>>L1 : la Ligue "travaille" à une reprise, malgré les vents contraires
>>Le foot européen commence à ébaucher l'après-confinement
Foot : objectif 17 juin mais unanimité de façade
La ministre des Sports, Roxana Maracineanu, lors d'une conférence de presse à Paris, le 9 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le football français est tiraillé et déchiré à l'heure de penser au retour aux compétitions. Alors qu'il y a 17 dates à trouver en comptant les finales de la Coupe de la Ligue et de Coupe de France ainsi que les barrages, le bureau de la Ligue de football professionnel (LFP) a voté à l'unanimité pour une reprise de la Ligue 1 le 17 juin et une fin le 25 juillet, au terme d'un sprint très intense, avec des matches tous les trois jours.
Mais des voix discordantes se font déjà entendre.
Sylvain Kastendeuch, le président du syndicat national des joueurs français (UNFP), a appelé lundi 20 avril à "renoncer" au championnat en cours et l'influent président de Lyon, Jean-Michel Aulas, soutenu par son homologue niçois Jean-Pierre Rivère, milite de son côté pour une reprise en automne et un exercice 2020/2021 étalé sur la prochaine année civile, après avoir abandonné l'idée d'une saison blanche.
Le président de l'Olympique lyonnais, Jean-Michel Aulas, lors d'une conférence de presse au Parc OL, le 13 février. |
Reprendre le championnat revêt en tout cas un intérêt économique crucial pour les clubs qui ne touchent plus leurs droits télévisés, suspendus par les diffuseurs Canal+ et BeIN Sports au début de la crise. "Si on peut tenir cette date (17 juin), c'est bien", a déclaré mercredi 22 avril le président de Marseille, Jacques-Henri Eyraud, sur RTL.
"Le foot va reprendre, mais il ne pourra reprendre que quand les conditions sanitaires seront réunies", a-t-il encore dit.
En plus de la L1, la Ligue 2, le National (troisième échelon) et la première division féminine espèrent terminer l'exercice en cours.
Rugby : la peur du vide
La Ligue nationale de rugby continue de s'accrocher à un scénario de reprise et ainsi éviter les matches à huis clos. Après avoir annulé les demi-finales de Nice en juin, puis enterré l'hypothèse d'une finale du Top 14 le 18 juillet, la LNR entend sauver les meubles en bouclant la saison 2019-2020 avant d'attaquer la 1re journée de la suivante.
Un scénario compliqué, notamment au niveau logistique. D'autant que, selon les informations de l'AFP, la période de réathlétisation nécessaire pour les joueurs avant la reprise des matches est estimée entre huit et douze semaines. Le Top 14 pourrait donc ne pas se finir avant le mois de septembre, en fonction des dates de sortie de confinement.
"De toute façon, c'est le ministère des Sports qui dira +Oui, vous pouvez y aller+ ou +Non, vous ne pouvez pas+", a expliqué Bernard Dusfour, président de la commission médicale de la LNR.
"Si nous avons des tests fiables qui nous permettent de dire que ce joueur n'est pas contaminant, ce sera une bonne chose. Tant qu'on n'a pas cette certitude que les joueurs ne peuvent pas se contaminer entre eux, ça ne se fera pas", a-t-il ajouté.
Une reprise dès le 11 mai ? Le ministère des Sports invite à la "prudence"
Dans ce contexte très incertain, la publication par la Fédération française d'études et de sports sous-marins (FFESSM) du compte-rendu d'une réunion tenue vendredi 24 avril au ministère des Sports pour étudier un échéancier de déconfinement a encore un peu plus semé la confusion.
Le président du CNOSF, Denis Masseglia, discute avec |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon cette note, signée du président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) Denis Masseglia et envoyée aux fédérations, le ministère a proposé "la reprise du sport en plein air pour le grand public" dès le 11 mai, date du début du déconfinement décidée par le président de la République Emmanuel Macron.
Le document évoque également "une reprise des compétitions à huis clos pour les ligues professionnelles jusqu'à la fin de la saison" et la "mise en place d'une doctrine sanitaire et médicale" pour accompagner la reprise des entraînements. Le retour aux "activités fédérales et associatives" s'effectuerait en trois étapes, du 11 mai à août-septembre.
Le ministère des Sports, interrogé par l'AFP, a cependant invité à prendre ce document avec "une grande prudence".
"Il y a toute une série de réunions et les choses évoluent énormément, on consulte dans tous les sens et on fait énormément de scénarii et de pistes, et on choisira un scénario par secteur d'activité que l'on proposera au Premier ministre. On proposera un canevas à la cellule de déconfinement dirigé par Jean Castex et ce n'est pas parce que l'on propose des choses qu'elles seront actées", a expliqué le ministère des Sports.
La ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a elle averti mercredi 22 avril sur Eurosport : "Ce qui est certain, c'est que le sport ne sera pas prioritaire dans notre société. Il n'est pas prioritaire aujourd'hui dans les décisions".
AFP/VNA/CVN