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| Un cours d’anglais à Hô Chi Minh-Ville. Photo : Phuong Vy/VNA/CVN |
La mise en œuvre de ce projet national a créé un «levier» dans l'enseignement et l’apprentissage de l'anglais à tous les cycles. Les enseignants se montrent plus dynamiques et les élèves sont mieux sensibilisés à la nécessité d’apprendre les langues étrangères...
Dans l'enseignement des langues étrangères, la méthode traditionnelle consiste à apprendre avec des manuels scolaires et des documents fixés à l’avance. Mais, pour l'enseignement de l’anglais dans le cadre de l’EAEN, les enseignants doivent exploiter toutes les avancées scientifiques et techniques pour rendre leurs cours plus vivants et attrayants. Ils sont pour cela épaulés par l'utilisation des nouvelles technologies via internet, un très bon support didactique qui permet aux apprenants de facilement mettre à jour leurs connaissances, à l’école mais aussi chez eux.
Combinaison de diverses méthodes d'enseignement
Nguyên Thi Tuyêt Vinh (chef du Département de l’anglais de l’Université de technologie de l'information, membre de l’Université nationale de Hô Chi Minh-Ville (VNU-HCM), indique que les départements et/ou facultés ont modifié leur programme d'anglais, en se focalisant sur la modernisation des produits éducatifs. Par exemple, les enseignants réalisent désormais des fiches pédagogiques électroniques. En outre, ils se doivent d’utiliser des logiciels interactifs (tableau d’interaction, email, facebook…) pour répondre directement aux questions des étudiants via leur ordinateur après les heures de classe. Pour améliorer l’expression et la compréhension orales, les universités organisent des clubs d’anglais et des activités parascolaires (éloquence, séminaire...).
Les étudiants peuvent ainsi développer des stratégies d’apprentissage appropriées. Pour les élèves du primaire, l'apprentissage des langues étrangères doit se focaliser sur l’oral et l’écoute, la grammaire étant reléguée au second plan. L’approche privilégiée reste l’utilisation d’outils audiovisuels pour enrichir le vocabulaire et parfaire la prononciation des élèves. «Dès la première année de mise en place de l’EAEN, l'école a investi dans des équipements audiovisuels, tels que tableaux interactifs, logiciels I - Learn et DAINET. Elle a aussi recruté des professeurs +natifs+ pour aider les élèves à améliorer leurs compétences linguistiques», informe Nguyên Hoàng Diêm Trang, chef du Département d’anglais à l’école primaire Nguyên Van Trôi (4e arrondissement).
Les règlements du projet EAEN exigent que les enseignants maîtrisent les compétences linguistiques aux niveaux équivalents aux normes européennes en vigueur. Par exemple, pour enseigner dans les classes du primaire et collège, les enseignants d'anglais doivent obtenir un niveau B2, et C1 pour les classes du lycée. Nguyên Thi Tuyêt Vinh ajoute que le projet EAEN a prévu une partie de son budget à l’amélioration des compétences professionnelles des enseignants. Subventionnés, ils peuvent ainsi rejoindre des centres de langues étrangères de haute qualité et sont dispensés des frais d’inscription pour les épreuves d’anglais afin d’obtenir un certificat européen.
Standardiser les programmes éducatifs
L’année dernière, selon le plan du ministère de l'Éducation et de la Formation (MEF), 20 enseignants locaux de tous niveaux ont participé à un stage en Nouvelle-Zélande. Par ailleurs, afin de faciliter l’apprentissage des enseignants, le Service de l’éducation et de la formation de Hô Chi Minh-Ville a accepté que les enseignants s'inscrivent aux cours en ligne après 40 heures d’apprentissage dans les centres, afin de leur permettre d’assurer tant leur apprentissage que d’effectuer leurs tâches quotidiennes.
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| Pour les élèves du primaire, l'apprentissage des langues étrangères doit se focaliser sur l’oral et l’écoute, la grammaire étant reléguée au second plan. Photo : Quy Trung/VNA/CVN |
Le projet EAEN se concentre sur la grammaire et le vocabulaire. Si les collégiens ne possèdent pas les acquis linguistiques du primaire, ils auront toutes les peines du monde à y accéder et à en profiter. D’où l’idée d’harmoniser les programmes pour ne plus se heurter à ces difficultés. L’objectif est aussi de réduire les écarts de niveau entre les élèves des zones rurales et urbaines. Ainsi, les manuels pédagogiques doivent être édités selon un même cadre de références. Nguyên Hoàng Diêm Trang, informe qu’actuellement, le ministère de l'Éducation et de la Formation n’applique pas encore de programme commun pour les enseignants. Par conséquent, les écoles primaires sont encore contraintes d’utiliser des manuels didactiques différents en fonction de leurs spécificités.
En outre, les cycles secondaires doivent utiliser des manuels scolaires rédigés par le MEF. Mais, l’approvisionnement fait parfois défaut. Dô Minh Phuong (collège Truong Minh Duc) confie que la plupart des enseignants font eux-mêmes leurs fiches pédagogiques face à la pénurie de documents de références. Idem en ce qui concerne les cahiers de travaux pratiques. Une situation avec laquelle les enseignants doivent composer, en échangeant leurs documents et expériences pour s’assurer que les cours qu’ils prodiguent respectent bien les normes de l’EAEN.
Pour finir, ce projet prévoit le versement d’allocations pour les enseignants ayant obtenu une certification aux normes européennes, soit l’équivalent de 70% de leur salaire. Problème, aucun n’en a encore vu la couleur. Pourtant, l’expérience l’a prouvé : c’est par ce genre d’initiative que l’on peut motiver les enseignants à s’investir pleinement dans leur métier.