Le long de la piste frontalière conduisant au centre administratif de la commune de Huôi Luông, des collines jadis dénudées sont aujourd’hui vertes de bananiers. La famille de Tân Chin Phu, dans le hameau de Pô Tô, leur consacre un hectare, cette production lui garantissant un revenu stable. «Nous nous sommes mis aux bananiers il y a deux ans. Nous récoltons plus d’un million de dôngs de fruits par semaine, et cultivons le maïs sous les arbres. Cela nous permet de joindre les deux bouts. Dans mon hameau, désormais tout le monde plante des bananiers, on continue de cultiver le maïs, mais beaucoup moins qu’avant. Nous faisons le choix de cultures à haute valeur économique pour améliorer notre niveau de vie».
La plantation de bananiers a permis aux exploitations de nombreuses communes du district de Phong Thô, province de Lai Châu de sortir de la pauvreté. |
Photo : Bao Lai Chau/CVN |
Giang Phu Lin, dans le hameau de La Vân, a, quant à lui, décidé, il y a trois ans, de remplacer la totalité de ses cultures de maïs et de manioc par les bananiers. Les résultats sont probants : non seulement il gagne beaucoup mieux sa vie, il peut encore donner des jeunes pousses de bananiers aux autres villageois afin qu’ils puissent, eux aussi, les cultiver. «Les habitants de mon hameau et de toute la commune de Huôi Luông ne se consacrent désormais qu’à ces arbres fruitiers car ils apportent des bénéfices plus élevés que ceux du maïs ou du manioc. De plus, ils s’adaptent bien à la topographie des collines et se développent bien. Chaque famille plante au moins un millier de bananiers, et certaines en exploitent jusqu’à 3000», a dit Giang Phu Lin.
Depuis des années, le marché des bananes de Huôi Luông est devenu très animé. Les commerçants arrivent tôt le matin pour s’en procurer. C’est le cas de Phan Thi Hoa, qui en achète des tonnes quotidiennement, destinées à l’exportation. «Les agriculteurs locaux n’ont que des exploitations de bananiers. Ils apportent les fruits au marché pour les vendre aux commerçants. Les bananes se vendent mieux et à un prix plus élevé que pour d’autres produits agricoles, ce qui leur garantit des revenus appréciables. Un kilo de bananes vaut une dizaine de milliers de dôngs».
La culture s’est généralisée depuis 2009, et Huôi Luông compte à ce jour 750 hectares de bananiers. Selon Ly A Hanh, le président du comité populaire de cette commune, grâce à cet arbre fruitier, le taux de pauvreté y est passé de 70% en 2010 à seulement 15% l’an dernier. En trois ans, le revenu annuel des agriculteurs locaux a triplé pour atteindre 15 millions de dôngs par personne. «Comme le maïs, auparavant, donnait de faibles rendements, les agriculteurs ont décidé de planter des bananiers pour augmenter leurs revenus. Un hectare rapporte 150 millions de dôngs, ce qui permet d’améliorer considérablement leur niveau de vie. De ce fait, depuis trois ans, plusieurs familles ont pu s’acheter une voiture pour la première fois», selon Ly A Hanh.
La bananiculture s’est étendue à d’autres localités frontalières comme Ban Lang, Ma Ly Pho et Ma Ly Chai. Elle y est devenue le fer de lance dans la lutte contre la pauvreté et pour le développement économique.