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Des agents de la SNCF en grève le 1er juin à la gare de Lyon Perrache. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Pour le troisième jour consécutif, le trafic sera perturbé le 3 juin mais désormais seuls deux syndicats poursuivent le mouvement, la CGT et SUD, foyers actifs de la contestation contre la loi travail.
Suivie par 15,2% des personnels jeudi, la grève a été reconduite pour vendredi 3 juin, avec les mêmes perturbations à attendre. Mais ce sera désormais sans l'Unsa, qui a annoncé "suspendre" sa participation, satisfait des "éclaircissements" apportés par l'entreprise sur le projet d'accord transmis la veille.
Sous la pression de l'Unsa, la direction avait accepté jeudi d'avancer à vendredi le dernier rendez-vous de la négociation pour tenter de conclure avant le week-end. Mais face à cette accélération, un syndicat est "monté au créneau", a expliqué à l'AFP le numéro deux de l'Unsa, Roger Dillenseger et la direction a fait machine arrière.
Pour le gouvernement, le temps presse à quelques jours de l'Euro de football. Le Premier ministre Manuel Valls a jugé "pas compréhensible" la poursuite de la grève, en estimant qu'"à la SNCF et dans le transport ferroviaire, les partenaires sociaux ont sur la table un projet qui garantit un haut niveau de protection des salariés".
Dans un entretien publié le 3 juin par les quotidiens du groupe Ebra, il a également annoncé pour "très bientôt" des "décisions sur la trajectoire financière" de la SNCF, sans plus de précision.
La SNCF discute depuis fin mars avec les syndicats un nouvel accord d'organisation du temps de travail, le précédent devenant caduc au 1er juillet. Parallèlement, des discussions sur le même thème ont été menées au niveau de la branche pour aboutir à une première convention collective commune à toutes les entreprises du rail (fret/voyageurs, privé/public).
Pour désamorcer le conflit, alors que les cheminots CGT et SUD sont les plus mobilisés contre la loi travail, le secrétaire d'État aux transports Alain Vidalies a forcé le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, à renoncer à assouplir la règlementation actuelle, notamment sur l'encadrement des repos des cheminots. Le dirigeant comptait sur cet accord pour abaisser ses coûts avant l'ouverture totale à la concurrence.
Il y a "un projet d'accord sur l'organisation du travail (à la SNCF) encore plus favorable que celui existant et un projet de convention collective de bon niveau", s'est félicité Didier Aubert, de la CFDT-cheminots. "Ceux qui font grève aujourd'hui n'ont plus de raison, sauf politique", a-t-il dénoncé auprès de l'AFP.
Les dispositions actuellement en vigueur à la SNCF ne sont "absolument pas préservées", rétorque la CGT-Cheminots, première force syndicale.
Toujours des perturbations à prévoir
Les passagers en file d'attente pour le bureau d'information à la gare Montparnasse à Paris, le 31 mai. |
La direction de la SNCF espère désormais que la CFDT et l'Unsa approuveront rapidement le projet d'accord, dès qu'il sera soumis à signature.
En cas de feu vert des syndicats réformistes, l'issue du conflit reposerait entièrement sur la CGT. Soit elle exerce son droit d'opposition et l'accord est retoqué, soit elle s'abstient et le rend valide de facto.
Mais avant de se prononcer, la CGT entend "poursuivre les négociations" au niveau de la branche, que l'UTP, organisme patronal regroupant la SNCF et les entreprises ferroviaires privées, a officiellement closes. Un projet d'accord est ouvert à la signature jusqu'au 8 juin.
La CGT et SUD s'inquiètent de l'"écart" entre ce texte et le projet d'accord d'entreprise qui pourrait favoriser les concurrents de la SNCF et le dumping social.
Pour vendredi 3 juin, il faut s'attendre à des perturbations encore importantes, comme les deux jours précédents : 40% des Transiliens et RER en Ile-de-France, le tiers des Intercités de jour (aucun la nuit), la moitié des TER et six TGV sur dix sont ainsi prévus. Les liaisons internationales resteront relativement épargnées, sauf pour les SVI (Italie) et Ellipsos (Espagne), avec entre 30% et 40% de trains prévus.
AFP/VNA/CVN