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Au Vietnam, le kyudo rencontre un succès grandissant auprès des femmes. |
Photo : TN/CVN |
Kyudo est l’association des mots «kyu» et «do». «Kyu» se traduit par «l’arc». Et comme dans judo ou kendo, «do» signifie «la voie». Le kyudo est donc «la voie de l’arc». L’arc était l’une des armes de prédilection des guerriers japonais, avec le sabre. Il est également un objet à forte portée symbolique dans la culture populaire japonaise.
Au Vietnam, le kyudo rayonne dans des grandes villes comme Hanoi et Hô Chi Minh-Ville et rencontre un succès grandissant auprès des jeunes.
Une discipline ouverte à tous...
L’une des adresses les plus réputées est le club de kyudo de Hanoi, dans le palais omnisport de Câu Giây. Tous les dimanches matin, des dizaines de pratiquants y viennent assouvir leur soif de jeu. Le cours est animé par le maître japonais Suda Takuya.
Concentration et méditation pour une meilleure connaissance de soi. |
Photo : TN/CVN |
«Au Japon, il y a des octogénaires qui sont très adroits au kyudo. Ce sport n’est pas une question de force physique, et est ouvert à toutes et à tous, quel que soit l’âge», partage-t-il. Et d’ajouter : «L’objectif n’est pas de toucher la cible, mais la victoire permanente sur soi-même. Ce qu’on cultive dans cet art martial, c’est la personnalité, les qualités humaines, la force de caractère, la connaissance de soi et le respect des autres».
D’après Suda Takuya, le kyudo est d’abord un héritage des Samouraïs. Mais il se distingue cependant des autres arts plus connus comme karaté, judo, kendo, et aïkido par le fait qu’on n’y combat aucun adversaire extérieur. La philosophie de ce sport est résumée par ses trois buts : la vérité, la vertu et la beauté.
... pour forger le corps et l’esprit
Trân Thu Linh, une doyenne du club de kyudo de Hanoi, fait savoir que le tir à l’arc japonais se distingue de son cousin européen par de nombreux aspects. Du point de vue matériel, il est fabriqué en bois et bambou ou bien en fibre de verre. Sa poignée est asymétrique, placée au tiers de sa longueur qui dépasse deux mètres. Il y a des arcs de différentes tailles, et de toutes puissances, adaptés à tout type d’archer. Le prix d’un arc d’entrée de gamme qui provient du Japon est d’au moins 6 millions de dôngs.
Au palais omnisport de Câu Giây, l’heure est à l’entraînement. |
Photo : TN/CVN |
Concernant le vêtement d’entraînement, les pratiquants arborent tous la tenue traditionnelle du kyudo, baptisée Hakama. La tenue importée du pays du Soleil-Levant coûte environ 2 millions de dôngs, tandis que celle fabriquée au Vietnam affiche seulement 700.000 dôngs.
Les compétitions de kyudo se déroulent sur courte ou longue distance. Dans les compétitions courte distance, la cible est située à 28 m et a un diamètre de 36 cm. Le but est de frapper la cible. Dans les compétitions longue distance, la cible est à 60 m et le diamètre est d’un mètre. Plus les archers tirent près du mille, plus ils gagnent de points. La flèche ira d’elle-même frapper la cible si l’on parvient à rester serein à travers des gestes précis et si l’on respecte l’étiquette. La dimension artistique du kyudo s’exprime à travers le respect des rituels cérémoniaux ainsi que par l’accomplissement des gestes fondamentaux et de l’application des principes de tir.
«La pratique du kyudo est un bonheur, qui est abordée d’une manière ludique mais sérieuse. À travers le jeu, je découvre la technique, à travers la technique, je découvre la posture, la concentration, la nécessité de l’effort et le goût de la réussite», confie Trân Hang, membre du club de kyudo de Hanoi. C’est un des rares sports où il n’y a pas vraiment de compétition. L’important, c’est que le pratiquant tende vers le perfectionnement de sa posture corporelle, aussi bien que vers l’harmonisation de son attitude mentale et émotionnelle.