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Production de composants électroniques dans la province de Vinh Phuc. |
Photo : VNA/CVN |
L’année 2021 a été le théâtre des dégâts économiques causés par la pandémie de COVID-19 : le commerce mondial a connu une chute et la valeur de l’exportation de nombre de pays a baissé.
Malgré ce contexte, le commerce extérieur du Vietnam a réussi à tirer son épingle du jeu avec un volume d’exportation estimé à plus de 336 milliards d'USD, soit une croissance d’environ 20% par rapport à l’année 2020. Téléphones, composants électroniques, machines, équipements, outils, dérivés et la sidérurgie arrivent en premier dans la liste des marchandises les plus exportées.
Selon Pham Van Tài, directeur général du constructeur automobile de Truong Hai, en dépit de la 4e vague de la pandémie de COVID-19 qui a affecté la production et les activités des entreprises, sa société a vendu des millions de composants automobiles à ses partenaires sud-coréens, japonais, russes et malaisiens.
Il note néanmoins un bémol : "Cependant, l’exportation vers les pays européens a rencontré des difficultés en raison de l’interruption de la chaîne d’approvisionnement. En outre, les partenaires en Europe restent exigeants et il est plus difficile pour les entreprises vietnamiennes de les satisfaire en période épidémique".
D’après Andrew Jeffries, directeur de la Banque asiatique de développement (BAD), les produits électroniques, ordinateurs, appareils-équipements, textiles et chaussures constituent les secteurs les plus épanouis en 2022. "Une grande partie de l’investissement direct à l’étranger (IDE) a été destiné à ces secteurs, améliorant leur capacité d’approvisionnement dans la chaîne de production mondiale. Cela a renforcé davantage encore le prestige du Vietnam qui s’est affirmé ces dernières années", a-t-il souligné.
Une usine du groupe Samsung dans la province de Bac Ninh, vue d'en haut. |
Photo : VNE/CVN |
Téléphones portables et composants électroniques arrivent en tête des huit premiers secteurs d’exportation. Leur valeur est estimée à 57,5 milliards d’USD, et celle des ordinateurs à 52 milliards d’USD. "Cette année, les produits électroniques, notamment les téléphones portables et les ordinateurs, devraient connaître encore une forte croissance, car la demande de communication et de télétravail restera importante. Le Vietnam profitera assurément de cette opportunité et augmentera sa productivité en la matière", a poursuivi Andrew Jeffries.
L’exportation de composants et produits électroniques influence considérablement la croissance de la valeur de l’exportation nationale, selon Trân Thanh Hai, directeur adjoint du Département de l’import-export, car ce sont des marchandises qui représentent des parts de plus en plus importantes du total des exportations nationales.
"Ce sont des produits majeurs qui tirent vers le haut les exportations. À côté des IDE et de la consommation intérieure, les exportations feront partie des trois locomotives de l’économie nationale dans les années à venir", a-t-il indiqué.
L’Association des industries électroniques du Vietnam, VEIA, a fait part que l’industrie électronique nationale a connu une telle forte croissance par la suite de l’implantation des usines d’entreprises internationales au Vietnam, comme Samsung, Intel, Canon. Elles sont devenues ensuite des fournisseurs d’envergure à l’échelle mondiale.
"Samsung a investi, en 2007, 560 millions d'USD aux fins d’amplification de sa production à Bac Ninh. En 2012, vu les conditions favorables pour son développement au Vietnam, elle y a investi encore 2,5 milliards et en 2015, 17,5 milliards d’USD", a fait savoir le professeur Nguyên Mai, président de ladite association.
Avant d’ajouter que : "En seulement huit ans, le volume d’investissement de cette entreprise internationale au Vietnam a été multiplié par vingt. Elle a embauché au total environ 157.000 travailleurs locaux. Parmi eux, 2.000 ingénieurs logiciels travaillent actuellement pour son Centre de recherche et de développement au Vietnam".
Ces dernières années s’est développé le concept de Original design manufacturer (ODM), s’appliquant aux entreprises qui créent et vendent elles-mêmes leurs produits. Pour le professeur Nguyên Mai, il s’agit d’une opportunité que les entreprises doivent saisir : "Les technologies s’améliorent de plus en plus, notamment grâce aux entreprises qui cherchent à faire un produit fini au lieu de faire seulement des composants. Il s’agit d’une opportunité pour les entreprises vietnamiennes de prendre une place importante dans la chaîne de production mondiale".
Ngô Cuong-Mai Quynh/CVN