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Les œuvres expriment les points de vue des étudiants sur divers sujets. |
L’exposition réunit une trentaine d’œuvres sur le thème "Valeur". Les photographies, qui sont le fruit d’un workshop de deux semaines, "sont les déclarations artistiques des étudiants", souligne l’artiste-peintre Nguyên Thê Son, enseignant de l’École des beaux-arts du Vietnam.
Les œuvres racontent différentes histoires. "Dans la vie, on rencontre toujours des obstacles. Les études ou le travail occupent la plupart de notre temps. Parfois, on néglige les moments familiaux. Dans cette période où le COVID-19 sévit, j’ai la chance de rester à la maison pour m’occuper de mon grand-père qui a des problèmes de santé. Je trouve que nous devons honorer les sentiments familiaux, les moments heureux aux côtés de nos proches". C’est l’histoire de Nguyên Thi Nhu Quynh qui a réalisé une série de photos en noir et blanc pour immortaliser son grand-père. La vingtaine de photos décrivent les instants du quotidien de l’aïeul : il se promène, prend ses médicaments, mange du riz, réfléchit… Pas d’arrangement intentionnel, les photos, toutes simples, exprime les sentiments profonds d’une petite-fille envers son grand-père.
L'œuvre + Deuxième maison + de Lê Thi Hai Yên. |
Lê Thi Hai Yên s’inquiète quant-à-elle de la pression que subissent les enfants dans leurs études. "En plus de l’école, les enfants sont inscris à divers cours supplémentaires pour obtenir de meilleures notes. Heureusement, certains trouvent de la joie dans les classes de dessin. Ici, les enfants peuvent développer leur créativité en oubliant leurs soucis de notes à l’école", souligne Hai Yên. Ses photos prises durant les cours de dessin des enfants ont été installées dans des nids d’oiseaux en jute pour montrer que les classes de dessins sont considérées comme une deuxième maison par les enfants.
Dans chaque œuvre, un point de vue différent. Les sujets traités sont divers : souvenirs d’enfance, monde virtuel, vie familiale, protection de l’environnement… Mais la capitale de Hanoï et la pandémie de COVID-19 sont les sujets de prédilection des étudiants. Le public peut admirer le pont de Long Biên, les vieux bâtiments et les petites ruelles de Hanoï de nuit. Les yeux des passants derrière leurs masques et les portes fermées des boutiques du Vieux quartier ont également été capturés par l’objectif des étudiants qui cherchent à diversifier leurs supports d’expression : livre d’art, installation, photo-vidéo...
Valoriser un message personnel
Une œuvre inspirée des voyages. |
"Avant 1954, la photographie fine art a connu un développement spectaculaire au Vietnam. Une exposition nationale a même été organisée à l’Opéra de Hanoï en 1952", informe Nguyên Thê Son. Après cette période, ce genre photographique a perdu peu à peu son prestige à cause du manque de matériel, d’infrastructures et de la domination de la photographie documentaire. À l’heure de l’avènement de l’art contemporain, la photographie fine art revient sur le devant de la scène et s’invite aujourd’hui aux programmes des écoles d’art.
"On peut distinguer trois genres photographiques : la photographie commerciale, documentaire et fine art. Il arrive souvent de confondre ces trois genres", analyse Nguyên Thê Son. Mais c’est, selon lui, dans la photographie fine art que la déclaration d’un artiste a le plus de poids.
"L’exposition met l’accent sur le thème + Valeur +, un mot qui exprime les réflexions personnelles de la jeune génération face aux bouleversements constants de notre époque et l’avenir incertain de notre planète", exprime l'enseignant. Dans ce workshop, "je ne commence pas par enseigner les techniques photographiques mais je me penche sur les concepts, les idées. La photographie est un langage universel pour traiter les problèmes qui touchent le monde dans son ensemble", conclut-il.
Texte et photos : Vân Anh/CVN