Tokyo sans tambour ni trompette à J-7 des JO-2020

À une semaine jour pour jour de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Tokyo, la capitale japonaise n'avait toujours pas vendredi 16 juillet le coeur à fêter ce compte à rebours, alors que les cas locaux de COVID-19 continuaient de grimper.

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Le personnel à l'aéroport international de Tokyo, le 15 juillet 2021, mobilisés pour l'accueil des délégations pour les JO.
Photo : AFP/VNA/CVN

La quasi-totalité des épreuves des JO (23 juillet - 8 août) se dérouleront à huis clos et les dizaines de milliers de participants - des sportifs aux officiels, en passant par les journalistes venant de l'étranger - sont soumis à des restrictions draconiennes en raison des risques sanitaires. Ces "contre-mesures" ne suffisent pas à rassurer la population au Japon, alors que Tokyo a enregistré vendredi 16 juillet 1.271 cas supplémentaires de coronavirus, un nombre plus atteint depuis janvier.

Le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, a toutefois assuré jeudi 15 juillet que les mesures anti-COVID aux JO fonctionnaient, et que les délégations suivaient et soutenaient ces règles. "C'est dans leur intérêt et en solidarité avec les habitants de Tokyo", avait souligné M. Bach après s'être rendu au Village olympique.

Vendredi 16 juillet, les autorités d'une ville de l'ouest du Japon qui accueille une délégation de sportifs ougandais a signalé à la police la disparition d'un haltérophile de 20 ans, Julius Ssekitoleko, qui était introuvable dans son hôtel.

Le président de la Fédération ougandaise d'haltérophilie, Salim Musoke Ssenkungu, a déclaré à l'AFP que Ssekitoleko s'était entraîné "très dur" pour sa première compétition olympique d'haltérophilie, mais qu'il avait été informé cette semaine qu'il ne serait pas autorisé à concourir et qu'il devait rentrer chez lui.

En soirée, les autorités de la ville ont indiqué à l'AFP qu'un message avait été trouvé dans sa chambre disant qu'il souhaitait travailler au Japon et que ses affaires soient envoyées à sa famille en Ouganda. Par ailleurs, trente cas de COVID-19 sur des personnes en lien avec les JO, dont un concerne un sportif, ont été signalés à ce jour par les organisateurs qui recensent ces cas depuis le 1er juillet.

État d'urgence restauré

Arrivée d'athlètes français à l'aéroport de Tokyo, le 15 juillet 2021.
Photo : AFP/VNA/CVN

La découverte d'un foyer parmi les employés d'un hôtel de Hamamatsu (centre du Japon) accueillant l'équipe brésilienne de judo a aussi été signalée, avant l'arrivée des sportifs. Un état d'urgence sanitaire a été remis en place depuis lundi 12 juillet à Tokyo jusqu'au 22 août, englobant toute la période des JO. Ce dispositif réduit les horaires d'ouverture des bars et restaurants et leur demande de ne pas servir d'alcool.

Au Japon, la pandémie a été relativement moins grave que dans de nombreux autres pays du monde, avec quelque 15.000 décès officiellement recensés depuis début 2020, et sans confinement total. Mais la campagne de vaccination a démarré très lentement dans la troisième puissance économique du monde, avant d'accélérer à partir de mai. Environ 20% de la population nippone est entièrement vaccinée pour l'heure.

Des dizaines d'équipes sportives sont déjà au Japon, certaines dans des camps d'entraînement disséminés dans le pays, d'autres dans le Village olympique, où des drapeaux nationaux ont été accrochés aux bâtiments abritant les délégations.

"La cour de la prison"

Le président du CIO, Thomas Bach, lors de sa visite au mémorial de Hiroshima, le 16 juillet 2021.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'haltérophile britannique Sarah Davies a ironisé sur les réseaux sociaux sur les restrictions visant les athlètes présents au Japon avant ces Jeux olympiques très spéciaux. "Nous avons ce que nous appelons la cour de la prison", a-t-elle lancé dans une vidéo sur Instagram où elle se filmait en train de marcher sur une allée. D'autres équipes, dont des nageurs américains et la star de la gymnastique Simone Biles, ont également posté des images de leurs sites d'entraînement.

Thomas Bach était vendredi 16 juillet à Hiroshima (ouest du Japon) pour marquer le début de la "trêve olympique" approuvée par les Nations unies. "Les Jeux olympiques et paralympiques seront une lueur d'espoir, pour un avenir meilleur et plus pacifique", a-t-il déclaré, rappelant "l'engagement pour la paix" des instances olympiques.

Le vice-président du CIO, John Coates, était lui à Nagasaki, l'autre ville japonaise victime d'une bombe atomique en 1945. Cette trêve, qui doit durer jusqu'au 12 septembre (soit une semaine après la fin des Jeux paralympiques) est traditionnellement censée garantir la suspension de toutes les hostilités pour permettre le passage et la participation en toute sécurité des athlètes et des spectateurs du monde entier.

Moins de 1.000 personnes, principalement des dignitaires et des officiels, devraient être autorisées à assister à la cérémonie d'ouverture des JO le 23 juillet, selon des médias nippons.


AFP/VNA/CVN

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