Hormis le Festival printanier des fleurs annuel, inauguré le 8 février dans le parc Tao Dàn, nombreux sont les espaces verts et les grandes artères transformés en marchés aux fleurs où, outre les diverses variétés florales, trônent en abondance bonsaïs, arbres d'agrément, et en particulier, oeuvres d'arts végétales (souvent des dragons prenant leur envol).
"Les artisans fleuristes ont voulu marquer à leur manière le Millénaire de la capitale Thang Long-Hanoi. Car, Thang Long signifie +dragon prenant son envol+", explique l'un d'entre eux.
Fleurs multicolores et plantes d'ornement divers abondent dans les parcs du "23 septembre", Gia Dinh, Lê Van Tam, Lê Thi Riêng... ainsi que dans les rues Nguyên Huê, Xô Viêt Nghê Tinh, Thanh Thai... À côté des traditionnels abricotiers, kumquats, orchidées, chrysanthèmes... viennent s'ajouter des fleurs importées. On note par ailleurs des pêchers aux fleurs roses provenant de Hanoi.
Dans l'ensemble, les "messagers du printemps" (l'abricotier au Sud et le pêcher au Nord) ont fière allure, grâce aux horticulteurs qui ont pris soin de leur donner forme dès leur plus tendre jeunesse. Les abricotiers et pêchers âgés de plusieurs décennies se vendent parfois des centaines de millions de dôngs.
Dragons en fruits pour le Millénaire de Thang Long
En effet, le Têt est l'occasion pour Hô Chi Minh-Ville de devenir un point de convergence des horticulteurs venus des 4 coins du pays : Bên Tre, Tiên Giang, Cân Tho, Dông Thap (Sud), Dà Lat, Nha Trang, Binh Thuân (Centre), Nam Dinh, Hanoi (Nord)... Ils y apportent leurs produits et aussi leurs oeuvres florales. Le fleuriste Ngan, de la province de Binh Thuân (Centre), est fier de ses 2 vieux abricotiers tout en fleurs. Ces 2 grands arbres occupent à eux seuls 8-10 m² dans le parc du 23 septembre. Le premier, vieux de 60 ans, est proposé à un prix de 180 millions de dôngs. Le second, de 48 ans, est cédé pour 150 millions de dôngs. Avec 20 ans d'ancienneté dans le métier, M. Ngan n'a pas été avares d'efforts "pour que les arbres fleurissent juste à l'occasion du Têt", selon ses propres dires. Il a apporté aussi plusieurs pieds de bougainvillées garnis de fleurs, dont le coût est non moins salé : 20 millions de dôngs l'unité.
Les pêchers du village de Nhât Tân (Hanoi) occupent une place importante dans le parc. Ils se vendent entre 25 et 40 millions de dôngs pièce. Les orchidées exotiques sont aussi onéreuses : 500.000 dôngs la tige. Alors qu'un kumquat garni de fruit et en forme de bonsaï est proposé à 4-6 millions de dôngs. Le dragon en fruits de Thanh Long (tête de dragon) est évalué à 5-7 millions de dôngs.
"Cette année, bien que le prix des fleurs ait grimpé de 20% par rapport à l'année précédente, cela n'a pas freiné la consommation", observe un responsable de l'Association des paysans de Hô Chi Minh-Ville. Et de préciser que pour le moment, seuls 70% des horticulteurs inscrits pour participer aux floralies sont déjà présents à Hô Chi Minh-Ville. Le marché des fleurs printanières continue de battre son plein.
Nghia Dan/CVN