Les JO de Tokyo face à la crainte d'un cluster au Village olympique

Deux joueurs de l'équipe sud-africaine de football ainsi qu'un membre de l'encadrement, installés dans le Village olympique des JO de Tokyo, ont été testés positifs au COVID-19 dimanche 18 juillet, faisant craindre un foyer de contamination à cinq jours de la cérémonie d'ouverture.

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L'entrée du village olympique, le 15 juillet à Tokyo.
Photo : AFP/VNA/CVN

Dans la matinée de dimanche 18 juillet, le comité d'organisation Tokyo-2020 avait annoncé que trois cas positifs au COVID-19 au sein du "même pays et du même sport" avaient été identifiés au Village olympique, sans donner plus de précisions.

L'Afrique du Sud doit affronter le Japon, la France et le Mexique dans la phase de groupes du tournoi olympique messieurs qui débute jeudi 22 juillet, à la veille du début officiel des Jeux.

"Trois membres de la délégation de l'équipe sud-africaine de football ont fait l'objet d'un contrôle positif au COVID-19 et sont à l'isolement dans un établissement adéquat de Tokyo-2020", explique le comité olympique sud-africain dans son communiqué qui précise que les autres membres de l'équipe de football avaient été testés négatifs.

De son côté, Tokyo-2020 avait expliqué plus tôt que les deux sportifs positifs et leur accompagnant ont été "isolés dans leur chambre", alors que leurs "contacts rapprochés ont été identifiés".

Ces "contacts" ont aussitôt subi des tests nasopharyngés, s'ajoutant au contrôle salivaire quotidien des participants aux Jeux, ils devront "manger dans leur chambre, s'entraîner à part et prendre des transports séparés", a expliqué Pierre Ducrey, directeur adjoint des JO au sein du Comité international olympique (CIO).

Cas "inévitables"

La durée de ces mesures de précaution, qui influent sur la vie de groupe comme sur la préparation de la compétition, dépendra du verdict du "centre de contrôle" anti-COVID au sein du village olympique.

"C'est seulement lorsque les experts ont déterminé que vous ne représentez plus de risque pour autrui que vous pouvez rejoindre votre équipe", a détaillé Pierre Ducrey.

Un quatrième cas, concernant cette fois un entraîneur, a été identifié au sein de l'équipe sud-africaine de rugby à VII qui est en stage au Japon depuis samedi 17 juillet dans le Sud du pays et n'a pas encore intégré le Village olympique.

La fédération sud-africaine a précisé qu'il s'agit du sélectionneur des "Blitzboks" Neil Powell et expliqué que l'équipe avait été placée à l'isolement à son arrivée à Tokyo mercredi 14 juillet après un cas positif concernant un passager du vol depuis Doha. L'équipe n'a finalement pas été considérée comme cas contact et a reçu ensuite le feu vert pour partir en stage à Kagohsima (Sud), avec quatre jours de retard.

Dimanche 18 juillet, ce sont cette fois six athlètes britanniques, et deux membres de l'encadrement, qui ont été contraints à l'isolement à leur arrivée au Japon après avoir été en contact avec une personne extérieure testée positive, selon l'Association olympique britannique (BOA). Les huit personnes, testées à plusieurs reprises depuis lors, sont négatives au COVID-19, selon la BOA.

Selon l'agence de presse britannique PA, deux membres supplémentaires de l'équipe britannique sont en isolement dans le village olympique après avoir été en contact avec une autre personne testée positive au Japon, ce qui porte à 10 le nombre total de Britanniques affectées.

Il ne s'agit pas des premiers cas de COVID-19 liés aux Jeux, puisque le CIO recensait dimanche 18 juillet 55 tests positifs parmi les 30.000 menés sur 18.000 sportifs, encadrants, officiels ou journalistes arrivés au Japon depuis le 1er juillet.

Le CIO a d'ailleurs confirmé qu'un de ses membres, le Sud-Coréen Seung Min Ryu, avait été testé positif à son arrivée dans l'archipel. Mardi 20 et mercredi 21 juillet, les 102 membres de l'instance doivent se retrouver dans un palace de la capitale japonaise pour leur assemblée générale.

Mais le foyer sud-africain au sein du Village olympique illustre la crainte de contaminations en cascade dans ce lieu sans équivalent dans le monde sportif, mettant à l'épreuve les mesures anti-COVID-19 préparées depuis des mois.

"Il est inévitable que nous ayons des cas", a reconnu dimanche 18 juillet Christophe Dubi, directeur des Jeux au sein du CIO, conscient des craintes d'une partie de la population japonaise face à ce rendez-vous planétaire.

Pic de 6.000 personnes

Le patron du CIO, Thomas Bach, le 17 juillet à Tokyo.
Photo : AFP/VNA/CVN

Il a cependant assuré que "tout était en place pour limiter le mélange des populations" et "maintenir le risque" de contaminations en chaîne "à un minimum absolu".

Les cas positifs liés aux Jeux restent pour l'heure très marginaux, soulignait samedi 17 juillet le patron du CIO, Thomas Bach, qui promet depuis des mois des JO "sûrs" pour les participants comme pour la population japonaise.

Depuis le printemps, le CIO avait concentré ses efforts sur la vaccination des délégations, trouvant un accord en mai avec les laboratoires Pfizer et BioNTech avant de mettre en place en juin des "vaccinodromes" olympiques au Qatar et au Rwanda.

L'instance met désormais en avant le dépistage intensif des participants aux Jeux, la limitation des contacts et l'isolement immédiat des cas positifs.

"C'est probablement la population la plus contrôlée au monde en ce moment", a insisté Pierre Ducrey.

Par ailleurs, alors que le Village olympique a été conçu pour 17.000 personnes, seules "6.000" au maximum devraient y résider en même temps, lors du pic prévu au milieu des Jeux, calculait samedi 17 juillet Christophe Dubi.

La quasi-totalité des épreuves des JO se dérouleront à huis clos et les dizaines de milliers de participants - des sportifs aux officiels, en passant par les journalistes venant de l'étranger - sont soumis à des restrictions draconiennes en raison des risques sanitaires.

AFP/VNA/CVN

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