Les drogues de synthèse, un grand défi à relever au Vietnam

La consommation de drogues de synthèse est récemment devenue une grande question de société. Celles-ci entraînent des conséquences redoutables sur la santé mentale comme physique ainsi que sur les comportements, surtout chez les jeunes. Il n'existe malheureusement toujours pas de médicament pour sa désintoxication.

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Les pièces à conviction d'un trafic de crystal meth, démantelé en 2018.
Photo: VNA/CVN

En emmenant son fils pour une consultation à l'Hôpital central de psychiatrie de Hanoï, N.H.T (résidant à Hanoï) ne cache pas son choc en apprenant que son fils consomme de la drogue. "Après avoir disparu de la circulation pendant trois jours, sans nouvelles de lui, mon fils est revenu à la maison et était complètement… démentiel. Il se mettait à crier et pleurer sans raisons et la seconde d’après, il souriait comme si de rien n’était. Il a même détruit les meubles…", a partagé le père désemparé.

C'est un exemple parmi plusieurs cas des toxicomanes. En cinq ans à l'Hôpital central de psychiatrie de Hanoï, le nombre de jeunes toxicomanes qui s’y rendent pour une consultation ou parce qu’ils sont atteints de maladies neurologiques a augmenté de 8 à 10 fois, dont des cas graves aboutissants à des tentatives de suicide.

Selon le Comité national de pilotage de prévention et de lutte contre le VIH/sida, la drogue et la prostitution au Vietnam, le pays compte pour l'heure plus de 222.580 toxicomanes dont 15.445 personnes consommant de la drogue de synthèse. En particulier, certaines provinces et villes comme Trà Vinh (Sud), Dà Nang et Quang Tri (Centre) sont des localités où le taux de drogués est très élevé. Selon les études, les jeunes commencent à consommer les drogues de synthèse entre 16 et 17 ans.

Les toxicomanes dans un centre de désintoxication à Dà Nang (Centre).
Photo: Anh Tuân/VNA/CVN

Si autrefois, les toxicomanes consommaient le crystal méthamphétamine dans les bars, les boîtes de nuit et les discothèques, à présent il est également utilisé dans les motels, les bars à karaoké et même dans certaines zones industrielles.

Nécessité de traitement
au sein de la communauté

Les experts sanitaires affirment qu'à côté des drogues traditionnelles comme l'héroïne et l'opium, les drogues de synthèse comportent plusieurs catégories dont la plus connue est l'amphétamine. Afin de guérir les toxicomanes de l'opium, les docteurs appliquent un programme de traitement en utilisant notamment de la méthadone dans le processus de désintoxication. Mais pour les drogues de synthèse, il n’existe toujours aucun remède à l’ordre du jour.

Une séance de consultation pour les drogués dans un établissement de consultation et de traitement des toxicomanes de la province de Hai Duong (Nord).

Le soutien de la famille et la communauté envers les personnes atteintes de toxicomanie est primordiale afin d’aider au mieux leur réadaptation à la société. Pourtant, "la désintoxication est un processus difficile et fastidieux, notamment pour les utilisateurs de ces drogues de synthèse. Ils sont très souvent hyperactifs et surexcités et ne maîtrisent pas leurs actions. Ces personnes ne s’engageront jamais à se sevrer de leur plein gré", a fait savoir la directrice du Centre de prévention et de lutte contre le VIH/sida de Hô Chi Minh-Ville, la doctoresse Tiêu Thi Thu Vân.

"Il faut absolument séparer les drogués de leur environnement toxique. En parallèle, leurs familles doivent également impérativement s'occuper d’eux et se consacrer pleinement à leur guérison afin qu'ils puissent avoir une chance de reprendre une vie normale", a souligné l'ex-directeur de l'Hôpital central de psychiatrie de Hanoï, le médecin La Duc Cuong.


Q.Khanh - Thành An - Thu Hà/CVN

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