L’édification de labels est impérative

En matière de produits agricoles et aquacoles, le Vietnam exporte au niveau mondial. Mais bien d’autres produits “made in Vietnam”, par manque de label reconnu, n’arrivent pas à s’exporter.

L’édification d’un label est nécessaire. Le label est comme un passeport pour pénétrer les marchés étrangers, a estimé Dô Thang Hai, directeur du Département de promotion commerciale, relevant du ministère de l’Industrie et du Commerce. Plus elle s’intègrent au commerce mondial, plus les entreprises vietnamiennes se heurtent à des faiblesses causées par le manque de label, a estimé Dô Thang Hai.

Les articles textiles des entreprises locales ont réussi à conquérir les consommateurs du pays.


Avec une valeur totale d’exportations de plus de 96 mil-liards de dollars l’année dernière, et 110 milliards attendus cette année, le Vietnam est un gros exportateur en Asie du Sud Est et parmi les premiers au monde pour beaucoup de produits. Le pays est notamment le premier exportateur mondial de riz avec 6-7 millions de tonnes par an. Le poisson pangasius s’offre aussi une belle part de marché à l’étranger. Et tout récemment, en août, le Vietnam a dépassé le Brésil pour devenir le plus gros exportateur mondial de café.
Or, de nombreux produits agricoles vietnamiens ne possèdent pas de label, expliquant entre autres pourquoi ils se vendent à un prix beaucoup moins élevé que les produits concurrents. Prenons le cas du pangasius. Les consommateurs étrangers orientent leur choix selon la marque et non la provenance. Idem pour le riz. Le fait est que les entreprises vietnamiennes, pendant longtemps, ne s’intéressaient pas à la notion de “label”. Elles n’en voyaient pas la nécessité. D’autre part, les entreprises exportatrices sont souvent des PME, qui n’ont pas suffisamment de moyens pour s’offrir un label. Enfin, faute de connaissances juridiques, elles ont du mal à protéger leur label à l’étranger.
Alliance pour conquérir les consommateurs
Les entreprises exportatrices doivent considérer la création d’un label comme une priorité. Et si elles en possèdent un, il faut savoir le valoriser. En plus d’être l’image de l’entreprise, un label est un gage de qualité. Avoir un label est indispensable aux entreprises locales, plus encore quand leurs prix ne sont plus aussi compétitifs qu’avant.

Les produits en céramique Minh Long ont aidé les hôtels à relever leur standing.
Photo: Thê Linh/CVN


Selon Đô Hà Nam, président de l’Association nationale de production et d’exportation du poivre, créer un label est le rêve de n’importe quelle entreprise exportatrice car cela signifie que leurs produits seront vendus à un bon prix. Si deux produits sont fabriqués par une même entreprise, que leur qualité est la même, le produit le plus connu sera vendu plus cher. Le label est aussi un gage de durée.
Afin d’aider les entreprises à lancer leur label, le gouvernement vietnamien a élaboré une stratégie nationale. Le gouvernement propose un programme d’aide à la création et à la protection du label. Il incite les entreprises à profiter de leur droit de propriété intellectuelle pour augmenter la valeur ajoutée de leurs produits. De plus, les entreprises locales sont invitées à enregistrer leur droit de propriété intellectuelle auprès de l’office national de propriété intellectuelle pour que leur label soit défendu en cas de litige.
De plus en plus d’entreprises vietnamiennes font des démarches pour créer leur label. On le constate dans le secteur du textile-habillement. Auparavant, cette filière ne fabriquait que des accessoires en sous-traitance. Aujourd’hui, les exportations de produits finis représentent 30% de la production nationale. Ce chiffre s’élèvera à 50% en 2014.
Ces derniers temps, certaines entreprises ont eu tendance à s’allier pour l’édification du label, et à utiliser des matières premières locales. C’est le cas de la sarl Liên Thanh, spécialisée dans les nuisettes et la lingerie, qui n’utilise que le tissu de la compagnie Thai Tuân et les dentelles de la compagnie Ly Minh. Ses produits sont très prisés par les chaînes de supermarchés Vinatexmart, Citimart.
Autre exemple : plusieurs hôtels de Nha Trang, Mui Né et Phu Quôc, et des restaurants utilisent les produits céramiques de la compagnie Minh Long 1. «Ces céramiques ont permis de relever le standing de l’hôtel», a déclaré la femme du patron de l’hôtel Dô Quyên, à Cam Ranh. La sarl Lâm Hoài Son, producteur de vêtements en jean de marque Lason-J, est fier de présenter ses produits fabriqués à partir des matières premières de qualité comme Phong Phu (tissu, fils), YKK Nha Trang (fermeture). Une alliance à trois Tài Ky (poudre), Kim Hang (produits de cuisine en aluminium) et Namilux (réchaud au gaz) a été établie, à les trois compagnies s’engagent à utiliser les produits l’une et l’autre.

Thuy Tiên/CVN


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