COVID-19
Les footballeurs espagnols entre peur et soif de rejouer

Rejouer, oui, mais pas à n'importe quel prix. Alors que la perspective d'un possible retour à l'entraînement se profile, les footballeurs espagnols sont déchirés entre la peur du coronavirus et l'envie de taper à nouveau ensemble dans le ballon.

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Le Camp Nou, stade du FC Barcelone, vide après l'annulation d'un match de Championnat d'Espagne entre le Barça et Las Palmas le 1er octobre 2017.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Nous voulons tous jouer à nouveau, mais le plus important est de le faire en toute sécurité. Nous ne voulons pas reprendre trop tôt. (...) Ce qui compte le plus, c'est la santé de chacun", a déclaré l'ailier gallois du Real Madrid, Gareth Bale, jeudi 23 avril à la chaîne britannique BT Sport.

En début de semaine, la Ligue et la Fédération espagnoles de football se sont mises d'accord pour un retour à l'entraînement au sein du football professionnel. D'après la presse, un protocole de reprise progressive prévoirait notamment la mise en place de tests de dépistage et le passage graduel d'exercices individuels vers des séances collectives.

Le championnat espagnol "travaille avec les services médicaux pour commencer les tests (de dépistage) le 28 (avril)", a déclaré une source interne à la LaLiga, confirmant une déclaration à la radio Cope du président de l'Association espagnole des médecins des équipes de football, Rafael Ramos, qui évoquait lui des dépistages à partir du 28 ou 29 avril, suivis de tests réguliers tous les trois ou quatre jours.

Beaucoup espèrent que la date du 4 mai marque le retour de l'ensemble des footballeurs dans leurs clubs, avant une éventuelle reprise des compétitions fin mai ou début juin.

Mais pour le moment, aucun calendrier n'a été officiellement communiqué et les ministres espagnols de la Culture et des Sports ont averti dès mercredi 22 avril que toute reprise serait d'abord conditionnée à l'approbation des autorités de santé.

La santé d'abord

Les joueurs, qui sont confinés chez eux, où ils s'entraînent avec des programmes personnalisés, insistent eux aussi sur la nécessité d'une sécurité maximale avant de pouvoir à nouveau fouler les terrains.

L'Espagne reste à l'heure actuelle l'un des pays les plus affectés par le COVID-19, avec 213.024 personnes infectées et 22.157 décès, selon les chiffres publiés jeudi par les autorités espagnoles.

Le syndicat AFE, qui regroupe des joueurs de première et deuxième divisions, a envoyé une lettre au ministère de la santé et au Conseil supérieur des sports (CSD), qui dépend du ministère de la culture et des sports, pour demander que "l'autorité sportive (CSD), en coordination avec l'autorité sanitaire, nous garantisse la sécurité concernant cette reprise".

"Est-il logique que le football revienne ? Si nous avons une sécurité absolue, oui, mais l'essentiel en ce moment, pour tout le monde, c'est la santé", a prévenu mercredi 22 avril le gardien de but de l'Espanyol, Diego Lopez, dont huit coéquipiers souffrent de la maladie.

Quand et comment reprendre le football ? Mais surtout est-ce vraiment possible ? Beaucoup de joueurs à l'heure actuelle s'interrogent.

Pas question de rejouer

Le milieu de terrain espagnol du FC Barcelone, Sergio Busquets, parlent avec des coéquipiers lors d'un entraînement le 4 novembre 2019.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Il va être difficile pour la compétition de reprendre", a ainsi estimé le milieu de terrain barcelonais Sergio Busquets. "Nous pourrons peut-être recommencer à nous entraîner avec le protocole sans avoir à rencontrer nos coéquipiers et en prenant nos douches à la maison, mais quand il s'agira de se réunir ou de faire des voyages, ce sera plus difficile", a-t-il expliqué.

Pour certains footballeurs, la réponse est autrement plus radicale : pas question de rejouer ou même de s'entraîner dans les conditions actuelles et sans garanties sérieuses. C'est le cas de Rafael Jiménez "Fali", le milleu de terrain de Cadix, leader de la deuxième division au moment de l'arrêt des compétitions.

"J'ai découvert que nous allions peut-être recommencer l'entraînement le 4 ou le 11 mai. J'ai refusé, je n'irai pas m'entraîner. Je ne jouerai pas non plus. J'ai été très clair à ce sujet depuis le début", a-t-il déclaré au quotidien As.

"La santé reste la première des priorités et s'il est vrai que (les dirigeants) sont sûrs à 100% que nous n'allons pas être exposés au virus, alors qu'ils l'écrivent noir sur blanc. Ainsi, si quelque chose devait arriver à un joueur de football, ils en seraient tenus pour responsables", a-t-il conclu.

AFP/VNA/CVN

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