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Un magasin Galeries Lafayette à Paris, le 19 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'opération, "qui vient d'être présentée aux instances représentatives du personnel", doit être finalisée "début 2022", a précisé dans un communiqué le groupe, qui n'a pas souhaité détailler son périmètre financier.
Ces 11 magasins pèsent, selon une source proche du dossier, environ 200 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Sept d'entre eux doivent être affiliés à la Société des Grands Magasins (SGM). Cette foncière, qui détient et exploite une dizaine de centres commerciaux de centre-villes en France, reprendrait les magasins situés à Angers, Dijon, Grenoble, Le Mans, Limoges, Orléans et Reims.
Pour elle, il s'agit "d'une opportunité patrimoniale rare", selon son président Frédéric Merlin. Dans un communiqué distinct, il se réjouit de ce projet qui "ancrera (son) groupe comme un acteur engagé du commerce de centre-ville en France". "Ces sept magasins, tous de grande qualité architecturale, sont situés en coeur de villes", explique-t-il.
Trois autres magasins Galeries Lafayette, à Pau, Rosny et Tours, doivent être repris par Hermione People & Brands, la division distribution de la Financière immobilière bordelaise (FIB) de l'homme d'affaires Michel Ohayon.
En 2018, ce dernier avait déjà repris 22 Galeries Lafayette situées dans des villes françaises de taille moyenne. À Rosny et Tours, l'entreprise était locataire et seul le fonds de commerce est transféré, a précisé à l'AFP une source proche du dossier.
Enfin, "le fonds de commerce du magasin d'Avignon serait confié à Philippe Sempéré et Nicolas Chambon, affiliés du magasin de Béziers", indique l'entreprise dans le communiqué.
Crainte d'une "casse sociale"
"Nous continuerons à faire rayonner la marque et le savoir-faire mode des Galeries Lafayette au coeur des villes françaises de taille moyenne, tout en permettant aux magasins concernés de retrouver une dynamique locale grâce au concours de partenaires très engagés", a estimé le directeur général des Galeries Lafayette et du BHV, Nicolas Houzé, cité dans le texte.
"Cette opération n'aurait pas d'impact sur l'emploi", souligne l'entreprise, qui aura à son issue 19 magasins gérés en propre et 38 en affiliation.
Selon la déléguée syndicale centrale CGT Viviane Cabirol, "un CSE central est prévu début septembre" sur ce projet.
Sa collègue, la secrétaire générale de la CGT du magasin d'Haussmann à Paris Fouzia Es Salmi craint "une casse sociale". Lors de la reprise des 22 magasins par FIB, assure-t-elle, "un accord avait été négocié sur les acquis des salariés, qui ont été maintenus 15 mois après la reprise. Mais au bout des 15 mois, ils ont tout perdu", notamment "le 13e mois et la prime de vacances".
"Le COVID a bon dos", a-t-elle déploré.
Même crainte pour David Pereira, du syndicat SUD du magasin Haussmann, qui "ne comprend pas cette stratégie. Les magasins de province ont moins souffert de la crise sanitaire, ils ont même soutenu Haussmann", à la peine faute de touristes étrangers.
"Le groupe Galeries Lafayette préfère garder ouvert le magasin des Champs-Elysées qui ne rapporte rien, qui est un gouffre financier et qui enfonce les autres magasins", accuse-t-il.
AFP/VNA/CVN