>>Rançongiciels : payer ou pas, le dilemme des victimes
>>La cybercriminalité, "principal risque pour l'économie"
La ministre américaine du Commerce, Gina Raimondo, à Washington, le 3 juin. |
La ministre américaine du Commerce, Gina Raimondo, à Washington, le 3 juin. Photo : AFP/VNA/CVN |
"Je crois que la première chose que nous devons reconnaître, c'est la réalité selon laquelle - et nous devons, ainsi que les entreprises, le supposer - ces attaques (informatiques) sont là pour de bon et risquent même de s'intensifier", a-t-elle estimé à l'antenne de la chaîne ABC.
Des entreprises américaines ou opérant depuis les États-Unis ont récemment subi plusieurs cyberattaques d'ampleur ayant ralenti voire arrêté leur production.
De nombreux experts estiment que les pirates informatiques à l'origine de ces attaques sont installés en Russie.
Le président américain Joe Biden, qui a laissé flotter mercredi 2 juin l'idée de possibles représailles contre Moscou après ces attaques, devrait en faire un des sujets centraux de sa tournée en Europe, lors du G7 à partir de vendredi au Royaume-Uni, puis face à Vladimir Poutine à Genève, le 16 juin.
Questionnée à propos d'une réaction américaine plus agressive, voire militaire, Gina Raimondo a répondu dimanche 6 juin que "toutes les options (étaient) envisageables", soulignant qu'il s'agissait d'une "priorité" pour l'administration Biden.
Bien que la responsabilité de se protéger face à ce risque incombe aux entreprises, le gouvernement américain ne souhaite toutefois pas prendre de mesures contraignantes. "Pour l'instant, nous exhortons les entreprises" à le faire, a-t-elle expliqué.
Ces dernières semaines, Colonial Pipeline, l'opérateur d'un immense oléoduc américain, et le géant mondial de la viande JBS, ont tous deux été victimes d'attaques au rançongiciel, ou "ransomware", dont les auteurs exploitent des failles de sécurité pour bloquer des systèmes informatiques et exiger ensuite une rançon pour les débloquer.
L'attaque contre Colonial Pipeline, qui a reconnu avoir versé 4,4 millions d'USD aux hackers, a malgré tout provoqué début mai d'importants problèmes d'approvisionnement en essence dans le Sud-Est des États-Unis, rendant très concret pour les Américains cette cybercriminalité souvent passée sous silence par les entreprises.
Le sénateur américain Mark Warner, un démocrate à la tête de la commission du Renseignement du Sénat, a d'ailleurs appelé dimanche 6 juin sur NBC à ce que le secteur privé fasse preuve de plus de transparence en la matière, en signalant systématiquement les attaques subies. Il a aussi évoqué la possibilité que le paiement de ces rançons soit interdit.
AFP/VNA/CVN