Chine/Virus
L'épidémie touche les grandes villes, la transmission entre humains confirmée

Pékin au Nord, Shanghai à l'Est et Shenzhen au Sud : la mystérieuse maladie partie du Centre de la Chine a gagné les métropoles géantes du pays le plus peuplé du monde et un expert chinois a confirmé lundi 20 janvier qu'elle se transmettait entre humains.

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Des agents sanitaires transportent un malade dans un hôpital où sont soignés des patients infectés par un mystérieux virus analogue au SRAS, le 18 janvier à Wuhan, en Chine.

Le dernier bilan fait état de 218 cas en Chine, dont trois mortels.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé lundi 20 janvier une réunion d'urgence mercredi 22 janvier pour déterminer s'il convient de déclarer une "urgence de santé publique de portée internationale", qualification qui n'est utilisée que pour les épidémies les plus graves.
Plus d'un mois après son apparition sur un marché de Wuhan (Centre), le virus, de la famille du SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère), touche désormais trois autres pays d'Asie : Japon, Corée du Sud et Thaïlande.
Zhong Nanshan, un scientifique chinois renommé de la Commission nationale de la santé, a déclaré à la chaîne de télévision d'
État CCTV que la transmission par contagion entre personnes était "avérée".
Cet expert avait aidé à évaluer l'ampleur de l'épidémie de SRAS en 2002-2003. Elle avait fait 774 morts dans le monde (dont 349 en Chine continentale et 299 à Hong Kong) sur 8.096 cas, selon l'OMS.
Sortant de son silence, le président chinois Xi Jinping a réclamé que "la propagation de l'épidémie soit résolument enrayée", alors même que le pays est entré comme chaque année dans la "plus grande migration humaine" avec le chassé-croisé du Nouvel An chinois.

Xi Jinping a jugé "absolument crucial de faire un bon travail en matière de prévention et de contrôle épidémiologiques".
Le pays a dénombré lundi soir 20 janvier exactement 218 cas, dont un dans sa capitale économique, Shanghai, l'une des plus grandes villes du monde (25 millions d'habitants), chez une femme de 56 ans.
Le virus a également été détecté en Corée du Sud chez une Chinoise de 35 ans arrivée dimanche 19 janvier par avion depuis Wuhan.
Les autorités sanitaires sud-coréennes ont révélé qu'elle avait consulté samedi 18 janvier à l'hôpital à Wuhan en raison d'un rhume. On lui avait prescrit des médicaments avant qu'elle ne s'envole pour Séoul, où ses symptômes ont été détectés. Elle a été placée en quarantaine.

Le virus suscite des inquiétudes croissantes après le décès ce week-end d'une troisième personne depuis le début de l'épidémie et une augmentation significative du nombre de nouveaux cas à Wuhan (près de 140, le total atteignant désormais 198). Neuf patients sont dans un état critique.
Risques de propagation
L'épidémie intervient à l'approche des festivités du Nouvel An chinois, la période la plus chargée de l'année dans les transports. Des centaines de millions de personnes ont commencé à voyager en autocar, train et avion pour rendre visite à leur famille. L'année du Rat débute samedi 25 janvier.
Selon le site spécialisé FlightRadar24, 2.131 vols doivent décoller de Wuhan vers d'autres villes chinoises et 205 vers l'étranger.
Quelque 126 vols sont ainsi prévus pour Pékin, 125 pour Shanghai tandis qu'à l'international la Thaïlande est la mieux desservie (39 vols pour Bangkok et 15 pour Phuket). Hors d'Asie, des vols sont aussi prévus pour Paris, Londres, New York ou Sydney notamment.
Malgré les risques de propagation, les déplacements en Chine ne font pour l'heure l'objet d'aucune restriction.
La souche incriminée est un nouveau type de coronavirus, une famille comptant un grand nombre de virus. Ils peuvent provoquer des maladies bénignes chez l'homme (comme un rhume) mais aussi d'autres plus graves comme le SRAS.
Les symptômes du SRAS ressemblent à ceux d'une pneumonie, avec une forte fièvre et divers problèmes respiratoires.
Lors de la pandémie de 2002-2003, l'OMS avait vivement critiqué la Chine pour avoir tardé à donner l'alerte et tenté de dissimuler l'ampleur de la maladie.
Ce week-end, des scientifiques d'un centre de recherches de l'Imperial College à Londres, qui conseille des institutions comme l'OMS, ont mis en doute les chiffres officiels, estimant que le nombre de contaminations dépassait probablement le millier au 12 janvier.
Cité par la télévision nationale, Xi Jinping a jugé "nécessaire de diffuser l'information en temps et en heure et de renforcer la coopération internationale".
L'inquiétude est désormais perceptible à l'étranger, où les mesures de prévention se multiplient aux aéroports en provenance de Wuhan, notamment aux
États-Unis et en Thaïlande.

AFP/VNA/CVN

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