Les fusions-acquisitions, outil majeur de la restructuration bancaire

Un forum sur les fusions-acquisitions (M & A en anglais : Mergers and Acquisition) s’est tenu le 7 juin à Hô Chi Minh-Ville. Une occasion pour se lancer dans un marché au 8e rang d’Asie-Pacifique pour les potentialités de M & A. Finances-banques, consommation et immobilier sont les secteurs les plus attrayants.

Cette année, les faiblesses du marché immobilier et la morosité du marché boursier devraient accélérer le processus de restructuration des banques qui doit officiellement débuter le 2e semestre. L’objectif est de donner une bouffée d’oxygène au système bancaire national.

Selon Vu Viêt Ngoan, président du Comité national de supervision des finances, la qualité du secteur bancaire demeure limitée du fait que nombre de banques ont de faibles capacités financière ou d’administration, en particulier pour cette dernière, en gestion des risques. Cet état des lieux, ainsi que les effets des fluctuations de l’économie mondiale, ont placé les banques dans une situation difficile, avec notamment une nette croissance du taux de créances douteuses.

Vietcombank a cédé 15% de son capital à la banque japonaise Mizuho.


La Banque d’État du Vietnam (BEV) encourage les fusions-acquisitions entre banques pour faciliter la réforme du système bancaire. Ces derniers temps, plusieurs opérations de fusion-acquisition ou de prises de participation entre banques ont eu lieu, telle la fusion entre la banque Liên Viêt et la Compagnie de services d’épargne de la poste en banque commerciale par actions de Poste Liên Viêt, la cession par Vietinbank de 10% de ses actions à la Compagnie financière internationale, ou encore celle par Vietcombank, de 15% de actions à la banque japonaise Mizuho.
Et d’autres encore : la banque SHB a racheté 100% des actions de Habubank ; Eximbank, représentant d’un groupe d’investisseurs, a racheté des actions Sacombank : et Gia Dinh Bank a été acquise par le Fonds d’investissement Ban Viêt (Ban Viêt Capital) pour créer Ban Viêt Bank.

Une fusion pour de meilleurs jours

Les grandes banques se sont déclarées prêtes à prendre part à des opérations de fusions-acquisitions avec de plus petits établissements dans le cadre du plan de restructuration du système bancaire pour la période 2011-2015 adopté par le Premier ministre Nguyên Tân Dung.

En mars dernier, la Banque d’État a rendu publique la liste des neufs organismes de crédits les moins rentables, dont leur gestion, leurs activités et leur situation financière font désormais l’objet d’une veille spéciale et complète de la Banque d’État du Vietnam. Cette dernière les recapitalisera sur la base de leur dossier de crédit de bonne qualité, en vue d’une prochaine opération de fusions-acquisitions qui permettra de renforcer le système bancaire.

La Banque d’État du Vietnam encourage les fusions-acquisitions entre banques pour faciliter la réforme du système bancaire.


Vu la restructuration à venir, les grandes banques ont déjà fait savoir qu’elles sont prêtes à y participer suivant les décisions de la Banque d’État du Vietnam.
La banque SCB a fusionné avec Vietnam Tin Nghia Bank et Ficombank. La nouvelle banque est opérationnelle au 1er janvier 2012 avec un capital social de 10.000 milliards de dôngs et des actifs de 150.000 milliards de dôngs. Sa mission prioritaire est d’éponger ses dettes. Fin février 2012, les actifs de SCB frôlaient 150.000 milliards de dôngs, et ses bénéfices, 154 milliards de dôngs. Celle-ci a déclaré poursuivre sa restructuration, assurer une bonne gestion des risques et développer ses investissements.

Conformément à la loi, la Banque d’État du Vietnam a accordé des prêts à ces trois banques afin d’améliorer leur solvabilité. Elle a nommé la Banque d’investissement et de développement du Vietnam (BIDV) pour superviser dans son intégralité ce processus de fusion, en tant que représentant des fonds d’État dans ces trois banques, des prêts autrefois accordés par la Banques d’État du Vietnam.

De telles opérations vont donc se développer sous peu selon les experts financiers car «elles permettent à ces banques peu rentables de sortir de leur situation autrement que de manière ordinaire dont, au pire, par un dépôt de bilan», fait remarquer Trân Phuong Binh, directeur général de Dông A Bank. Dông A Bank planifie d’atteindre un capital de 6.000 milliards de dôngs fin 2012 contre 5.000 milliards de dôngs aujourd’hui.
«La banque Phuong Dông (OCB) cherche un partenaire pour une fusion cette année», a déclaré son directeur général Trinh Van Tuân. OCB possède un capital social de 3.250 milliards de dôngs et souhaite le porter à 4.000 milliards de dôngs à la fin de l’année. La banque Kiên Long, au capital social statutaire de 3.000 milliards de dôngs, a également proposé à ses actionnaires une fusion.   

La fusion permet de mieux exploiter les points forts de chaque banque en aboutissant à un nouvel établissement possédant une assise plus solide, une plus grande présence sur le marché, ainsi qu’une croissance plus saine. Elle marque simultanément le début du plan de restructuration du système bancaire national.  

Thê Linh/CVN

 

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