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Actuellement, l’ensemble des 63 villes et provinces du pays mènent une restructuration agricole privilégiant l’élevage et l’aquaculture. Toutefois, le secteur agricole doit régler de nombreux problèmes comme le manque de capitaux, une gestion insuffisamment synergique, un aménagement foncier irrationnel, outre la nécessité de modifier plusieurs politiques.
Selon le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Nguyên Xuân Cuong, le bilan des trois ans passés de restructuration agricole est bon, mais le secteur manque de stabilité, et le nombre d’entreprises et de coopératives agricoles est toujours insuffisant. «La restructuration agricole repose sur trois lignes de produits. Le premier comprend les produits dont l’export dégage au moins un milliard de dollars, leur production est nationale. Le deuxième, ceux rapportent quelques centaines de millions de dollars et qui relèvent généralement de la province. Et le troisième et dernier groupe, les produits purement locaux. Le gouvernement doit se consacrer à modifier ses politiques destinées aux entreprises investissant dans l’agriculture, dans le sens d’un développement des coopératives», a demandé Nguyên Xuân Cuong.
La participation de la production agricole primaire au PIB est réduite à environ 18%, contre 31% il y a vingt ans. |
Approuvé en 2013 par le Premier ministre, le plan de restructuration agricole, qui a pour objet d’élever la valeur ajoutée et d’assurer un développement durable au secteur, a abouti à d’encourageants résultats. Le secteur agricole continue d’exploiter 3,8 millions d’hectares de rizières pour assurer la sécurité alimentaire comme l’optimisation de l’usage des sols, en vue de produire plus de 45 millions de tonnes de riz d’ici à 2020, en privilégiant l’amélioration du rendement comme de la qualité du riz. Le maïs figure également sur la liste des cultures prioritaires.
D’après le programme, le Vietnam devrait produire 8,5 millions de tonnes de maïs pour la production d’aliments pour animaux afin de réduire progressivement ses importations.
Réduction de la riziculture
Sur cette base, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a agréé en mai 2014 le plan de restructuration de l’agriculture pour la période 2016-2020, lequel prévoit en particulier un changement de culture pour les parcelles rizicoles de faible rendement au profit d’autres plantes plus profitables, en combinaison avec l’aquaculture.
En juillet 2014, ledit ministère a ajouté un autre objectif, celui de développer une agriculture durable en termes de respect de l’environnement et d’adaptation au changement climatique, avec une priorité pour le delta du Mékong. Mais ce scénario de croissance a peu de chances de se poursuivre ainsi dans le futur. On a noté une compétition accrue des autres secteurs en termes de ressources, l’évolution de la demande nationale comme internationale, ainsi que l’augmentation des coûts. La concurrence à laquelle font face les producteurs n’est plus simplement une concurrence par les prix : à présent, elle se fait également en termes de qualité, de respect des normes, de fiabilité et de durabilité. Le secteur agricole doit donc apprendre à s’adapter à l’évolution de la demande, renforcer ses capacités, et innover davantage.
Dans son rapport de 2016 «Restructuration agricole : élever la valeur ajoutée, baisser le coût des intrants», la Banque mondiale (BM) a souligné que le Vietnam devait garantir la qualité et la sûreté de ses produits alimentaires, ainsi qu’augmenter leur valeur ajoutée, afin d’améliorer sa compétitivité sur le marché mondial.
Le rapport souligne aussi les progrès réalisés par son secteur agricole. Le Vietnam figure parmi les cinq premiers exportateurs mondiaux de produits agricoles. Le secteur agricole a abouti à des résultats encourageants, il doit toutefois faire face à de grands défis en matière démographique, économique et environnementale, lesquels sont analysés de manière approfondie, de même que les opportunités. Selon ledit rapport, afin de maintenir ou d’élever sa position concurrentielle sur le marché international, le Vietnam doit améliorer la qualité et la sécurité alimentaire de ses produits, ainsi qu’augmenter leur valeur ajoutée. Ce texte expose un plan de réformes sur le court comme le long terme en vue du renforcement des institutions publiques et d’une économie de marché, afin d’atteindre les objectifs fixés en matière de développement agricole et de réseaux de distribution. Il constate les progrès du secteur agricole qui ont fait du Vietnam l’un des premiers pays exportateurs mondiaux de produits agroalimentaires et vivriers, notamment l’un des cinq exportateurs mondiaux de produits aquatiques, de riz, de café, de noix de cajou, de poivre et de manioc. «Le Vietnam a besoin de réformer ce secteur pour relever ses défis en vue de s’assurer d’une croissance sectorielle dans le futur, comme de répondre aux besoins de son marché domestique et, plus largement, de sa population», a souligné Ousmane Dione, directeur national de la Banque mondiale au Vietnam.
Priorité à la protection de l’environnement
Actuellement, la qualité de la croissance agricole reste modeste, le taux de chômage, élevé, la qualité et la sécurité alimentaire des produits, faibles, de même que les capacités d’innovation technologiques. La croissance agricole repose toujours sur un critère quantitatif, ainsi que l’utilisation d’intrants comme les engrais, et des ressources naturelles, à commencer par l’eau.
«Le Vietnam a besoin, aussi, de développer des labels et d’augmenter la valeur ajoutée de ses produits afin de renforcer leur exportation», a insisté Steven Jaffee, économiste en chef du secteur de l’agriculture de la BM. «Le pays doit aussi s’attacher à la protection de l’environnement et à assurer une croissance verte à ce secteur agricole», a-t-il ajouté. Le rapport avance donc des recommandations de politiques. Le gouvernement peut appliquer conjointement plusieurs mesures comme l’augmentation de l’efficacité de la gestion des organismes publics, le renforcement des politiques privilégiées, le développement d’une agriculture verte et l’amélioration de la sécurité alimentaire et de la protection du consommateur...
«Dans l’avenir, le Vietnam diminuera de plus en plus la superficie allouée à sa riziculture au profit d’autres cultures de plus forte valeur économique, telles que fruits et légumes, outre l’aquaculture», a souligné Nguyên Dô Anh Tuân, directeur de l’Institut de politique et de stratégie du développement agricole et rural. L’État doit aussi prendre des mesures de gestion des risques agricoles et créer un environnement idoine pour le développement des entreprises du secteur.
Dans cette perspective, le Vietnam a décidé de convertir 87.000 hectares de rizières de faible rendement en cultures de haute valeur économique comme le maïs, l’arachide, le sésame et les légumes. Des zones spécifiques de riziculture ont été réaménagées, en concertation avec les agriculteurs et les entreprises. La superficie de ces zones est aujourd’hui de 121.000 hectares. La filière de l’élevage a également été réorganisée, de même que le secteur de la recherche et de la lutte contre les épidémies.
Le Vietnam a décidé de convertir 87.000 hectares de rizières de faible rendement en cultures de haute valeur économique. |
Photo : Nam Thai/VNA/CVN |
De nouveaux modèles de production
Le service sylvicole s’est fixé 4 tâches primordiales : améliorer le rendement, la qualité et la valeur du reboisement ; augmenter la valeur ajoutée des meubles ; développer l’économie collective et la connectivité entre les chaînes de valeurs. Le secteur de l’aquaculture se focalise désormais sur l’exploitation et l’élevage, la protection des ressources aquatiques, l’augmentation de la pêche hauturière, la défense et la sécurité des zones maritimes, la réduction des pertes après la récolte, et la diversification de l’élevage.
Les localités ont mis en place plusieurs nouveaux modèles agricoles, qui seront généralisés à un niveau national. Les filières de la culture, de l’élevage, de l’hydraulique et de l’aquaculture se sont focalisées sur l’amélioration de la qualité et de la valeur ajoutée de leurs produits. De nouveaux modèles de production ont été mis en place comme la création de zones de grandes rizières, la connectivité entre les agriculteurs et les entreprises, entre coopératives, groupes de production et entreprises, afin de mieux assurer toutes les phases de production et de commercialisation des produits.
Durant la période 2016-2020, le secteur agricole devra, selon l’objectif du gouvernement, convertir 204.000 ha de rizi- cultures, dont 53.000 ha en maïs, 13.000 ha en soja, 14.000 ha en sésame et en arachide, 60.000 ha en maraîchage et en horticulture, 18.000 ha en aliments pour animaux, et, enfin, 46.000 ha en diverses autres cultures combinées avec l’aquaculture.