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Bao Khanh (gauche) et Hoàng Son, co-fondateurs de l’enseigne Rens. |
Photo: NVCC/CVN |
En termes de mots clés les plus recherchés sur Internet à la première moitié de 2019, "vivre vert" est l’expression classée en tête de liste. Comment réutiliser des objets qui ne nous sont plus utiles ou diminuer notre empreinte écologique? Ces questions demeurent les principales préoccupations à l’ordre du jour.
Un projet fort de café
Les deux jeunes hommes à l’origine dudit projet, Trân Bao Khanh et Chu Hoàng Son, ont récemment retenu l’attention du public en présentant leurs chaussures de sport Rens, imperméables et produites à partir de déchets recyclés. Avec 300 gr de marc de café et six bouteilles en plastique de 500 ml, ils peuvent générer une paire de chaussures éco-responsable.
Travaillant pour la même société avant la création de sa start-up, le duo s’entend à merveille et se complète. Pendant que l’un possède la vision, l’autre dispose du savoir-faire. Hoàng Son est ainsi en charge du marketing et de l’image de la marque tandis que Bao Khanh expérimente les produits. Tous deux sont animés par une même passion et un même objectif: la mode certes, mais pas au détriment de l’environnement.
Les chaussures de la marque Rens sont fabriquées à partir de marc de café et de bouteilles en plastique. |
Photo: NVCC/CVN |
C’est ainsi qu’avec sept autres personnes, ils créent l’enseigne Rens, proposant des baskets à base de café et de bouteilles en plastique, destinés aux jeunes de 15 à 25 ans. "L’Homme consomme deux milliards de tasses de café par jour et trois millions de bouteilles en plastique par heure. Le marc de café est à l’origine du méthane, responsable du dérèglement climatique. Et nul besoin de rappeler que la Terre est envahie par le fléau des déchets plastiques", partage Bao Khanh. Avant d’ajouter que grâce aux vertus antibactériennes du café, leurs chaussures neutralisent la formation de mauvaises odeurs et que la partie extérieure sèche 200 fois plus rapidement que les articles d’autres marques.
Responsables et tendances
En créant sa start-up, le binôme s’est concentré sur deux points particuliers, à savoir la protection de l’environnement d’une part et la mode de l’autre. "Quand on s’est lancé dans le projet, il est indéniable que l’intérêt principal était le caractère éco-responsable de nos produits, mais nous voulions également qu’ils soient branchés et qu’ils captent la mode actuelle", affirme Hoàng Son.
Grands vainqueurs d’une émission télévisée portant sur la start-up en Finlande en présentant leur enseigne Rens, les deux jeunes Vietnamiens ont ainsi su tisser des relations dans le milieu de l’entreprenariat ainsi que dans celui du commerce de l’Europe du Nord. De ce fait, âgés tous deux moins de 30 ans, ils ont mobilisé plus de 450.000 dollars américains à travers le site web Kickstarter, une plate-forme engendrant du capital à destination des start-up.
"Nous avons dû faire preuve d’audace. La création de notre start-up nous permet non seulement de faire ce dont nous sommes passionnés mais également de rencontrer des personnes talentueuses et créatives", confie Bao Khanh. "Nous sommes heureux de notre travail. Il s’agit vraiment d’une affaire lucrative", avoue-t-il
Toutefois, les difficultés existent aussi. En effet, selon Hoàng Son, créer son entreprise à l’étranger est beaucoup plus difficile que dans leur pays natal. En plus de la mobilisation du capital, les stratégies de marketing et de publicité doivent être mises au point et adaptées au public. Et contrairement à un simple employé dont la journée de travail se termine à 17h30, quand on est son propre patron, on doit travailler plus longtemps. Ce sont les règles du jeu.
Quant à leurs projets pour les cinq années à venir, les deux entrepreneurs souhaitent établir un bureau de recherche au Vietnam dans le but d’étudier le marché afin d’y promouvoir et commercialiser leurs produits. "Actuellement, nos baskets sont fabriquées à Taïwan (Chine). Si possible, nous nous dirigerons vers le Vietnam où la technologie de fabrication de chaussures est comparable à celle de son pays voisin", partage Bao Khanh avec le sourire.