Les jeunes Hanoïens de fils en aiguilles

À Hanoi, les boutiques de produits d'art et de décoration confectionnés à la main poussent comme des champignons. Elles attirent non seulement la jeunesse locale mais aussi des touristes, étrangers surtout. Sachez-le : le fait main et l'artisanat reviennent en force !

Depuis trois ou quatre ans, de nombreuses boutiques à Hanoi de produits d'art faits main sont apparues un peu partout dans la ville. Réalisés à partir de matières aussi variées que le bois, la céramique, du tissu ou des coquilles... ces articles se distinguent de prime abord par leur originalité. D'un prix abordable, ils attirent d'emblée les jeunes, toujours à l'affût des choses originales.

Ces produits faits main vont des vêtements aux bijoux en passant par les articles de décoration intérieure. Certaines boutiques ont pignon sur rue, notamment dans le vieux quartier. Mai Anh, propriétaire d'une échoppe de colliers et boucles d'oreilles rue Dinh Liêt, informe que ces articles sont souvent assemblés sur place, à la demande du client. "Certains nécessitent que quelques minutes, mais d'autres un ou deux jours. Le prix va de 60.000 à 300.000 dôngs", explique-t-elle.

De beaux souvenirs de voyage

"Ces articles sont beaux et bon marché. Avec quelques dizaines de milliers de dôngs, je peux acheter des objets multicolores pour accompagner jean et T-shirt", confie Nguyên Thu Vân, étudiante de l'Université nationale de Hanoi. Minh Tho, étudiant de l'École normale supérieure de musique et de peinture, aime souvent changer de bracelets, qui lui donnent un look d'artiste.

Ces articles ont aussi la cote auprès des touristes étrangers. Un voyageur américain confie que les cartes de voeu, les petits tableaux, les bijoux en céramique, en coque de noix, en bois... sont des articles très originaux car non produits en série.

Beaucoup de jeunes aussi aiment confectionner ces articles chez eux, pour leur plaisir personnel ou pour les offrir aux amis et parents. En hiver, ils confectionnent gants, chapeaux, chaussettes, foulards en laine... D'autres aiment réaliser des cartes de voeux, des peluches, des fleurs en papier. Et certains d'entre eux se sont posés cette question : "Et pourquoi pas les vendre ?".

Thanh Hang, domiciliée dans le quartier de Nhân Chinh (arrondissement de Thanh Xuân), commercialise en ligne des portes-clés de figurines en argile, entre 10.000 et 30.000 dôngs pièce. Pour sa part, Trang Nhung, domiciliée à Dinh Công (arrondissement de Hoàng Mai), se passionne pour les oreillers. "Ce travail n'est pas difficile. Pour créer un produit original et beau, il ne faut pas lésiner sur la couleur", explique-t-elle.

La boutique Thiêp giây cuôn, située rue Dôi Cân (arrondissement de Ba Dinh), est l'adresse de prédilection pour de nombreux jeunes à la recherche de cartes de voeu originales. Selon la propriétaire, Nguyên Hông Nhung, sa boutique fait le plein à l'occasion de la Journée internationale des femmes (8 mars). "Produire une carte de voeu n'est guère difficile, mais exige de l'habileté et de la minutie. Ceci est d'ailleurs vrai pour tous les produits faits main", ajoute-t-elle.

Parmi les étudiants qui avaient commencé à créer de petits objets pour leur simple plaisir et qui ont ensuite ouvert leur propre enseigne, Nguyên Quang Hai fait figure d'exemple. Lorsqu'il était à l'Université d'architecture de Hanoi, Hai réalisait des bonsaïs décoratifs avec des fils de cuivre et des verroteries. Une fois diplômé, il a monté sa société, ANC, spécialisée dans la production d'articles faits main. Sa société a signé un contrat de fourniture de centaines de bonsaïs pour un grand hôtel de Hanoi.

Hoàng Phuong/CVN

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