires.
Conformément à la réglementation du gouvernement, les investisseurs en logements sociaux doivent affecter 20% d’appartements sociaux à la location. Le projet Bamboo Garden dans le district de Quôc Oai, en banlieue de la capitale, par exemple, comprend 432 appartements sociaux, dont 346 à vendre et 86 à louer.
Le département municipal de la construction a officiellement commencé à recevoir des demandes d’achat et de location sur le projet depuis la mi-octobre dernier, mais après 15 appels d’offres, aucun client n’a été intéressé par la location d’un appartement du projet malgré les prix attractifs de 66.000 de dôngs/m² par mois.
Le projet de logements sociaux Phú Lam dans l'arrondissement de Hà Dông a également du mal à supporter le fardeau de 384 appartements locatifs vides.
Selon le Service de la construction de Hanoï, la ville compte disposer de 6,3 millions de mètre carré de logements sociaux d’ici 2020. À l'heure actuelle, elle recense 4 millions de mètres carrés de logements sociaux et la crainte de les voir inoccupés grandit.
Propriétés peu attrayantes
Malgré les dépenses liées à l’achat d’une maison, accéder à la propriété foncière prévaut toujours dans la société vietnamienne, même parmi la jeune génération qui n’a pas encore accédé à l’indépendance financière, ont déclaré des experts.
Nguyên Thành Hung, un fonctionnaire travaillant dans le district de Hà Dông, a déclaré que s'il louait un appartement pour sa famille pendant 40 ans, le loyer s'élèverait à un total de 1,2 à 1,5 milliard de dôngs, soit l’équivalent du prix d'achat d'un logement social. Il a ainsi décidé d'obtenir un prêt bancaire pour acheter une maison.
La localisation des projets de logements sociaux est également une préoccupation. Regroupés principalement en dehors du centre-ville, les projets de logements sociaux peuvent se vanter de proposer des prix abordables même aux groupes à faibles revenus, mais en fin de compte, les longs trajets domicile-travail dans les rues souvent encombrées de Hanoï sont problématiques. D’autre part, il existe trop peu de projets de logements abordables destinés aux groupes à faibles revenus dans les zones accueillant de fortes densités d’entreprises, de fabricants ou de sièges d’organisations.
Trân Ngoc Hung, président de l'Association fédérale du génie civil du Vietnam, a souligné l'importance d'un lieu de vie en tant que concept englobant non seulement la maison, mais aussi l'environnement, la connectivité de la circulation et de nombreux autres équipements sociaux et de services comme les écoles, les marchés ou les hôpitaux.
Un représentant d'une entreprise qui a investi dans plusieurs projets de logement social dans les quartiers densément peuplés des arrondissements de Long Biên et de Hai Bà Trung a remarqué que les politiques rigoureuses actuelles entravent l'activité des investisseurs. Ils ont donc demandé que les appartements à louer ne parvenant pas à attirer les clients puissent être acheté.
Diêu Thuy/CVN