>>Dix-neuf produits d'exportation de plus d’un milliard d'USD entre quatre mois
>>De nombreuses perspectives d'exportation vers le marché américain
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Le secteur de textile et d'habillement a besoin de signaux positifs en termes d'exportation. |
Photo : Quang Châu/CVN |
Dix-neuf articles ont vu leur chiffre d'affaires à l'exportation atteindre 1 milliard d’USD, représentant 84,5% du chiffre d'affaires total des exportations. C'est un résultat positif dans le contexte où l'épidémie de COVID-19 est encore compliquée.
Néanmoins, ces éléments positifs ne rassurent pas tout à fait les entreprises car les prix des matières premières restent élevés.
Marché d'exportation relancé
Après plus d'un an de difficultés causées par l'épidémie de COVID, le commerce mondial s'est progressivement adapté et s'est rétabli, créant les conditions pour que les marchandises vietnamiennes à l’exportation se développent à nouveau. Il est à noter que beaucoup d’industries en 2020 ont été négativement impactées par la crise mondiale, c’est le cas par exemple des secteurs du textile, du cuir et de la chaussure.
Heureusement, les résultats du premier trimestre 2021 montrent une reprise de l’activité. En effet, durant cette période, les exportations de textile et de vêtements ont atteint 9,5 milliards d'USD, en hausse de 9% par rapport à la même période en 2020, celles des chaussures ont atteint 6,4 milliards de dollars, en hausse de 18,7%.
Lê Nhung, directeur de la Sarl Thành Dat, a déclaré qu’après une période difficile en raison de l'impact de l'épidémie de COVID-19, le marché du textile s'est progressivement redressé. Actuellement, sa société a des commandes jusqu'en août 2021 et produit à pleine capacité pour livrer dans les délais prévus. Ses principaux marchés d'exportation sont les États-Unis, le Japon et l'Union européenne (UE).
L'Association vietnamienne du textile et de l'habillement prévoit, pour 2021, un chiffre d’affaires pour le secteur avoisinant les 39 milliards d’USD. Les résultats des premiers mois de l'année montrent que ces objectifs sont tout à fait réalisables. En plus de la reprise de la demande sur les marchés, l'industrie du textile et de l'habillement vietnamien dispose de nombreux avantages concurrentiels et d'opportunités pour attirer les investissements dans la production de matières premières, notamment grâce aux incitations des nouveaux accords de libre-échange (FTA) signés récemment.
En outre, après une période de rupture de la chaîne d'approvisionnement des matières premières et des marchés de débouchés, les entreprises de ce domaine ont de l'expérience en termes d’adaptation et de diversification sur les marchés d'exportation. Enfin, de nombreuses entreprises ont se sont rapidement converties sur des produits adaptés aux besoins du marché, et notamment des marchés de niche à plus forte valeur ajoutée.
Production de chaussures pour l'exportation en UE. |
Photo : VNA/CVN |
Phan Thi Thanh Xuân, vice-présidente de l'Association du cuir, de la chaussure et du sac du Vietnam a précisé que l'exportation de produits en cuir et de chaussures au cours des premiers mois de l'année avait enregistré une assez bonne croissance. Le Vietnam bénéficie de la confiance de nombreux clients grâce à sa capacité dans le contrôle de l'épidémie de COVID-19 et au maintien maintenir d’un fonctionnement continu des usines. Grâce à cela, les entreprises partenaires des grandes marques comme Nike ou Adidas ont des commandes stables.
D'autre part, le secteur du cuir et de la chaussure profite efficacement de l'accord de libre-échange Vietnam - UE (EVFTA), dont les incitations fiscales pour les chaussures de sport représentent environ 40% du chiffre d'affaires à l'exportation vers le marché européen. En outre, l'accord de libre-échange Vietnam - Royaume-Uni (UKVFTA) signé et mis en œuvre plus tôt permet également à ce secteur d'avoir un avantage concurrentiel sur l'un des principaux marchés d'exportation.
Le ministère de l'Industrie et du Commerce a prévu que les activités d'import-export continueront de prospérer dans les temps à venir lorsque les nouveaux accords de libre-échange pourront être mis en œuvre pleinement. En particulier, l'accord de partenariat transpacifique global et progressif (PTPGP), l'accord de libre-échange Vietnam-UE (EVFTA) et l'accord de libre-échange Vietnam - Royaume-Uni (UKFTA) sont autant de leviers pour que les produits vietnamiens pénètrent sur les marchés partenaires avec des tarifs préférentiels, favorisant ainsi la croissance des exportations après l'épidémie de Covid-19.
Subir l'augmentation des coûts
Bien que le marché d'exportation ait de nombreux signaux positifs, de nombreuses entreprises sont confrontées à de nombreux défis en raison du coût élevé des matières premières et du transport, ainsi que la situation toujours imprévisible de l'épidémie de COVID-19.
Nguyên Quôc Anh, directeur de la compagnie de caoutchouc Duc Minh, président de l’association des plastiques et du caoutchouc de Hô Chi Minh-Ville, a déclaré que le plus gros problème pour les entreprises n'est pas la production, mais le prix des matières premières en augmentation constante, entraînant des coûts de production élevés. Plus précisément, de janvier 2021 à aujourd'hui les prix des matières premières, des produits chimiques et des additifs pour la production de caoutchouc ont augmenté de 60% sans signe d’infléchissement.
"Alors que les coûts de production montent en flèche, il est difficile pour les entreprises de négocier une augmentation des prix de marchandises avec les clients en raison de contrats qui ont été signés auparavant. Pour les nouveaux contrats, lorsque l'entreprise propose d'augmenter le prix de 5% à 10%, de nombreux partenaires hésitent à signer. Si elle vend à l'ancien prix, l’entreprise sera sûre de subir des dommages, même si le volume des exportations augmente encore", explique Nguyên Quôc Anh.
Manutention de produits d'import-export au port Tân Cang à Hai Phong (Nord). |
Photo : An Dang/VNA/CV |
Les entreprises du textile et de l'habillement sont dans le même cas. M. Le Nhung, directeur de la Sarl Thanh Dat, a ajouté que non seulement les prix des matières premières importées augmentent en raison de l'impact du fret maritime, mais même les prix nationaux augmentent également de 20 à 30% par rapport à la fin de 2020. La raison en est que les entreprises textiles vietnamiennes importent principalement du fil de l'étranger, mais la production mondiale de coton (matière première utilisée pour la filature) a diminué l'année dernière, entraînant une augmentation des prix du fil dans de nombreux endroits de 25 à 30%.
"Le marché vient de montrer des signes de reprise, mais la capacité financière de la majorité des consommateurs aujourd'hui a diminué en raison de l'impact de l'épidémie de COVID-19, donc la plupart des produits consommés sont des produits de base, à bon prix. Cela signifie que les entreprises manufacturières sont dans une position difficile dans le sens où les prix des matières premières et les coûts de transport augmentent mais les prix de vente ne peuvent pas augmenter", a déclaré M. Nhung.
Selon l'analyse de l’Association vietnamienne du plastique, l'Asie est une région où la consommation des matières plastiques est forte. L'offre régionale, provenant principalement de la Chine, ne répond aujourd’hui qu'à seulement 70% de la demande. Le reste est importé d'Europe et du Moyen-Orient. Cependant, de janvier 2021 à aujourd'hui, de nombreuses usines en Chine ont stoppé leurs productions tandis que l'approvisionnement sur les marchés européen et du Moyen-Orient a été interrompu.
Face à cette situation, de nombreuses entreprises nationales ont dû trouver d'autres sources d’approvisionnement, en Thaïlande et en Indonésie. Cependant, connaissant la rareté en la matière, de nombreux prestataires ont augmenté continuellement leurs prix. Depuis le début de l'année jusqu'à aujourd'hui, les fournisseurs de matières plastiques en Indonésie ont multiplié par 4 leurs prix de vente.
De nombreux experts et associations industrielles estiment que la pénurie des matières premières pour la production et l'exportation n’est pas un problème nouveau. Par conséquent, les industries vietnamiennes de production des matières premières doivent renforcer leur stratégie de développement. Cela aidera ainsi non seulement leurs clients à maîtriser les coûts et les prix, mais c’est aussi une condition importante pour profiter des incitations issues des accords de libre-échange et améliorer la compétitivité des produits vietnamiens sur le marché international.
Quang Châu/CVN