Rugby
Les All Blacks vont-ils devoir se réinventer à un an de la Coupe du monde ?

Plus dure est la (re)chute. Marqués par une défaite historique à domicile contre l'Argentine samedi 27 août (25-18), les All Blacks pourraient être amenés à abandonner leur style de jeu résolument offensif au profit d'un rugby plus pragmatique, à un an de la Coupe du monde en France.

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Lors du match de Rugby Championship entre la Nouvelle-Zélande et l'Argentine, le 27 août.
Photo : AFP/VNA/CVN

Ces trois dernières décennies, les triples champions du monde ont dessiné leurs nombreuses victoires en développant un jeu offensif instinctif, avec la volonté de donner vie au ballon.

Mais les "Blacks" ne font plus peur à grand monde comme en témoignent leurs récents résultats : ils ont concédé six défaites lors de leurs huit derniers matches, dont un premier revers à domicile samedi contre les Pumas argentins.

"Il y a un schéma similaire à chacun de nos matches perdus ces dix dernières années. Nous gardons trop le ballon en essayant de résoudre les problèmes en courant", s'est désolé le sélectionneur Ian Foster après la défaite contre l'Argentine dans le cadre du Rugby Championship, la compétition phare de l'hémisphère sud.

Face aux Pumas, "nous avons respecté l'ADN des All Blacks en pratiquant un rugby offensif. Mais l'Argentine est restée dans le match. Nous devons trouver les réponses à apporter aux équipes qui nous étouffent", a-t-il ajouté.

Samedi 27 août, les All Blacks ont bénéficié de la majorité de la possession (plus de 60%), mais ont peiné à ressortir proprement les ballons face aux Argentins, auteurs de 195 plaquages, soit plus du double de la Nouvelle-Zélande.

"Jeu plus conservateur"

Aux yeux de Foster, son équipe a été pénalisée à outrance dans les phases de rucks : "ils s'en sont tirés à bon compte au niveau des rucks, en ne relâchant pas le porteur du ballon au sol. Nous avons été davantage sanctionnés à des moments critiques. Je suis un peu déconcerté".

La saillie n'a pas manqué de faire réagir le sélectionneur australien de l'Argentine Michael Cheika, qui s'est empressé d'ironiser sur le jeu néo-zélandais : "il doit être un expert en la matière car son équipe le fait tout le temps, donc il doit savoir. Je ne suis pas sûr que ce soit la réponse ad hoc après une défaite".

Dans les médias néo-zélandais, c'est bien le style de jeu développé par les All Blacks qui est pointé du doigt.

"On se plaint souvent que les All Blacks n'ont pas d'autre plan que de jouer au large. Revenir à un jeu plus conservateur en s'appuyant sur la puissance et les coups de pieds pourrait être quelque chose à creuser en France, lors de la Coupe du monde. Il faut plus d'alternance", écrit le journaliste Gregor Taylor dans le New Zealand Herald.

Mais selon Foster, fortement critiqué depuis plusieurs mois mais conforté avant le match contre l'Argentine dans ses fonctions avec la nomination de l'ex-sélectionneur irlandais Joe Schmidt comme entraîneur en charge des arrières, "ce n'est pas facile à résoudre" : "c'est naturel de vouloir courir sous la pression, mais nous devons équilibrer cela avec un peu plus de sagesse", a-t-il noté.

Le temps presse pour les All Blacks. Un an sépare la fin du Rugby Championship du début du Mondial français (8 septembre - 28 octobre 2023). Et l'enchaînement à venir des matches n'est pas forcément le meilleur moment pour se réinventer.

Les All Blacks retrouvent les Pumas une nouvelle fois à domicile le 3 septembre, avant une double confrontation contre l'Australie les 15 et 24 septembre.

AFP/VNA/CVN

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