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Trung Kiên, ancien étudiant de l’Académie des finances, et Kim Anh, étudiante du Collège central de pharmacie de Hai Duong. |
Photo : NVCC/CVN |
"L’obtention du diplôme annonce le chômage" : une blague répandue parmi les étudiants lorsqu’ils parlent du moment d’obtention du diplôme. Mais pour l’année 2020, cette phrase correspond plus que jamais à cette triste réalité alors que le monde entier se bat pour surmonter les conséquences de l’épidémie de COVID-19.
Barrière pandémique
Les nouveaux diplômés 2020 qui ont fini leurs études lors de la crise sont confrontés à une arrivée sur le monde de l’emploi particulièrement compliquée. À la sortie de l’université en été 2020, Trung Kiên, 22 ans, a été embauché dans une banque à Hanoï. Le choix de cet ancien étudiant diplômé de l’Académie des finances s’avère précautionneux, car il aurait dû obtenir un poste dans une compagnie d’assurance réputée avec des salaires plus élevés. À peine engagé dans le secteur de l’assurance, la carrière de Trung Kiên a emprunté un autre chemin à cause du COVID-19. La situation économique difficile l’a rendu victime des politiques de réduction du personnel et de resserrement des salaires.
Les diplômés ne sont pas les seuls concernés. La pandémie empêche également les stagiaires d’acquérir de l’expérience et d’accumuler des connaissances pratiques. À propos de l’obtention du certificat universitaire reportée en raison de la pandémie de COVID-19, Kim Anh, étudiante du Collège central de pharmacie de Hai Duong (Nord), raconte : "Nous aurions dû obtenir notre diplôme en juillet, mais en raison de l’épidémie de COVID-19, notre sortie de l’école a été retardée. En plus, mes amis et moi faisons face aux refus de nos demandes de stages dans les laboratoires pharmaceutiques. Mais nous ne pouvons rien faire, nous sommes tous affectés par l’isolement social et le déclin de l’économie".
Une foire à l’emploi organisée dans la province de Lào Cai (Nord-Ouest). |
Photo : Quôc Khanh/VNA/CVN |
La classe la plus vulnérable
La triste réalité est que les jeunes sont les plus durement touchés par la récession économique. Dans le rapport mondial de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur les défis de l’emploi des jeunes dans la région Asie-Pacifique publié le 7 avril 2020, Felix Weidenkaff, spécialiste de l’emploi à l’OIT, précise : "La morosité de l’économie mondiale et les tensions commerciales sont des facteurs qui exercent des pressions sur le marché du travail et les perspectives d’emploi des jeunes de la région. Le développement de ces facteurs peut être particulièrement préjudiciable aux jeunes car leurs perspectives d’emploi dépendent davantage du ralentissement économique que pour les travailleurs plus âgés".
En 2020, l’économie mondiale est entrée dans une période plus sombre que jamais. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’économie mondiale pourrait connaître sa pire récession en temps de paix depuis 100 ans. "Les perturbations liées à la pandémie peuvent laisser des cicatrices durables à de nombreuses économies. Le niveau de vie a considérablement baissé, le chômage est poussé au-dessus des niveaux d’avant la crise", a-t-on appris dans son rapport publié en juin 2020.
Mobiles malgré la crise
Trung Kiên partage : "Maintenant, l’ordre social est instable à cause de l’épidémie, tout le monde est plus ou moins touché. Mais là où les circonstances peuvent durer éternellement, nous devons trouver de nouvelles directions pour nous créer des opportunités". En dépit des inquiétudes concernant une saison de recrutement sans issue pour les étudiants de dernière année, beaucoup de jeunes gardent une attitude optimiste et pensent qu’il ne s’agit que d’un ralentissement du marché du travail, et qu’il reste encore de nombreuses opportunités. Au lieu de perdre du temps assis chez eux, ils continuent d’envoyer leurs CV et de se battre pour acquérir de nouvelles compétences.
Dans une usine de prêt-à-porter à Thai Binh (Nord). |
Photo : Thê Duyêt/VNA/CVN |
Thanh Huong, une ancienne étudiante de l’Académie bancaire qui travaille actuellement dans une grande banque à Hanoï, remarque : "En raison de la pandémie, le nombre d’emplois, le quota de recrutement et les opportunités d’emploi connaissent une baisse sans précédent. Il faut donc accepter des opportunités de recrutement même si le salaire de départ n’est pas élevé". À son avis, les étudiants devront être plus proactifs, prêter régulièrement attention aux informations de recrutement dans les médias, diffuser leurs CV à autant de recruteurs que possible. Ainsi, ils pourront non seulement se créer plus d’opportunités, mais aussi expérimenter la réalité du travail et tirer plus d’expériences.
Selon Kim Anh, "dans la situation actuelle du marché du travail, nous ne pouvons blâmer personne. Au lieu de rester inactif, j’ai profité de mon temps d’inactivité pour acquérir plus de compétences en informatique de bureau et me préparer à un examen de langue étrangère. C’est aussi le moment d’améliorer mon CV, j’utilise mon temps aussi efficacement que possible". De plus, dans son rapport "Faire face à la crise de l’emploi du COVID-19 des jeunes d’Asie et du Pacifique" publié le 18 août, l’OIT et la Banque asiatique de développement (BAD) ont appelé les gouvernements à engager les jeunes dans le dialogue politique et social et à mettre en œuvre des interventions urgentes, ciblées et à grande échelle. Le gouvernement vietnamien a également mis en place des politiques visant à soutenir financièrement les chômeurs afin d’atténuer en partie l’impact de l’épidémie sur la vie des plus démunis.
Si la crise a inévitablement eu des impacts sur le marché de l’emploi, les jeunes diplômés ont dû envisager l’année 2020 comme une occasion de se lancer dans la vie active autrement.
Lê Thi Doan Trang/CVN