Les enfants à la découverte de la vie à la ferme

Le modèle de ferme pédagogique, appliqué dans nombre d’écoles du Nord, permet aux enfants d’acquérir des connaissances générales sur l’origine de leur alimentation et le travail nécessaire pour la produire. Découverte.

Des petits «paysans» dans la ferme d’éducation Erahouse, en banlieue de Hanoi.

Le modèle de ferme à l’école a été introduit ces dernières années dans nombre d’établissements primaires et collèges des provinces septentrionales, dont Lao Cai, Tuyên Quang et Yên Bai. «Ce nouveau modèle permet aux élèves de voir concrètement ce qu’est la production agricole», estime Trân Thi Binh, rectrice de l’école primaire de Ban Xen, province de Lào Cai. L’école a en effet créé au sein même de l’établissement un secteur où l’on pratique maraîchage, élevage et pisciculture.

Guidés par les maîtres, les enfants apprennent les rudiments de la culture maraîchère et de l’élevage des animaux. «Les uns plantent des légumes ou s’occupent des arbres fruitiers, les autres donnent à manger aux poulets ou aux cochons», s’enthousiasme Tuân, de 5e classe. «Moi, j’aime bien voir la poule entourée de sa nichée. Qu’ils sont jolis ces poussins qui suivent leur mère en pépiant», s’extasie Mai.

Les expériences vécues, faisant appel à tous les sens, développent les liens sociaux et la prise de conscience par les enfants de leur environnement et des liens qu’ils entretiennent avec lui, notamment l’origine de leur alimentation et le travail nécessaire pour la produire. À côté, l’école de Ban Xen a aussi aménagé une rizière et une prairie où paissent des buffles.

«D’une pierretrois coups»

Le modèle de ferme à l’école est une initiative des enseignants qui, à l’origine, visait uniquement à améliorer les repas à l’internat. L’école Xin Mai est parmi les porte-drapeaux du «mouvement». «C’est vraiment +d’une pierre trois coups+. Ce modèle permet aux élèves de se familiariser avec la production, de bénéficier des fruits de leur travail et, plus important, c’est par la pratique qu’ils apprennent à apprécier le travail, la nature, et deviennent conscients de la nécessité de défendre l’environnement», affirme Trân Thi Binh.

Dans le Nord, nombre d’écoles primaires et collèges appliquent ce modèle. Des lycées également, mais sur un mode plus «professionnel» où le profit fait partie des objectifs. Dans la province de Tuyên Quang par exemple, certains lycées cultivent des champs de théiers, d’autres de canne à sucre. Les élèves assument tous les maillons, de la plantation à l’écoulement des produits, en passant par la récolte et la transformation. Les résultats sont encourageants. Hormis les rentrées budgétaires, ce modèle permet de créer et cultiver un lien de coopération entre écoles et entreprises locales, qui aident nombre d’élèves dans leur orientation professionnelle.

La campagne à la ville

À Hô Chi Minh-Ville, sont apparues ces derniers temps des «fermes vertes» à l’intention des petits citadins des écoles maternelles et primaires. Les plus connues sont le Family Garden, de la compagnie Nature’s Way (2e arrondissement), le jardin maraîcher de la terrasse de l’École de tourisme et d’hôtellerie de Saigontourist (arrondissement de Tân Binh), deux «jardins communautaires» de l’entreprise Green Youth Collective (l’un au 2e arrondissement, l’autre dans le district de Hoc Môn).

Dans le jardin Family Garden à Hô Chi Minh-Ville.

Une matinée de printemps, un groupe de la classe maternelle Mâm Non débarque au Family Garden. Certains gamins se ruent vers les légumes, d’autres vers les clapiers. Guidés par la maîtresse, les enfants, chacun avec une carotte en main, donnent à manger aux lapins. Dans le jardin, les enfants participent avec plaisir à l’arrosage et à la cueillette des légumes.

La petite Huynh Anh Thu, trois ans, est captivée par les canetons barbotant dans une mare. Sa mère, Hoàng Dung confie : «Je viens régulièrement ici avec ma fille. Elle est heureuse d’être en contact avec la nature. Et puis c’est un environnement bénéfique à sa santé et à son développement psychologique. D’instinct, les enfants sont attirés par les choses de la nature».

Le Family Garden s’étend sur 6.000 m². L’entrée est gratuite. Chaque jour, nombre de familles, vietnamiennes et étrangères, y viennent avec leurs enfants. «Le week-end, on compte environ 200 visiteurs/jour», informe la gestionnaire, Nguyên Thuy Duong. Elle révèle au passage qu’en 2015, la compagnie Nature’s Way va créer un second Family Garden dans le 7e arrondissement, qui sera trois fois plus grand que le premier. «Dans un proche avenir, d’autres jardins de ce genre verront le jour dans d’autres villes», assure-t-elle.

Nghia Dàn/CVN

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