Les contrôles dans les hôpitaux remis en question

L’affaire de falsification d’analyses médicales de l’hôpital Hoài Duc de Hanoi a remis en cause les travaux de contrôle, de supervision des responsables des établissements médicaux visant à réduire les erreurs dans la procédure d’examen et de traitement.

L’hôpital Hoài Duc, situé dans le district éponyme de Hanoi.


La Police de la ville de Hanoi a annoncé le 20 août l’ouverture d’une instruction à l’encontre de dix personnes impliquées dans l’affaire de falsification d’analyses médicales de l’hôpital Hoài Duc de Hanoi.
Les dix personnes en question sont les dirigeants et des employés de l’établissement. Le directeur Nguyên Tri Liêm et la vice-directrice Nguyên Thi Nhiên sont mis en examen pour manque de responsabilité entraînant de graves conséquences suivant l’article 285 du Code pénal de la République socialiste du Vietnam.
Les autres le sont pour abus de pouvoir dans l’exercice d’une fonction publique. Il s’agit de la chef de la section des examens, Vuong Thi Kim Thành, de la technicienne en chef Phan Thi Oanh, ainsi que des techniciens Nguyên Thi Xuyên, Nguyên Thi Nga, Vuong Thi Lan, Nguyên Thu Trang, Nguyên Thi Hông Nhung et Nguyên Dông Son.
«La décision de mise en examen leur a été notifiée conformément au Code de procédure pénale, au terme d’une enquête préliminaire durant laquelle la police a entendu chacune de ces personnes et de nombreux témoins», a précisé le général Trân Thuy, vice-directeur de la Police de Hanoi et directeur de la section des enquêtes de police judiciaire.
Selon cette dernière, du 1er août 2012 au 31 mai 2013, Vuong Thi Kim Thành et sept de ses subordonnés ont effectué 24.857 analyses hématologiques dont 1.495 affichant de troublantes similarités. Selon des témoignages recueillis par la police, 764 de ces dernières seraient des faux.
Au siège de la police, Vuong Thi Kim Thành et ses techniciens ont reconnu la production de faux dans le but d’escroquer l’assurance sociale qui rembourse un tel examen à hauteur de 21.000 dôngs.
Selon la police de Hanoi, ces actes pourraient avoir été rendu possibles par une gestion déficiente, notamment par l’absence de contrôles de la part des dirigeants de l’hôpital Nguyên Tri Liêm et Nguyên Thi Nhiên, et ce sur une période relativement longue. L’instruction permettra d’établir plus avant les responsabilités de chacun.

Les normes internationales

L’affaire de falsification d’analyses médicales de l’hôpital Hoài Duc de Hanoi a remis en cause le sérieux des travaux de contrôle, de supervision des responsables des établissements médicaux. Selon le Dr.-Professeur Nguyên Lân Viêt, directeur de l’Hôpital de cardiologie : «Le ministère de la Santé a publié de nombreux règlements sur le contrôle de la qualité dans la procédure d’examen et de traitement des maladies, particulièrement dans le domaine de l’analyse médicale. Le responsable de l’établissement médical doit être résolu à respecter les règlements financiers et l’éthique médicale. Ce qui permettra de limiter au maximum les erreurs dans l’examen et le traitement des maladies».

Le laboratoire d’analyses médicales de l’Hôpital central des maladies tropicales de Hanoi. Photo : Duong Ngoc/VNA/CVN


Un avis partagé par d’autres responsables dont le Docteur Nguyên Quôc Anh, directeur du Centre hospitalier de Bach Mai (Hanoi) ou le Docteur Nguyên Van Kinh, directeur de l’Hôpital central des maladies tropicales, qui souligne : «Pour augmenter la qualité et limiter les erreurs dans l’analyse médicale, il faut que les laboratoires d’analyses respectent la gestion ISO. L’hôpital central des maladies tropicales a dû appliquer durant cinq ans ce modèle avant d’atteindre deux normes que sont ISO 15189-2013 (norme internationale publiée par l’ISO – Organisation internationale de normalisation - en 2012 qui spécifie les exigences de qualité et de compétences propres aux laboratoires de biologie médicale, ndlr) et 90001-2008 (norme relative aux systèmes de gestion de la qualité. Elle définit des exigences concernant l’organisation d’un système de gestion de la qualité, ndlr). Les matériaux, personnel, équipements, machines, eau potable, électricité, processus de prélèvement des échantillons, analyse médicale, remise des résultats, contrôle... doivent être conformes à ces normes».
«Le pays compte actuellement 29 laboratoires d’analyses conformes à la norme ISO 15789-2013 relative aux laboratoires de biologie médicale», fait savoir Nguyên Trong Khoa, vice-directeur du Département de gestion des examens médicaux et du traitement des maladies auprès du ministère de la Santé. Le ministère de la Santé encourage les laboratoires d’analyses à atteindre dans les meilleurs délais cette norme internationale.

Thuy Tiên-Hoàng Lan/CVN

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