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Un concours de chiens s'est tenu le 29 mai à Yantai, ville de l'Est de la Chine. |
Dans les conclusions de leurs travaux publiées ce jeudi 3 juin dans la revue américaine Science, les archéozoologues emmenés par le Dr Laurent Frantz expliquent avoir travaillé sur une soixantaine de chiens et avoir analysé l’ADN de leurs ossements, datant de 3.000 à 14.000 ans, dans l’objectif de les comparer aux marqueurs génétiques des chiens et des loups actuellement présents en Europe et en Asie.
Pour les auteurs de cette étude, financée par le Conseil européen de la recherche et le Natural Environment Research Council britannique, le meilleur ami de l'homme pourrait être apparu de manière indépendante à partir de deux populations de loup distinctes, et aujourd'hui éteintes, vivant à deux points opposés du continent eurasiatique.
Cette équipe, dirigée par l'université d'Oxford et comprenant des chercheurs français basés à Lyon et au Musée d'histoire naturelle à Paris, sont parvenus à cette conclusion à l'issue d'une reconstruction de l'histoire de l'évolution des chiens.
Les chiens d’Europe semblent avoir disparu
Et il s’est avéré que plus le temps avançait, moins les espèces trouvées en Europe étaient différentes de celles répertoriées en Asie. Il y a 3.000 à 4.000 ans, les premières espèces de chiens venues d’Europe semblaient même avoir disparu.
Résultat : selon nos experts, deux processus de domestication similaires, mais indépendants se sont produits il y a environ 15.000 ans dans l’Est de l’Asie (comme les spécialistes le pressentaient) et également en Europe, séparés par 8.000 km.
Arthur Ward et son chien de montagne des Pyrénées lors du premier jour de l'exposition canine de Crufts à Birmingham, en Angleterre, le 5 mars 2015. |
Leur analyse a révélé une séparation génétique entre les populations de chien modernes vivant actuellement en Asie de l'Est et en Europe, une séparation qui serait selon eux apparue plusieurs milliers d'année après la première apparition connue des chiens en Europe.
Cette nouvelle preuve génétique montre également un déclin de la population en Europe lié en grande partie à un remplacement de la première population de chiens dans cette région, ce qui étaye l'hypothèse d'une arrivée ultérieure de chiens importés d'ailleurs.
Enfin, un examen des traces archéologiques montrent que les premiers chiens sont apparus aussi bien dans l'Orient que dans l'Occident il y a plus de 12.000 ans, mais seulement il y a 8.000 ans en Asie centrale.
Mises bout à bout, ces nouvelles conclusions poussent les chercheurs à penser que les chiens ont été domestiqués pour la première fois à partir de deux populations de loup distinctes, en des points opposés du continent eurasiatique.
À un moment donné après leur domestication, les chiens orientaux ont été disséminés avec les migrations humaines jusqu'en Europe où ils se seraient mélangés avec les chiens européens et les auraient en grande partie remplacé.
La plupart des chiens actuels sont un mélange de chiens orientaux et occidentaux, ce qui explique la difficulté d'interpréter les études génétiques, estiment les chercheurs.