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Le Premier ministre écossais Humza Yousaf, leader du Scottish National Party, le 3 avril à Ayr, dans le Sud-0uest de l'Écosse. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La convention qui se tient samedi représente le premier grand rassemblement des nationalistes écossais depuis l'arrivée du nouveau dirigeant de 38 ans à la tête du SNP en mars.
Après près de neuf ans à la tête du SNP et du gouvernement écossais, sa prédécesseur Nicola Sturgeon a annoncé sa démission surprise en février, expliquant qu'elle n'avait plus "l'énergie" nécessaire pour continuer.
Arrivée au pouvoir après le référendum de 2014 sur l'indépendance, où les Écossais ont choisi de demeurer au sein du Royaume-Uni, la dirigeante écossaise avait bénéficié d'un sursaut en faveur de la cause indépendantiste, en particulier après le Brexit et pendant la pandémie de COVID-19.
Mais depuis son départ, son image a été ternie. Elle a été placée en garde à vue, tout comme son époux, ancien cadre du parti, dans une enquête sur les finances du SNP.
L'un comme l'autre contestent toute infraction et ils n'ont pas été poursuivis à ce stade.
Un récent sondage YouGov a mis en évidence les revers de fortune du SNP, prédisant une débâcle si des élections législatives étaient organisées dès maintenant. Il estime que le SNP passerait de 48 sièges au Parlement de Westminster à Londres à 27, sur un total de 59 circonscriptions écossaises représentées.
L'ex-Première ministre écossaise Nicola Sturgeon, le 6 février à Édimbourg. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le parti travailliste, favorable au maintien de l'Écosse au sein du Royaume-Uni aux côtés de l'Angleterre, du Pays de Galles et de l'Irlande du Nord, ravirait 23 sièges au SNP, pour arriver à un total de 24.
Les conservateurs écossais et les Libéraux-démocrates, également opposés à l'indépendance, prendraient chacun quatre sièges.
Selon Patrick English, directeur associé chez YouGov, le sondage, réalisé en avril et mai, traduit le fait que le SNP paie les affaires qui ont fait la une des journaux récemment.
Le SNP domine le Parlement local d'Édimbourg depuis 2007. Il y compte actuellement 64 élus - sur un total de 129 sièges - et gouverne grâce à une coalition avec les Verts, favorables à l'indépendance.
Revigorer la base
Le gouvernement central à Londres n'a eu de cesse de rejeter les appels à un nouveau référendum sur l'indépendance, arguant que le vote de 2014 avait réglé la question pour une génération.
Manifestation pro-indépendance de l'Écosse à Glasgow, le 2 novembre 2019. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Mais Nicola Sturgeon l'a remise sur la table après que les Britanniques ont choisi de quitter l'Union européenne deux ans plus tard, là où les Écossais ont quant à eux majoritairement voté contre le Brexit.
Insistant auprès des Premiers ministres britanniques qui se sont succédé, elle a porté l'affaire jusqu'à la Cour suprême britannique. Cependant, les hauts magistrats ont bloqué l'organisation d'un nouveau référendum, estimant qu'il s'agissait d'une question "réservée" au gouvernement britannique.
Nicola Sturgeon avait alors indiqué que son gouvernement ferait des prochaines élections, prévues l'an prochain, un "référendum de facto".
Lors du discours qu'il doit prononcer samedi 23 juin, son successeur sera attendu sur les questions des finances du parti, du rassemblement de sa base et le renforcement de son désir d'indépendance.
"Avec les pleins pouvoirs de l'indépendance, l'Ecosse pourra réintégrer l'Union européenne, récupérer l'accès au marché unique européen, qui est sept fois plus grand que le marché britannique", a écrit récemment Humza Yousaf dans le journal Daily Record.
"Avec l'indépendance, nous pourrons dessiner notre propre avenir en tant que nation européenne prospère", a-t-il ajouté, appelant les membres du SNP à se réunir lors de la convention pour voir "comment faire de cette vision politique de l'Écosse une réalité".
AFP/VNA/CVN