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Le pays dispose d’atouts pour développer les banques numériques. Comptant plus de 97 millions d’habitants dont une population active de 56 millions, il est l’un des 15 pays ayant le taux le plus élevé d’utilisation du smartphone du monde avec 43,7 millions de personnes, outre un grand nombre de jeunes qui s’intéressent beaucoup aux nouvelles technologies. Il s’agit de conditions favorables au développement des banques numériques.
Le secteur bancaire à l’épreuve de la 4e révolution industrielle. |
Le secteur bancaire vietnamien a activement investi dans la recherche et le développement de nombreuses applications technologiques 4.0 au profit de ses produits, services, opérations et de son administration. Les banques sont intéressées par l’optimisation que le numérique peut apporter à leurs opérations et à leur mode de gouvernance. Elles attendent notamment de nouvelles technologies pour traiter des thèmes essentiels que sont l’authentification biométrique et l’échange de données via des plates-formes d’applications ouvertes.
De nombreuses opportunités
Parmi les établissements les plus connus, on retrouve TPBank avec son service bancaire Live Bank, VPBank avec Timo, Vietcombank avec Digital Lab, Vietinbank avec Corebank et Entrepôt de données d’entreprise, MB avec Chatbot et Ocean Bank avec son modèle de banque multi-canale. Une évolution qui démontre la mue digitale opérée par les banques nationales. Celles-ci investissent considérablement dans les infrastructures informatiques mais aussi dans les logiciels et solutions innovantes, révélant une forte volonté d’être conforme aux tendances de la numérisation afin de fournir des produits et services bancaires numériques simples, intelligents et automatisés à l’ensemble de leur clientèle. Cette course au tout numérique entraîne tous les acteurs du secteur, faisant de certaines banques des pionnières dans certains domaines au Vietnam. Nam A Bank, par exemple, est devenue la première banque commerciale à utiliser des robots pour fournir des produits et services aux clients. Quant à TP Bank, elle est la pionnière dans l’application de la biométrie et de la reconnaissance faciale pour son service Live Bank.
Pour sa part, la direction de HD Bank a annoncé que 2020 serait l’année du big data (mégadonnées), qu’elle l’utiliserait comme jamais auparavant pour développer ses produits. L’ensemble des acteurs du secteur en est convaincu, notamment Hô Hùng Anh, président du conseil d’administration de la Techcombank, qui souhaite profiter de cette année difficile pour l’économie afin de se concentrer sur la transformation numérique de son établissement plutôt que sur la recherche à tout prix des bénéfices à court terme.
La 4e révolution industrielle a entraîné une modification notable du marché financier en général, qu’on peut constater sur l’évolution de ses systèmes de paiement. Elle a opéré des percées dans l’application de technologies, change la façon dont les gens vivent et travaillent, redéfinit les valeurs et crée de nouveaux produits et services. Selon les économistes, ses avancées technologiques repré-sentées par l’Internet des objets, le big data, l’intelligence artificielle ou la blockchain (chaîne de blocs, technologie à la base des monnaies virtuelles) offrent de grandes opportunités aux banques. Elles leur permettent en effet d’étendre leurs activités à l’international, d’établir leur marque sur le marché mondial, de renforcer leurs capacités technologiques, de moderniser leurs produits et services pour répondre à la demande de plus en plus exigeante de leurs clients et surtout d’être beaucoup plus rentables. Cette évolution technologique va notamment impacter le secteur des services financiers et de crédits. Par rapport au modèle bancaire traditionnel, les banques numériques permettent de réduire les coûts et d’accroître la compétitivité. Les solutions numériques donnent aux banques 4.0 la possibilité d’élargir les marchés et de fidéliser leurs clients plus longtemps grâce à l’attractivité des outils technologiques.
Par ailleurs, le big data est un outil particulièrement utile pour les banques. Il permet d’analyser et d’anticiper les comportements et les habitudes de consommation des usagers et de dresser l’historique bancaire des clients avec une grande précision afin de proposer les offres de services les plus adaptées. De plus, grâce à la possibilité de noter la capacité d’emprunt de ses clients, les banques peuvent réduire le nombre de créances irrécouvrables et porter un soin tout particulier aux clients les plus intéressants.
Les grandes banques commerciales ont rapidement développé de nouveaux services d’e-banking. |
La nécessité d’un cadre juridique clair
Si les grandes banques commerciales ont rapidement développé de nouveaux services d’e-banking et obtenu déjà des résultats satisfaisants, elles doivent aussi se confronter à un certain nombre de défis.
En effet, il est nécessaire de perfectionner le cadre juridique des opérations bancaires dans le contexte de 4e révolution industrielle. Il faudrait égale-ment transformer le modèle d’administration des entreprises, restructurer les produits et ser-vices pour les adapter à l’ère du numérique et aux caractéristiques de l’économie numérique.
Enfin, il importe de prévenir la principale menace entraînée par ces évolutions technologiques : le risque de subir des attaques informatiques sur les banques et le marché financier en général, en raison des connexions ouvertes, continues et multidi-mensionnelles. Alors, il est impératif de mettre en place des cadres et mécanismes efficaces de prévention des risques en matière de cybersécurité.
Pour les banques numériques existantes et bien développées, il est très simple de fournir de nouveaux services sur leur plateforme. Les banques traditionnelles, quant à elles, doivent faire face à cette pression supplémentaire et réaliser un gros travail afin d’évoluer et d’adopter les nouveaux outils du numérique que sont l’argent mobile, l’intelligence artificielle, la blockchain, le big data, etc.