>> Accord à Hollywood pour mettre fin à la grève des acteurs
>> À Hollywood, les acteurs remportent une bataille sur l'utilisation de l'IA
Grève des employés américains à Hollywood, en août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le syndicat SAG-AFTRA a annoncé mardi 5 décembre que 78% de ses membres ayant pris part au vote sur l'accord ont validé ce contrat de plusieurs années âprement négocié.
La formation a précisé que 38% de ses 160.000 membres ont voté. Une simple majorité était requise pour entériner l'accord.
Selon Jonathan Handel, avocat spécialiste de l'industrie du divertissement, un vote avec entre 75 et 85% de voix en faveur de la ratification constituait "une attente réaliste".
Conclu après 118 jours de grève, l'accord comprend notamment une revalorisation importante des salaires minimums et un système de primes pour les acteurs tournant dans un film ou une série qui rencontre le succès lors de sa diffusion en streaming.
Il prévoit également une enveloppe de plus d'un milliard de dollars de compensations et avantages pour les comédiens.
"C'est un âge d'or pour le SAG-AFTRA et notre syndicat n'a jamais été aussi puissant", a déclaré sa présidente Fran Drescher dans un communiqué.
"C'est le jour J", avait prédit Duncan Crabtree-Ireland, le négociateur en chef du SAG-AFTRA.
"Il s'agit d'un accord valant un milliard de dollars qui comporte de nombreuses avancées très importantes dans des domaines tels que l'IA, les minima, l'argent du streaming", avait-il rappelé. "C'est un accord dont je suis très fier."
L'Alliance of Motion Picture and Television Producers (AMPTP), qui représente Netflix Inc., Walt Disney et d'autres studios, a salué la ratification de cette nouvelle convention collective.
"Avec ce vote, l'industrie et ses emplois vont pouvoir revenir en force", a loué l'AMPTP dans un communiqué.
Encadrement de l'IA
Bien que perçue comme une formalité, la ratification laissait l'industrie quelque peu nerveuse, certains termes du contrat suscitant l'opposition nette d'acteurs, notamment sur l'IA.
L'accord entend instaurer des garde-fous contre l'utilisation de l'intelligence artificielle (IA), une première.
Les interprètes craignent d'être bientôt remplacés par des "acteurs" entièrement numériques, générés par l'intelligence artificielle en assemblant des parties de corps de nombreux humains différents à partir d'archives cinématographiques.
Le contrat n'empêche pas les studios d'utiliser l'IA, mais il contient une clause les obligeant à informer le syndicat chaque fois que cette technologie est utilisée.
Le SAG-AFTRA aurait alors le droit de négocier des compensations au nom des acteurs concernés, même si les critiques affirment qu'ils seraient difficiles à identifier.
Les opposants à la ratification jugeaient également que l'audience requise pour engendrer le versement d'une prime liée à la diffusion en streaming était trop élevée, ce qui ne bénéficierait qu'aux acteurs les mieux lotis.
AFP/VNA/CVN